Juin 2025, que s’est-il passé ?

Avalanche

Juin a été long. Dense. Éprouvant, dans chaque recoin du corps, dans chaque repli du cœur. J’ai eu du mal à l’écrire, ce bilan, comme si poser les mots allait figer cette tempête, la rendre plus réelle encore. Mais vous êtes là, toujours là. Alors j’écris.

Le mois a commencé avec une IRM de contrôle, pour évaluer les résultats des onze interventions sous anesthésie générale. Le verdict a été plutôt rassurant : ce n’est pas parfait, non, mais c’est satisfaisant. Le chirurgien a décidé d’arrêter les soins locaux, les fameux méchages… une étape qui marque symboliquement quelque chose comme un petit tournant. J’espérais que ce soit enfin le début d’un « après ».

Et puis, il y a eu ce rendez-vous. Celui que je redoutais depuis le tout début. J’ai rencontré un grand spécialiste des MICI, et après un examen minutieux et un long échange, il a posé son diagnostic : maladie de Crohn périnéale localisée. Pour le moment, les intestins (grêle et côlon) ne sont pas touchés. Je n’ai donc aucun symptômes digestifs connus dans cette pathologie. Et sans traitement lourd, notamment une biothérapie anti-TNFα, la récidive de tout ce que j’ai enduré ces deux ans et demi est assurée à 100%.

Je crois que je suis encore dans le déni. Ce traitement, je l’ai toujours craint. Les effets indésirables peuvent être lourds, parfois imprévisibles, souvent envahissants. Mais j’ai dû me résoudre, en urgence, à enclencher toute la mécanique : prise de sang, vaccins, radio thoracique, examens en cascade… Le 26 juin, à peine dix jours plus tard, j’ai reçu ma première perfusion en hôpital de jour.

Mais comme si cela ne suffisait pas, le 24 juin, mon père a fait un infarctus. Le choc a été brutal. Dans ma famille, on fait front, toujours. Mais là, on encaisse fort. Aujourd’hui, il va aussi bien qu’on peut l’être après ça. On avance avec prudence, on respire doucement.

Quant à moi, les jours post-perfusion ont été particulièrement durs. Maux de tête, nausées, fatigue… J’ai tenu debout sans savoir comment. J’ai pleuré, beaucoup. J’ai été submergée, débordée, effondrée. Mais je tiens, encore. Parce que je suis bien entourée, parce que le professeur qui me suit désormais est formidable, humain, rassurant. Et parce que je n’ai pas le choix.

Je suis toujours en arrêt maladie, et ce sera encore le cas un moment. La deuxième perfusion est prévue pour le 10 juillet, puis je devrai apprendre à faire les injections moi-même, toutes les deux semaines. À vie.

Côté vie privée, un peu de douceur est venue s’installer chez moi. Je suis rentrée chez moi autour du 10 juin, après un mois de convalescence chez mes parents. Et je ne suis pas rentrée seule : nous avons adopté une petite chatte, une boule de tendresse baptisée Huguette. Elle est vive, curieuse, drôle, elle a mis de la lumière là où tout était sombre. Elle est arrivée pile au moment où j’en avais besoin.

Mais là encore, l’apaisement a été de courte durée. Juste après ma perfusion, le 24, c’est notre chat Léon qui nous a inquiétés : abattu, isolé, plus lui-même. Panique, vétérinaire, gros bilan sanguin… Finalement, rien d’alarmant, mais un vrai moment de frayeur, surtout trois mois après avoir perdu Joey. Il semble que la canicule et l’excitation d’Huguette aient tout simplement épuisé mon vieux Léon. Aujourd’hui, il va mieux. Il est redevenu le compagnon fidèle que je connais. Bref… Un mois de juin terriblement difficile niveau émotions.

Et la lecture, dans tout ça ? Elle existe encore, mais à petits pas, au ralenti. Je lis à la vitesse d’un escargot, c’est vrai, mais j’ai tout de même lu 5 livres en juin, soit 2 518 pages. Parmi eux, une énième relecture de Harry Potter et le Prince de Sang Mélé (un besoin de réconfort absolu…), que je n’ai bien sûr pas chroniquée, mais qui m’a enveloppée comme une vieille couverture familière. J’ai aussi découvert avec curiosité et plaisir un nouveau genre pour moi : la cosy fantasy, grâce à Légendes & Lattes, une lecture douce et apaisante. Côté romantasy, The Wind Weaver a été une chouette surprise, entre souffle d’aventure et histoire d’amour bien menée. J’ai également renoué avec le thriller, avec deux titres qui m’ont bien tenue en haleine : Malaven et À retardement.

Ce mois de juin a été l’un des plus lourds de ces derniers temps. Peut-être pas le plus douloureux, mais le plus chargé émotionnellement, sans aucun doute. Il y a eu des diagnostics, des peurs, des décisions difficiles, et malgré tout… la vie continue de s’infiltrer. À travers un regard de chat, un message d’un proche, une page lue à moitié. Le mois de juillet annonce de belles choses : Le concert d’Imagine Dragons à Lyon (un rêve qui va se réaliser !), notre anniversaire de mariage, le mariage d’un collègue, des repas en famille et entre amis. En résumé : on va tout faire pour rendre les jours à venir plus doux.

Merci à vous qui me lisez, encore et toujours. 🖤

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