S’adapter ou mourir – Antoine Renand

« Le pervers jouit du malaise qu’il produit chez l’autre. »

Note : 5 sur 5.
En librairie depuis le 7 octobre 2021 chez Robert Lafont

Résumé éditeur :

Elle a 17 ans et s’est enfuie de chez sa mère pour se sentir enfin libre. Accompagnée de son petit ami, elle fait escale chez un homme qu’elle n’a jamais rencontré mais avec lequel elle discute depuis des mois sur Internet. Elle en a fait son confident. Alors qu’il pourrait bien s’agir du plus abject des monstres…
Il a 40 ans, est réalisateur de cinéma, en couple avec la même femme depuis leurs années de lycée. De soudains déboires conjugaux et professionnels le contraignent à trouver un job alimentaire : modérateur pour Lifebook, le plus important des réseaux sociaux. Sa mission : supprimer des vidéos interdites du fait de leur caractère choquant, sexuel ou ultraviolent.
Dans une société en constante évolution, où le précepte  » S’adapter ou mourir  » connaît des résonances tant dans la folie meurtrière des hommes que dans le monde du travail, les destins de ces deux êtres, si éloignés au départ, finiront par s’entrechoquer.

Mon avis :

Bien, bien, bien… J’ai évidemment lu les deux premiers thrillers d’Antoine Renand qui ont été tous deux, deux superbes pépitasses! C’est donc normal et sans surprise que je me suis ruée en librairie pour acheter S’adapter ou mourir le jour de sa sortie. Excellent moment de lecture assuré, je n’avais aucun doute, aucune crainte, j’étais convaincue que j’allais adoré et je ne me suis pas trompée. Si comme moi vous aimez ce genre littéraire, je vous en conjure, ne passez pas à côté de ce talent incroyable.

Aller, je fais une petite pause dans les propos dithyrambiques pour vous mettre un peu dans le contexte. Dans ce nouveau livre, on va suivre Ambre, jeune fille fugueuse qui va se retrouver entre les griffes de Baptiste, un prédateur redoutable, complétement dénué d’empathie et d’amour. Bonjour l’ambiance, c’est noir, suffocant, terrifiant. Ce n’est pas tout, on va également faire la connaissance d’Arthur, alias Boomer, jeune quarantenaire qui voit sa vie partir à vaux l’eau et qui se retrouvera à un poste que je ne peux même pas imaginer occuper 5 minutes. Les deux histoires construisent le récit, elles se suivent parallèlement sans qu’on sache vraiment ou tout cela vous nous mener. On se doute bien qu’il y aura à un moment donné les ramifications qui en feront un beau feu d’artifice, on est dans l’expectative.

J’ai adoré ma lecture, j’ai adoré la complexité des personnages, les dialogues, la tension qui monte, qui monte, qui monte jusqu’à ce que… BOUM !!! Tout vous explose en pleine tête, en plein cœur. J’ai eu quelques petits moments difficiles (Pas merci Antoine pour les scènes de chasses et pour le destin du petit Léo!), autant les scènes de violences sur des humains ça va, autant sur les animaux ça ne va plus du tout. Fort heureusement pour moi, le livre ne se résume pas à ça et l’auteur m’a bien fait rire lors de nos discussions sur Instagram. J’ai vécu cette aventure à cent à l’heure, j’ai été prise dans ce tourbillon dès les tout premiers mots (si, si, je vous jure), les sujets traités sont terriblement addictifs de part leur actualité : la violence (la vraie violence ultra choquante) pullule sur internet, on s’en prend plein les yeux à travers les mots alors que les scènes sont décrites avec une certaine pudeur (tout est relatif bien sûr). Ne vous inquiétez pas, votre imagination fera le reste, croyez-moi. Imaginez que votre enfant tombe sur une vidéo non censurée? Imaginez si vous tombez vous-même sur une vidéo atroce qui restera graver sur votre rétine et qui hantera vos nuits?

« J’efface. Je signale. Et tout va bien dans le meilleur des mondes. »

Comment, humainement on peut s’imaginer réussir à visionner des centaines et des centaines d’images aussi atroces les unes que les autres sans ressentir la moindre émotion? Impossible. L’autre grande question avec la vie virtuelle, les réseaux sociaux, l’accès à internet sans aucune modération de la part des parents ou des proches en général serait : Comment préserver un enfant, un(e) adolescent(e) des pervers, des sociopathes, des dangers, qui se cachent derrière nos écrans? Voilà les thèmes qui sont mis en exergues à travers ce thriller puissant, intense et complétement dingue. J’insiste sur le fait qu’il ne faut pas passer à côté d’un tel livre. Il secoue, il percute mais il est tellement plus que ça ! Avec sa plume fluide, impactante, avec ses personnages forts, excellemment bien construits, avec son intrigue qui en fait un page-turner redoutable, Antoine Renand nous offre un sacrément bon thriller, un juste milieu entre une Karine Giebel (avec les personnages qui sont rudement malmenés et une psychologie poussée) et un Cédric Sire (qui n’a pas peur de nous décrire la violence et qui rythme ses livres pour rendre ses lecteurs complétement accrocs) . Je ne compare pas pour dire de comparer, je vous dis juste que le talent est là et qu’il ne faut nullement l’ignorer. Pour ceux qui ont l’habitude de me lire, vous savez que la reine du thriller est au dessus de tous mais là, je dois bien admettre que l’auteur explose le compteur avec S’adapter ou mourir qui réunit tous les ingrédients d’une recette digne des grands chefs.

Pour conclure :

Impossible de ne pas mettre ce thriller en avant : il est GE-NI-AL ! J’ai eu du mal à le terminer, ne voulant pas qu’il s’arrête alors qu’il se lit tout seul. Voilà le grand drame des lecteurs ! Je sais qu’il fait parti de ces livres qu’on oublient pas, qui font réfléchir (j’ai bien réfléchi Antoine, je ne le mangerai pas!). Qui donnent des sueurs froides, qui nous ouvrent les yeux aussi. En bref, même si je vous conseille vivement de lire les deux premiers de l’auteur, je peux vous dire en toute objectivité, ce dernier est vraiment le meilleur de tous ! Un régal, mais jusqu’où Antoine Renand va-t-il aller? Je l’ignore pour l’instant mais je pourrai vous raconter parce que je compte bien le suivre durant toute son ascension. Parce que je sais que c’est un nom important, une étoile montante.

Alors je vous le dis : On en reparlera, encore et encore !

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