La fille au pair – Sidonie Bonnec

« Impossible de me plaindre, que dirais-je ? J’ai mal là ou plutôt là. J’aurais l’air de quoi ? D’une hypocondriaque, d’une menteuse, d’une emmerdeuse. Je veux être aimée et respectée mais surtout pas plainte. »

La fille au pair - Sidonie Bonnec
En librairie depuis le 26 février 2025 chez Albin Michel – 320 pages, 21.90€

Un huis clos oppressant et efficace

Bienvenue à Hidden Grove, un domaine cossu de la banlieue londonienne où le rêve peut rapidement tourner au cauchemar. Sidonie Bonnec signe avec La fille au pair un premier roman réussi, un thriller domestique immersif et pesant qui ne manquera pas de captiver les amateurs du genre.

Emmylou, jeune Bretonne en quête d’ailleurs, pense avoir trouvé une opportunité en or en devenant fille au pair chez les White. Pourtant, dès son arrivée, le malaise s’installe. La maison est belle, la famille semble parfaite, mais des détails troublants viennent peu à peu fissurer cette illusion. Les non-dits s’accumulent, les mystères s’épaississent et la tension monte progressivement.

Sidonie Bonnec installe avec finesse une atmosphère angoissante, où chaque élément du quotidien détourne progressivement vers quelque chose d’oppressant. Pourquoi l’aîné de la famille est-il malade ? Qu’est-ce qui se cache derrière ces prières murmurées et ces cauchemars récurrents ? Coupée du monde, la jeune fille comprend trop tard qu’elle est piégée dans une spirale infernale. La maison devient une prison silencieuse, et le lecteur ressent, à travers les yeux d’Emmylou, cet enfermement progressif.

Le choix d’une narration à la première personne est particulièrement pertinent. En suivant Emmylou de l’intérieur, on adopte son regard, ses réflexions, ses doutes et ses peurs. Cela permet de renforcer l’identification et d’installer un climat de tension palpable, puisque nous ne savons que ce qu’elle sait, et nous découvrons avec elle l’ampleur du danger.

L’écriture fluide de Sidonie Bonnec renforce cette immersion. Pas de fioritures inutiles, juste ce qu’il faut pour planter un décor et distiller une ambiance pesante. Les chapitres courts ajoutent une dynamique prenante, donnant envie de tourner les pages encore et encore, incapable de s’arrêter avant de connaître le fin mot de l’histoire. C’est efficace, d’autant plus qu’il n’y a pas beaucoup d’actions durant les deux premiers tiers.

  • Un premier roman réussi : Sidonie Bonnec livre une intrigue efficace qui ne manque pas de subtilité
  • Des personnages bien construits : Emmylou est attachante et crédible, et la famille White, avec ses secrets et ses non-dits, instille un sentiment de malaise grandissant
  • Une tension qui monte en puissance : Plus on avance, plus l’oppression se fait sentir, jusqu’à une apogée bien amenée
  • Un huis clos efficace : Hidden Grove, censé être un lieu rassurant, devient un véritable cauchemar
  • Des chapitres courts et rythmés : Une narration qui accroche le lecteur et l’empêche de reposer le livre
  • Une révélation finale bien ficelée : Pas révolutionnaire, mais parfaitement adaptée à l’histoire, elle permet une conclusion satisfaisante
  • Un thriller accessible : Idéal pour ceux qui veulent découvrir le genre sans être submergés par une intrigue trop complexe ou des scènes trop violentes

La fille au pair ne sera peut-être pas LE thriller de mon année, mais il remplit avec brio sa mission de page-turner addictif. Son ambiance pesante, son rythme efficace et sa narration immersive en font une lecture plaisante et angoissante à la fois.

Si vous aimez les huis clos anxiogènes, les histoires de faux-semblants et les thrillers domestiques, ce roman a toutes les chances de vous captiver. Une belle réussite pour un premier livre, qui donne envie de suivre l’autrice dans ses futurs projets.

Alors, prêts à franchir les grilles de Hidden Grove ?


Hidden Grove, un domaine privé de la banlieue londonienne. L’immense grille noire s’ouvre sur cinq manoirs, des voitures de luxe et un parc savamment entretenu. Emmylou, une lycéenne d’origine modeste qui a fui sa Bretagne natale pour être fille au pair, a l’impression d’arriver au paradis.
Mais son quotidien se met rapidement à vaciller : le linge sale qui ne cesse de s’accumuler, des pleurs nocturnes à travers les cloisons, des prières murmurées, des rêves effroyables et cette maladie qui touche l’aîné des enfants et dont personne ne parle…
Coupée du monde, Emmylou est entrée dans un piège monstrueux. Pourquoi elle ? Comment s’échapper ?
S’inspirant de sa propre histoire, Sidonie Bonnec développe dans ce premier roman un suspense psychologique oppressant, où derrière les faux-semblants d’une famille idéale se cache la folie la plus noire.

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