« L’ombre avait décidé de sortir de l’ombre. »

4ème de couverture :

« Il ressentait avec une égale puissance la présence de Dieu et le besoin de tuer. »

Prêtre aux États-Unis, exfiltré à Rome, exilé en Indonésie, Patrick Hollmann a commis une série de meurtres barbares avant d’être arrêté et exécuté. Vingt ans après sa mort, un corps mutilé dans les montagnes de Californie ranime son souvenir. Est-ce une émule ou plutôt un disciple qui a commis cet acte atroce ?

L’Agent Spécial Michelle Ventura se tourne vers Nicholas Foster, célèbre écrivain et profiler devenu consultant du FBI. Fasciné par Hollmann, il s’est nourri de la pensée du prêtre pour disséquer la mécanique du crime.

Mais jusqu’à quel point ?

Ce que j’en ai pensé :

J’ai découvert ce thriller quelques jours avant le festival Quais du Polar où j’ai l’intention de rencontrer l’auteur. Impatiente de le lire, je m’y suis plongée avec curiosité, les avis étant majoritairement élogieux. Malheureusement le soufflet est vite retombé pour moi… L’intrigue est pourtant passionnante, un tueur en série au sein de l’Église il fallait oser. Le décor qui oscille entre l’Italie, plus précisément Rome et la Californie m’a séduite, seulement voilà… Je pense qui si je suis passée à côté, du moins en partie c’est avant tout par rapport à la construction narrative. Les chapitres courts m’ont permis de terminer le livre rapidement, cependant les nombreux retours dans le passé, bien que nécessaires pour comprendre les liens entre les personnages ainsi que leurs personnalités m’ont quelques peu déroutés. Vous devez pourtant savoir, si vous avez l’habitude de me lire, que j’aime tout particulièrement les doubles temporalités mais cette fois j’ai eu le sentiment que c’était un peu trop décousu pour moi. Un retour en arrière juste après une révélation ou une action pourrait donner l’impression d’entretenir une certaine forme de suspense mais ça a pour le coup eu l’effet inverse sur moi. Ça a plutôt eu tendance à casser mon rythme.

Comme je vous le disais, l’intrigue est pourtant intéressante voire fascinante. On a envie d’en savoir plus, qui est ce tueur puisque celui d’origine a été exécuté? L’autre élément marquant et que L’ombre est un thriller psychologique intense qui grâce à l’exploration de l’âme humaine nous fait nous poser de nombreuses questions. On entre dans la tête d’un tueur particulièrement violent et on obtient beaucoup d’éléments qui tentent d’expliquer son action. Expliquer, pas excuser. On se sent un peu l’âme d’un profiler, on enquête auprès du FBI et de Nicholas Foster, consultant faisant lui-même office de profiler puisqu’il a fréquenté Patrick Hollmann dans sa jeunesse et qu’il consacre sa vie à comprendre les tueurs en serie. Vous vous sentez un peu embrouillé avec tout ce que je vous écris? C’est normal, moi-même je l’étais. Rassurez vous, le dénouement surprenant répond à toutes nos questions.

Le manque d’attachement aux personnages est le second point noir de ma lecture. J’ai pourtant essayé, que ce soit avec Nicholas ou avec Michelle Ventura, l’agent spécial mais non, il m’a manqué un petit quelque chose que je n’ai pas réussi à identifier. Attention, je ne dis pas que ce thriller est une déception, ce n’est pas le cas. J’ai tout de même passé de bons moments biens que ponctués par de nombreuses longueurs. Ce que je retiens tout de même, c’est avant tout l’originalité de l’intrigue qui, pour une lectrice invétérée de littérature noire comme moi, est franchement salutaire.

En bref :

Une lecture en demi-teinte. Pour faire simple, j’ai adoré le fond mais beaucoup moins la forme. Je sais que ce thriller a trouvé son public et j’en suis ravie car je suis persuadée qu’il le mérite. Je dois probablement faire partie des rares lecteurs et lectrices à ne pas avoir accroché à la construction que nous propose l’auteur bien que l’écriture soit assez cinématographique, ce qui habituellement, n’est pas pour me déplaire. Vous l’aurez donc compris, même si je n’ai pas été embarquée à 100%, je ne dénigre absolument pas la qualité et le talent de Franck Ollivier, il est juste question de ressenti et de goût, alors pourquoi ne tenteriez-vous pas si la 4ème de couverture vous titille?