Objectif Bonheur – Josh Sivler

« […] Tu as toujours ressenti les choses si profondément. […] Non que ce soit mal. C’est… dans ta nature. Ça te rend unique. »

Note : 4 sur 5.
Objectif Bonheur de John Silver
En librairie depuis le 20 septembre 2023 chez Hachette –  384 pages, 19€

Dans un monde frappé par une épidémie de tristesse, Objectif Bonheur de John Silver nous plonge dans un récit haletant où la quête du bonheur devient une expérience déroutante, voire dangereuse. Avec ce roman captivant, il nous interroge sur les limites des programmes de bien-être et les dérives de la manipulation psychologique. Une fiction palpitante, idéale pour les jeunes adultes, mais qui résonnera tout autant chez les lecteurs plus âgés.

Sebastian, le narrateur, est sans doute l’un des personnages les plus touchants de ce roman. Sélectionné pour participer à ce projet de réhabilitation émotionnelle, il voit enfin une chance de prouver sa valeur. J’ai été particulièrement émue par sa sensibilité, sa bienveillance naturelle, mais aussi par une certaine naïveté qui découle de son manque de confiance en lui. C’est un personnage profondément humain, avec ses doutes et ses failles, ce qui le rend incroyablement attachant.

Son évolution tout au long du roman est captivante, d’autant plus lorsqu’il rencontre Finn, un jeune homme énigmatique qui, dès le départ, semble porter un fardeau dont on ne connaît pas toute la nature. Ensemble, ils forment un duo saisissant, où l’alchimie et la tension montent au fur et à mesure que les événements se compliquent.

Finn est l’autre figure clé de cette histoire. Dès sa première apparition, il intrigue autant qu’il captive. Entouré de mystère, il devient rapidement un pilier pour Sebastian, mais les zones d’ombre qui l’entourent laissent planer un doute constant sur ses intentions et sur ce qu’il sait vraiment du projet « Objectif Bonheur ». Sa présence donne une dimension plus sombre et intense au récit, alors que les deux jeunes hommes tentent de comprendre ce qui se cache réellement derrière les épreuves de plus en plus inquiétantes auxquelles ils sont soumis.

Ce roman aborde des thématiques incroyablement pertinentes pour notre époque. Le mal-être adolescent, la quête incessante de bonheur imposée par la société, et la pression croissante pour afficher un visage toujours souriant, même lorsque tout va mal, sont des réalités avec lesquelles beaucoup de jeunes peuvent s’identifier. Dans Objectif Bonheur, John Silver propose une réflexion fascinante sur ces questions, en utilisant la dystopie pour amplifier les dangers d’une société obsédée par l’idée de bonheur à tout prix.

Cette quête, présentée comme une solution idéale à la tristesse qui envahit le monde, se transforme rapidement en un cauchemar psychologique. Le livre pousse à réfléchir sur la manière dont la société tente de contrôler les émotions et le bien-être, au détriment de l’authenticité et de la diversité des expériences humaines. Du moins, voilà mon interprétation.

Dès les premières pages, la narration de John Silver est fluide et immersive. On est rapidement happé par l’histoire, grâce à une écriture simple mais efficace, qui nous plonge dans l’esprit de Sebastian. Le ton est intime, presque confessional, ce qui permet au lecteur de ressentir toute la vulnérabilité du personnage principal. Les chapitres courts et rythmés donnent envie de tourner les pages sans s’arrêter, rendant le livre extrêmement addictif.

L’auteur sait jouer avec la tension narrative. Les épreuves que subissent les participants sont de plus en plus angoissantes, et chaque révélation soulève de nouvelles questions, ce qui garde le lecteur en haleine jusqu’à la fin. Et quelle fin ! Le cliffhanger final laisse une impression profonde et un besoin urgent de lire la suite, qui, malheureusement, n’est pas encore disponible en France, ce qui rend l’attente d’autant plus frustrante.

Objectif Bonheur est un mélange fascinant entre roman d’anticipation et dystopie. Le concept d’un programme destiné à éradiquer la tristesse dans une société semble ancré dans un futur proche, mais les dérives auxquelles sont confrontés les personnages rappellent les classiques de la dystopie. Cette fusion des genres fait de ce livre un véritable ovni littéraire, difficile à classer, mais terriblement efficace.

Si ce n’est pas le livre de l’année, il reste néanmoins une très bonne lecture, surprenante et marquante, qui parvient à traiter des sujets délicats avec subtilité tout en offrant une intrigue pleine de suspense. Il est certain qu’il trouvera son public parmi les amateurs de dystopie et d’histoires psychologiques. Cependant, soyez prévenus : la fin vous laissera sur votre faim, et l’attente pour le second tome risque d’être longue, puisque sa sortie en France n’est pas encore prévue.


Le monde souffre d’une épidémie.  Une épidémie de tristesse.  Mais rassurez-vous  :  Objectif Bonheur a la solution.
Lorsque Seb est sélectionné pour participer à un projet destiné à enrayer le mal-être adolescent, il tient enfin l’occasion de faire ses preuves. Mais son rapprochement avec l’énigmatique Finn n’était pas inscrit au programme.
Les épreuves auxquelles sont soumis les participants deviennent de plus en plus inquiétantes au fil des jours. Ensemble, les deux jeunes gens commencent à s’interroger sur le but réel de l’expérience qu’ils sont en train de vivre.
Qu’attendent vraiment les responsables d’Objectif Bonheur  ?  Seb et Finn s’en sortiront-ils indemnes ?

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