Les Guerriers de l’Hiver – Olivier Norek

« […] car à la guerre, la peur de mourir n’est jamais plus forte que celle de voir mourir les siens. »

Note : 4 sur 5.
Les guerriers de l'hiver de Olivier Norek
En librairie depuis le 29 août 2024 chez Michel Lafon – 448 pages, 21.95€

Lorsque j’ai découvert Les Guerriers de l’Hiver d’Olivier Norek, je me suis retrouvée face à un chapitre de l’Histoire que je ne connaissais absolument pas : l’invasion de la Finlande par la Russie durant la Seconde Guerre mondiale. Ce roman nous plonge au cœur de ce conflit oublié, avec une précision et une rigueur historique impressionnantes. Comme à son habitude, Norek s’appuie sur une documentation méticuleuse, et ici, il nous embarque dans un véritable récit de guerre.

Ce qui rend ce livre encore plus unique, c’est le fait que les personnages principaux ont véritablement existé. Olivier Norek nous offre des portraits authentiques de ces hommes et femmes qui ont participé à cette guerre. En annexe du roman, on trouve même des photographies en noir et blanc, qui nous ancrent encore plus dans la réalité de leur vécu. Ces visages d’une autre époque viennent compléter une narration déjà puissante, rendant leur histoire encore plus tangible.

Ce qui m’a également frappée tout au long de ma lecture, c’est à quel point ce récit résonne tristement avec l’actualité. Bien que ce roman se déroule il y a plus de 80 ans, il est impossible de ne pas faire de parallèle avec certaines situations géopolitiques actuelles. Les guerres semblent se suivre et se ressembler, avec leurs cortèges de drames humains et de destructions. L’auteur, sans donner de leçons, nous rappelle que les conflits ne sont jamais aussi loin qu’on le croit.

Vous le savez sûrement, je suis une inconditionnelle d’Olivier Norek, que ce soit pour ses thrillers policiers ou ses récits ancrés dans l’actualité. C’est avec une grande curiosité, mais aussi une légère appréhension, que j’ai entamé Les Guerriers de l’Hiver. Et pour être honnête, j’ai eu du mal à reconnaître sa plume au départ. Ce roman historique représente un virage radical dans sa carrière, une première pour l’auteur, et j’ai mis un certain temps à m’y habituer. Pendant la première moitié du livre, j’ai eu du mal à être totalement captivée. Mais une fois passé ce cap, la suite m’a happée.

La seconde moitié du roman est absolument haletante. On est embarqué dans la guerre, assistant impuissants à ce désastre. Les descriptions sont d’une intensité rare. L’auteur réussit à recréer l’atmosphère glaciale des champs de bataille finlandais, nous plongeant dans les horreurs du conflit avec un réalisme saisissant. À travers ses mots, j’ai senti le froid, la peur, la désolation mais aussi la détermination sans faille.

Même si Les Guerriers de l’Hiver ne correspond pas à mes lectures habituelles et que ce n’est pas un coup de cœur, je suis persuadée que j’aurais manqué une œuvre importante si je n’avais pas lu ce livre. Je ne me serais jamais tournée vers un tel roman si ce n’était pas Olivier Norek derrière la plume. Et même si je préfère son style habituel, je salue le courage de l’auteur de sortir de sa zone de confort pour nous offrir un récit si différent. Encore une fois, il prouve l’étendue de son talent, dans un registre complètement inédit.

Bravo à Olivier Norek pour cette audace littéraire, et pour nous avoir montré une nouvelle facette de son écriture. Un roman à découvrir, même pour celles et ceux qui, comme moi, ne sont pas des habitués du genre historique.



 » Je suis certain que nous avons réveillé leur satané Sisu.
– Je ne parle pas leur langue, camarade.
– Et je ne pourrais te traduire ce mot, car il n’a d’équivalent nulle part ailleurs. Le 
Sisu est l’âme de la Finlande. Il dit le courage, la force intérieure, la ténacité, la résistance, la détermination… Une vie austère, dans un environnement hostile, a forgé leur mental d’un acier qui nous résiste aujourd’hui. « 

Imaginez un pays minuscule.
Imaginez-en un autre, gigantesque.
Imaginez maintenant qu’ils s’affrontent.

Au cœur du plus mordant de ses hivers, au cœur de la guerre la plus meurtrière de son histoire, un peuple se dresse contre l’ennemi, et parmi ses soldats naît une légende. La légende de Simo, la Mort Blanche.

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