« Ce sont vos expériences, bonnes ou mauvaises, qui vous ont formées, renforcées. Nous ne sommes pas seulement constitués de sans et d’os, nous sommes tous faits de la somme de nos propres histoires. »

Une lecture envoûtante, inattendue… et franchement captivante

Je vous le dis d’entrée : Les sorcières du phare de C.J. Cooke est un de ces livres que l’on ouvre sans attente particulière… et que l’on referme avec un pincement au cœur. Je suis partie pour une balade littéraire sur une île écossaise isolée, et j’ai trouvé bien plus que ça : un roman étrange, touchant, riche, où les légendes croisent la douleur humaine et où la narration multiplie les points de vue comme autant de facettes d’un prisme émotionnel.

Je n’arrivais pas à définir ce que j’étais en train de lire : est-ce du fantastique ? Un thriller psychologique ? Un roman gothique ? Une fable familiale ? Eh bien, c’est tout cela à la fois. Et c’est justement ce mélange des genres, parfaitement maîtrisé, qui rend la lecture aussi singulière qu’addictive.

Une lecture envoûtante, inattendue… et franchement captivante

Tout commence avec Liv, une mère au passé trouble, qui décide de s’installer avec ses trois filles sur une île lointaine, espérant fuir une vie devenue trop lourde à porter. Le phare abandonné devient leur refuge. Mais bien vite, cette terre sauvage révèle ses secrets. Deux de ses filles, Clover et Sapphire, disparaissent. Des années plus tard, l’une d’elles réapparaît, inchangée, comme figée dans le temps. Luna, restée seule, devra plonger dans les tréfonds du passé pour comprendre ce qui s’est réellement passé.

Autour de cette trame, l’autrice tisse plusieurs couches narratives : le présent, le passé de Liv, celui de la chasse aux sorcières sur l’île, et les échos étranges des légendes locales sur les wildlings, des êtres d’un autre monde, échappés du folklore celtique, qui prendraient la place des enfants.

Le résultat ? Une tension constante, un doute omniprésent et ce parfum si particulier que j’adore retrouver dans les récits gothiques modernes.

L’un des grands atouts de ce roman, c’est sans conteste la profondeur de ses personnages féminins. Liv est une femme abîmée, mais déterminée à protéger ses enfants. Ses filles, en particulier Luna, sont bouleversantes de sensibilité et de courage. Et à travers elles, C.J. Cooke interroge les thèmes de la maternité, du deuil, de l’identité et de la transmission.

Chaque personnage porte en lui des blessures, des non-dits, et une vérité que l’on découvre au fil des pages. On s’y attache sans même s’en rendre compte. Et quand les révélations arrivent, elles frappent fort, à la fois sur le plan narratif et émotionnel.

Une ambiance dense, magnétique, et délicieusement oppressante

L’autrice excelle dans l’art de créer une atmosphère. Dès les premières pages, on ressent un malaise diffus, une tension à peine voilée, comme une brume persistante qui ne se dissipe jamais tout à fait. L’île est sauvage, presque vivante. Le phare, perché sur sa falaise, devient un personnage à part entière : à la fois refuge et piège, témoin silencieux d’anciens drames. Tout est là pour vous envelopper : le vent hurlant, la pluie incessante, l’isolement absolu. On s’y sent à la fois fasciné et vulnérable, comme happé dans un autre monde, où les règles de la réalité semblent vaciller. Un presque huis-clos insulaire. Cette ambiance gothique, lente et poisseuse, m’a rappelé les grands classiques du genre, tout en apportant une fraîcheur résolument moderne. C’est une lecture qui se vit autant qu’elle se lit.

Les bonnes raisons de lire ce roman :

• Une ambiance immersive et inquiétante : Le décor est un personnage à part entière. L’île écossaise, le phare, les falaises battues par le vent… On ressent presque le froid, le sel, l’isolement. Une atmosphère parfaitement rendue, propice aux secrets et aux cauchemars.
• Une narration envoûtante à travers le temps :Les va-et-vient entre présent et passé sont d’une fluidité rare. L’autrice nous offre un véritable puzzle littéraire, et c’est un plaisir d’assembler les pièces une à une.
• Une réinterprétation moderne du mythe des sorcières et des wildlings : C.J. Cooke mêle légendes écossaises, superstitions anciennes, et réalité contemporaine. Ce flou entre le fantastique et la folie est maîtrisé de bout en bout.
• Un récit centré sur les femmes, la famille, et les blessures invisible : Pas de manichéisme ici. Seulement des femmes confrontées à l’impossible, à la perte, à la mémoire. Des portraits nuancés, vrais, souvent déchirants.
• Une future série télé annoncée : Et oui, bonne nouvelle : Les sorcières du phare sera bientôt adapté à l’écran. Une raison de plus pour le lire avant que tout le monde n’en parle !

---

4ème de couverture :

Tu te souviens des légendes sur les wildlings ? demande-t-elle.

Si je m’en souviens ? Comment veux-tu que je les oublie ? On nous les a enfoncées dans le crâne avant même qu’on sache parler.

Et si je te disais que Clover a une brûlure sur la hanche, un groupe de nombres, qu’est-ce que tu en penserais ?

Je dirais que c’est pas cool et que tu devrais l’emmener chez le médecin, fait Cassie, ébahie.

Et le fait qu’elle soit restée une enfant de sept ans… ?

Mais enfin, Luna, elle ne peut pas être Clover !

Et moi, je crois que c’est un wildling, réplique Luna et en le disant, elle sent que quelque chose a changé en elle.
Un phare abandonné
Au sommet des falaises d’une île écossaise, se dresse un phare. Dans le passé, des événements aussi terribles qu’étranges s’y sont produits. Tout a commencé par une chasse aux sorcières… Aujourd’hui, des siècles plus tard, les habitants de l’île disparaissent mystérieusement.
Deux soeurs perdues
Liv Stay et ses trois filles ne croient ni aux sorcières ni aux malédictions. Mais quelques mois après leur arrivée sur l’île, Clover et Sapphire sont introuvables et Liv reste seule avec Luna.
Une enfant mystérieuse
Vingt ans plus tard, une des deux soeurs disparues de Luna réapparaît. Elle est exactement telle que Luna se souvient. Le même visage. Le même sourire… Le même âge. Face à l’impossible, c’est à Luna de découvrir ce qui s’est réellement passé au phare, il y a tant d’années.