Beignets de tomates vertes – Fannie Flagg

« Quand on veut vivre en paix, il faut d’abord laisser les autres faire de même. »

Beignets de tomates vertes - Fannie Flagg
En librairie depuis le 06 avril 2022 (réédition) chez J’ai Lu – 480 pages, 8.60€

Un roman culte de la littérature américaine

Il y a des livres qui s’imposent avec le temps comme des incontournables. Beignets de tomates vertes de Fannie Flagg en fait partie. Ce roman, qui nous plonge dans l’Alabama du XXe siècle à travers les souvenirs d’une vieille dame attachante, a conquis des milliers de lecteurs et lectrices à travers le monde.

Avec son atmosphère chaleureuse et sa narration imprégnée de nostalgie, il fait partie de ces romans qui traversent les générations sans perdre leur popularité. Il aborde des thèmes puissants tels que l’amitié féminine, l’émancipation, le racisme et la résilience face aux épreuves de la vie.

Pourtant, si je comprends pourquoi il est tant aimé, je dois avouer que, pour ma part, je n’ai pas réussi à pleinement y adhérer. Et c’est bien là tout le paradoxe : quand je lis les avis enthousiastes des autres, je me sens presque idiote d’être passée à côté de cette lecture. Mais alors, pourquoi ce sentiment mitigé ?

J’aime généralement les récits qui jouent avec les temporalités, qui font des allers-retours entre passé et présent. Ce genre de construction permet souvent de créer un lien fort entre les personnages et les événements, en éclairant progressivement le passé pour mieux comprendre le présent. Mais ici, la construction narrative ne m’a pas totalement convaincue.

L’histoire est fragmentée entre plusieurs points de vue, alternant les souvenirs de Ninny et la vie d’Evelyn, ce qui aurait pu être un atout si l’ensemble avait été plus fluide. Malheureusement, j’ai parfois perdu le fil, et certaines parties du roman m’ont semblé longues. Peut-être est-ce un manque de concentration de ma part, ou peut-être n’étais-je pas dans le bon état d’esprit pour l’apprécier pleinement ? Toujours est-il que j’ai eu du mal à m’attacher au récit, à m’immerger totalement dans cette atmosphère pourtant riche et immersive.

L’un des points forts du roman réside dans ses personnages, notamment Ninny et Idgie, qui dégagent une humanité sincère et touchante. Leur relation, qui traverse les années et les difficultés, est inspirante et porteuse de beaux messages sur l’amitié et la sororité. Evelyn, de son côté, connaît une transformation intéressante, passant d’une femme effacée à une personne plus affirmée.

Cependant, si j’ai trouvé ces personnages sympathiques, je ne peux pas dire qu’ils m’ont bouleversée. J’ai eu du mal à m’investir pleinement dans leurs destins, et ils ne m’ont pas laissé une empreinte indélébile comme d’autres figures littéraires ont pu le faire.

Les bonnes raisons :

  • Un roman ancré dans l’Amérique profonde, qui dépeint avec justesse une époque et une communauté.
  • Une jolie plume, fluide et imagée, qui fait ressortir les saveurs et les couleurs du sud des États-Unis.
  • Des thèmes forts et universels, comme la condition féminine, le racisme et la famille choisie.
  • Une belle histoire d’amitié et de sororité, porteuse de messages positifs et inspirants.
  • Un roman qui se lit bien, sans être une lecture laborieuse, ce qui explique pourquoi je l’ai tout de même terminé en trois jours.

Les moins bonnes raisons :

  • Une narration trop fragmentée, qui m’a parfois déconcentrée et m’a fait perdre le fil de l’histoire.
  • Un rythme inégal, avec des moments forts mais aussi des passages plus plats où je me suis ennuyée.
  • Des personnages attachants mais sans plus, je ne me suis pas sentie aussi impliquée émotionnellement que je l’aurais voulu.
  • Une attente trop élevée ? Peut-être que la réputation du roman m’a fait espérer quelque chose de plus marquant, et que la magie n’a pas opéré comme je l’imaginais.

Je ne peux pas dire que Beignets de tomates vertes ait été une déception à proprement parler. J’ai passé un moment de lecture agréable, je reconnais la qualité de l’écriture de Fannie Flagg et la richesse des thèmes abordés. Mais il me manque ce petit quelque chose, cette étincelle qui aurait fait de cette lecture un vrai coup de cœur.

C’est donc un livre que je conseillerais, tout en prévenant qu’il ne fonctionnera pas pour tout le monde de la même manière. Peut-être que vous tomberez sous le charme de Whistle Stop et de ses habitants, ou peut-être, comme moi, vous resterez un peu en retrait.


Dans le sud profond des États-Unis, en Alabama, un café, le Whistle Stop, au bord d’une voie ferrée… Nous sommes dans les années 1980. Ninny, fringante octogénaire, se souvient des incroyables histoires de la petite ville où elle vit toujours et les raconte à Evelyn, une femme au foyer à l’existence monotone, qui vient lui tenir compagnie. Grâce à l’adorable vieille dame et à ses récits chaleureux et enlevés, Evelyn, qui vit très mal l’approche de la cinquantaine, va peu à peu s’affirmer et reprendre goût à la vie. Une chronique nostalgique tendre et vibrante, pleine de saveur et d’humour. L’histoire d’une amitié entre deux femmes qu’une génération sépare. Un roman culte.

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