« Personne ne pense jamais que quelque chose de vraiment horrible va lui arriver. Jusqu’à que ça arrive. »

Il est des livres que l’on ouvre en pensant effleurer une histoire et qui, au contraire, nous happent, nous ébranlent, nous bouleversent. Friends, mes amours et cette chose terrible, l’autobiographie de Matthew Perry, en fait partie.
Moi qui suis une fan inconditionnelle de Friends, je savais que l’inoubliable Chandler Bing luttait contre ses démons, mais jamais je n’aurais imaginé l’ampleur de sa souffrance. Cette lecture m’a littéralement bouleversée. Je me suis sentie submergée par une vague d’émotions intenses, un tourbillon de tristesse, de compassion et d’admiration pour cet homme qui s’est battu toute sa vie contre une addiction dévastatrice. Plus j’avançais dans le récit, plus je ressentais un poids grandissant sur ma poitrine, une peine immense qui ne m’a pas quittée, même après avoir refermé le livre. Chaque jour, durant ma lecture, j’avais besoin d’extérioriser ce que je venais d’apprendre avec mon mari, lui aussi grand admirateur de l’acteur.
Une confession sans filtre
Dès les premières pages, Matthew (permettez moi de d’appeler par son prénom) ne nous épargne rien. Il nous entraîne dans sa jeunesse marquée par une famille brisée, dans son ascension vers la célébrité, mais surtout dans les abysses de sa dépendance. Il raconte tout : ses réussites, ses échecs, ses innombrables rechutes. Il ne cherche ni à s’excuser ni à se justifier, il livre simplement la vérité, brute, poignante, insupportable parfois. Chaque mot m’a touchée de plein fouet, chaque phrase résonnait comme un cri du cœur, un appel au secours auquel nous, lecteurs et lectrices, assistons impuissants.
L’acteur nous expose sans fard la réalité de la drogue et de l’alcool, leur emprise implacable, la destruction qu’ils ont semée dans son corps et son esprit. À plusieurs reprises, il frôle la mort, s’effondre, repart en cure, croit s’en sortir, replonge. Il décrit avec des mots d’une sincérité bouleversante cette maladie qui l’a rongé, ce vide intérieur qu’il a tenté de combler à coups de cachets et de bouteilles. Plus je lisais, plus je ressentais une immense tristesse, une angoisse viscérale face à ce combat qui semblait sans fin.
Un espoir qui fait mal
Le plus dur dans cette lecture, c’est peut-être la lueur d’espoir qu’il nous laisse à la fin. Matthew Perry veut croire en sa rédemption, en sa guérison. Mais nous, lecteurs et lectrices, savons qu’un an après la publication de ce livre, il nous a quittés. Comment ne pas sentir son cœur se serrer à chaque page, en sachant que malgré toute sa force, il n’a pas pu échapper à son destin ? J’ai refermé ce livre avec un sentiment d’impuissance et une douleur profonde, comme si j’avais moi-même partagé, à travers ses mots, un fragment de son désespoir. Je n’exagère pas, ce livre m’a vraiment retourner le bide…
J’ai lu de nombreux avis disant que ce livre était assez médiocre, notamment dû au fait que Matthew étale son succès et sa richesse, ses conquêtes et ses moyens. Je ne rejoins absolument pas cette façon de voir son récit, non pas par manque d’objectivité mais simplement parce que j’ai pris le message différemment. A mes yeux, si l’acteur ne cache en rien son aisance et ses millions gagnés, c’est avant tout pour montrer que malgré sa réussite, son rêve d’enfant d’atteindre la célébrité, cela ne l’a jamais pleinement rendu heureux.
« J’avais tout. Mais c’était un leurre. Rien ne pouvait me réparer. Il m’a fallu des années pour ne serait-ce que commencer à entrevoir un début de solution. Ne vous méprenez pas, toutes ces choses […] étaient merveilleuses et je serai éternellement reconnaissant de les avoir eues. Je suis un des types les plus chanceux de la planète. Et bon sang, qu’est-ce que je me suis amusé ! C’est juste qu’aucune de ces choses n’était la solution. »
Certains parlent d’un ego surdimensionné, moi je parle de quelqu’un d’honnête qui ne joue pas la fausse modestie. Oui, il était très riche, oui, il jouait dans la série N°1 mondiale de l’époque, oui, il était adulé de part sa performance et son humour. Pourquoi faire semblant de ne pas voir ces choses ? J’ai véritablement été surprise de lire autant de retours disant qu’il était prétentieux, j’ai eu le sentiment de ne pas avoir lu le même livre. Quant à l’écriture, elle est décriée… N’oublions pas que c’est un acteur, pas un auteur. Il s’est servi de ce livre comme d’un exutoire mais il ne pouvait pas s’inventer un talent qu’il n’avait peut-être pas aux yeux de certains. Personnellement, j’ai beaucoup apprécié la construction narrative qui m’a beaucoup rappelée celle d’un journal intime.
Les bonnes raisons de (quand même) lire ce livre :
- Pour comprendre la réalité de l’addiction : Matthew nous offre un témoignage bouleversant sur la dépendance et ses ravages, bien loin des clichés hollywoodiens
- Pour découvrir l’homme derrière Chandler : On rit, on pleure, on découvre un Matthew Perry profondément humain, bien au-delà de son personnage culte, quoique si similaire
- Pour ressentir toute l’émotion d’un combat de toute une vie : Ce livre n’est pas une simple autobiographie, c’est un cri du cœur, un message d’alerte, un récit qui ne peut laisser indifférent
- Parce que Matthew Perry mérite d’être entendu : Son histoire, ses douleurs, ses espoirs méritent d’être lus et partagés, en hommage à l’homme qu’il était et qu’on aimait. Parce que oui, je suis convaincue que tout le monde l’aimait…

En bref :
Je ne regrette absolument pas d’avoir lu ce livre, mais je ne cache pas que ce fut une lecture éprouvante. Elle m’a laissée profondément troublée, hantée même, par la détresse qu’elle contient. Mon empathie m’a fait ressentir chaque mot, chaque douleur, chaque espoir déçu. Aujourd’hui, je sais que je ne regarderai plus jamais Friends de la même manière. Chandler Bing restera éternellement mon personnage préféré, mais derrière ses blagues et son sourire, je verrai toujours l’ombre de Matthew Perry et tout ce qu’il a traversé.
Ce livre est une leçon, un témoignage poignant, une dernière main tendue à ceux qui souffrent. Matthew Perry n’est plus, mais grâce à ces pages et la série Friends, il restera à jamais inoubliable.
Peut-être ai-je donné par le biais de mon article, l’impression de vouloir défendre bec et ongles cette autobiographie, cependant je n’oublie en rien mon objectivité, Matthew Perry ou non. Je pense juste avoir reçu cette histoire telle qu’elle a été offerte : brutale, vraie, sincère.
4ème de couverture :
« Salut, je m’appelle Matthew, mais vous me connaissez peut-être sous un autre nom. Mes amis m’appellent Matty. Et je devrais être mort. «
Ainsi commence la captivante histoire de l’inoubliable Chandler de Friends qui, au fil de ses souvenirs, évoque ses ambitions de jeunesse et son rapport à la célébrité, ses addictions et la guérison après un grave problème de santé qui lui fit frôler la mort. Mais avant les cures de désintoxication et les séjours à l’hôpital, il y a le Matthew de 5 ans qui voyagea de Montréal à Los Angeles, ballotté entre des parents séparés ; celui de 14 ans, star du tennis au Canada ; celui de 24 ans qui décrocha le rôle le plus convoité des États-Unis pour le pilote d’une série appelée à l’époque Friends Like Us… Dans cet incroyable récit que lui seul pouvait raconter, Matthew Perry se met à nu et dévoile la famille brisée dans laquelle il a grandi (et qui l’a laissé livré à lui-même), la soif de reconnaissance qui l’a mené à la célébrité et le vide en lui que rien n’a su combler, pas même la réalisation de ses plus grands rêves. Il revient également sur la paix que lui procure aujourd’hui la sobriété et ce qu’il ressent face à l’omniprésence de Friends, nous livrant des anecdotes sur ses camarades de tournage et d’autres stars croisées sur la route.
Avec l’humour et l’honnêteté qu’on lui connaît, Matthew Perry dépeint le combat de toute une vie contre la dépendance et ce qui l’a engendrée, lui qui semblait tout avoir. Des mémoires inoubliables à la fois intimes et édifiants, et une main tendue vers ceux qui luttent contre l’addiction. D’une honnêteté sans faille, émouvant et irrésistiblement drôle, voici le livre que les fans du monde entier attendaient.
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