« Les livres sont comme les gens, poursuivit le relieur. Il faut se méfier des apparences, parfois ils cachent des secrets. »

Un Carrisi différent : une lenteur maîtrisée pour une plongée psychologique captivante
Chers lecteurs et chères lectrices, avec L’Éducation des papillons, Donato Carrisi nous offre un thriller qui détonne par son rythme plus lent et son approche plus introspective. Ce roman s’éloigne du style nerveux auquel Carrisi nous a habitués pour privilégier une tension psychologique plus feutrée, en nous plongeant dans la quête d’une mère pour retrouver sa fille disparue. Si l’on retrouve ici le talent de l’auteur pour les atmosphères sombres et troublantes, la lecture se distingue par sa profondeur plus intime et moins frénétique, une expérience aussi prenante que délicate.
L’intrigue débute dans les montagnes suisses, dans une colonie de vacances où un incendie soudain met en péril la vie de douze jeunes pensionnaires. Parmi elles, Aurora, la fille de Serena, est la seule à manquer à l’appel. Alors que les secours échouent à retrouver une quelconque trace de son corps, Serena est plongée dans le désarroi. Prête à faire son deuil, elle reçoit pourtant un message anonyme qui bouleverse tout : sa fille serait toujours en vie, et pire encore, elle serait en danger. Ce qui commence comme une tragédie devient une mission personnelle pour Serena, résolue à retrouver Aurora, coûte que coûte après une longue période d’errance.
Un rythme plus lent, mais qui ne manque pas d’intensité
Contrairement aux autres thrillers de Carrisi, L’Éducation des papillons se déploie lentement, presque comme une exploration minutieuse du chagrin et du courage d’une mère qui au départ, ne voulait pas l’être. Ce rythme mesuré peut surprendre les amateurs des intrigues trépidantes de l’auteur, mais il est aussi l’une des forces du roman, car il permet de se plonger véritablement dans la psychologie des personnages. Chaque page nous laisse ressentir la tension et l’angoisse croissantes de Serena, ainsi que son attachement irrépressible pour sa fille.
Cette lenteur laisse également place à des instants de réflexion et à des descriptions immersives. Carrisi prend le temps de construire son récit par petites touches, ce qui rend la quête de Serena pour se reconstruire et pour retrouver Aurora plus réaliste et plus prenante. Sans être un thriller classique, le roman capte notre attention d’une manière subtile, moins dans l’urgence que dans la profondeur.
Un portrait nuancé de Serena : la force d’une mère prête à tout
Serena, une femme d’affaires accomplie au caractère dur, se retrouve ici confrontée à la peur la plus viscérale : celle de perdre son enfant qu’elle n’a pourtant pas voulu. Carrisi a su créer un personnage complexe et nuancé, tiraillé entre son désir de contrôle, sa vulnérabilité et sa force intérieure. À mesure que Serena avance dans sa quête, elle devient un modèle de détermination, une héroïne prête à s’aventurer dans les recoins les plus sombres pour sauver Aurora.
Ce portrait de femme est l’un des aspects les plus marquants du roman. Serena n’est ni parfaite ni invulnérable ; elle doute, elle trébuche, mais elle se relève toujours. Son courage silencieux et sa persévérance font d’elle un personnage réaliste et attachant, sans jamais tomber dans la caricature. Carrisi nous offre ainsi un regard touchant et crédible sur ce que peut être l’amour maternel, même lorsqu’il s’accompagne de failles.
Une atmosphère envoûtante et immersive
L’ambiance qui règne dans ce roman est l’une des signatures de Carrisi. Dans L’Éducation des papillons, il dépeint un environnement hivernal froid et presque mystique, qui fait écho au désarroi de Serena. Les descriptions des montagnes enneigées, du silence pesant des lieux, et de l’absence d’Aurora renforcent le sentiment de solitude et de menace. Cette atmosphère quasi-envoûtante nous absorbe lentement mais sûrement dans l’histoire, jusqu’à nous faire ressentir nous-mêmes l’oppression du décor et l’inquiétude qui grandit.
Carrisi prouve ici qu’il n’a pas besoin d’une intrigue effrénée pour captiver : ses mots, précis et sensibles, suffisent à imprégner chaque page d’une aura presque palpable.

En bref :
Si L’Éducation des papillons ne m’a pas autant marquée que les autres thrillers de Carrisi, j’ai tout de même beaucoup apprécié cette lecture pour son approche différente et sa profondeur psychologique. La lenteur du récit pourrait surprendre certains lecteurs, mais elle apporte un regard nuancé et très humain sur le courage d’une mère face à l’adversité. Bien qu’il ne soit pas inoubliable, ce roman vaut la peine d’être découvert pour son ambiance unique et la richesse de ses personnages.
En somme, Donato Carrisi montre ici une autre facette de son talent, en se détachant des thrillers nerveux pour explorer la complexité humaine avec délicatesse et finesse.
4ème de couverture :
DANS LE SILENCE DES CHUTES DE NEIGE, SEUL LE RUGISSEMENT DU FEU SE FAIT ENTENDRE. ET LORSQUE LA MAISON EN BOIS S’EFFONDRE, IL NE RESTE QUE LES MURMURES EFFRAYÉS DE CEUX QUI ONT RÉUSSI À S’ÉCHAPPER.
Grâce à sa détermination et son sang-froid, Serena, une redoutable femme d’affaires, va de réussite en réussite. Elle vit de manière opulente à Milan sous le règne de l’ordre et du contrôle. Mais lorsqu’elle tombe accidentellement enceinte d’Aurora, Serena doit endosser une responsabilité qu’elle n’avait jamais imaginée : celle de mère.
Six ans plus tard, dans une colonie de vacances nichée au cœur des montagnes suisses, un incendie ravageur menace la vie des douze petites pensionnaires. Pendant un instant, les équipes de secours croient avoir retrouvé toutes les enfants – mais il en manque une : Aurora. Aucune trace de son corps n’est trouvée dans les décombres.
Tandis que Serena cherche à faire son deuil, une personne anonyme la contacte et affirme que sa fille est toujours vivante. Pire encore, elle serait en danger… C’est alors que commence la plus grande mission de la vie de Serena : retrouver Aurora et la délivrer du mal.
EST-CE QUE MÊME LA PLUS COURAGEUSE DES MÈRES EST CAPABLE DE TOUT ?
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