« Elle avait failli se fouler un globe oculaire à force de lever les yeux au ciel. »

Un thriller domestique tendu au cœur d’une banlieue irlandaise
Cela faisait un moment que Toutes ses fautes me faisait de l’œil. Sa couverture intrigante, son résumé percutant… tout donnait envie. Il a donc rejoint ma pile à lire il y a quelques mois, dès sa sortie en format poche et j’ai enfin décidé de m’y plonger. C’était pour moi une première découverte de l’autrice et, dans l’ensemble, une expérience positive. J’aime particulièrement les thrillers domestiques, ce genre qui s’immisce dans les foyers, les banlieues tranquilles et qui révèle que derrière les façades lisses se cachent souvent des secrets inavouables. Ici, Andrea Mara respecte parfaitement cette règle du jeu.
Dès les premières pages, l’autrice frappe fort. Pas de détours, pas de mise en contexte trop longue : l’intrigue s’ouvre sur la disparition d’un enfant. Une scène qui donne immédiatement le ton. Cette entrée brutale dans l’histoire m’a happée et installée dans une tension immédiate. On comprend très vite que la tranquillité apparente de Tudor Grove, banlieue résidentielle de Dublin, ne tient qu’à un fil.
La narration alterne entre trois points de vue : Melissa, la mère de Milo, l’enfant disparu ; Jenny, l’employeuse de la nounou soupçonnée ; et Irène, une mère au passé trouble, qui n’a plus revu sa fille depuis neuf ans. Ce choix narratif est intelligent : il donne du rythme, multiplie les perspectives et entretient le suspense. Chacun de ces personnages a ses propres zones d’ombre, et le lecteur se retrouve à suspecter tour à tour chacun d’entre eux.
Une plongée dans l’angoisse parentale
Ce qui m’a le plus marquée dans ce roman, c’est la façon dont Andrea Mara retranscrit l’angoisse viscérale des parents. Cette urgence de faire quelque chose, cette impossibilité d’attendre sans agir, cette oscillation entre peur, culpabilité et espoir. Tout est décrit avec une justesse qui serre le cœur. Même si l’on n’est pas parent, on se projette facilement dans ce que peut ressentir Melissa, et cette empathie contribue à maintenir l’intensité dramatique.
Là où j’ai été un peu moins convaincue, c’est dans la construction globale du récit. Après un début très fort et haletant, la tension retombe dans la partie centrale. Le roman souffre de quelques longueurs qui auraient pu être évitées pour maintenir le niveau d’urgence initial. Certaines scènes semblent s’étirer sans apporter beaucoup de profondeur supplémentaire. Cela dit, le dernier tiers vient relancer la machine de manière spectaculaire.
Car oui, la fin est un véritable feu d’artifice. Andrea Mara multiplie les révélations, les rebondissements et nous entraîne dans un dénouement qui ne manque pas de souffle. On referme le livre en ayant l’impression d’avoir assisté à un crescendo dramatique, ce qui compense en partie les baisses de rythme du milieu.
Les bonnes raisons de lire Toutes ses fautes :
- Un démarrage percutant qui plonge immédiatement dans le vif du sujet.
- Une tension psychologique forte, surtout dans les premières pages et dans le final.
- Trois points de vue bien construits, qui apportent rythme et complexité.
- Un portrait juste de l’angoisse parentale, retranscrit avec beaucoup de réalisme.
- Un dernier tiers haletant qui enchaîne révélations et rebondissements.
Les « moins » bonnes raisons :
- Des longueurs au milieu du récit, qui affaiblissent un peu la tension.
- Un roman parfois trop étiré, qui aurait gagné à être plus condensé.
- Une attente peut-être trop élevée, renforcée par les nombreux avis dithyrambiques, ce qui peut créer une légère frustration.

En bref :
Toutes ses fautes est pour moi une bonne découverte, même si je ne rejoins pas totalement l’enthousiasme général. J’ai aimé l’ambiance, les personnages et surtout la capacité de l’autrice à nous immerger dans une angoisse parentale presque palpable. Si j’ai parfois trouvé le rythme inégal, la conclusion spectaculaire m’a laissée sur une note positive.
C’est un thriller domestique efficace, bien construit, qui plaira sans doute aux amateurs du genre. Une lecture que je ne regrette pas, et qui m’a donné envie de voir ce que l’autrice a écrit d’autre.
4ème de couverture :
Une disparition, quatre suspectes :
les portes fermées ne dissimulent pas tout…
Quand elle se présente au 14 Tudor Grove, à Dublin, Marissa Irvine ignore tout du gouffre qui va s’ouvrir sous ses pieds. Alors qu’elle s’apprête à récupérer son fils Milo, venu jouer pour la première fois chez un copain d’école, la femme qui lui ouvre la porte n’est pas la mère qu’elle connaît. Ce n’est pas non plus la nounou. Et Milo n’est pas chez elle. La nouvelle de la disparition du petit garçon se répand peu à peu au sein de cette paisible banlieue et des rumeurs commencent à circuler. Car dans cette communauté pleine de secrets, les gens sont prêts à tout pour sauver les apparences…
[…] 3.5 sur 5. If we were vilains – M.L. Rio Toutes ses fautes – Andrea Mara La voix de l’arbre – Bernard […]
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