Tant que le café est encore chaud – Toshikazu Kawaguchi

« L’homme n’est pas capable d’appréhender objectivement ce qu’il voit et ce qu’il entend. Les informations qu’il reçoit sont déformées par son expérience, sa pensée, les circonstances, ses fantasmes, ses goûts, ses connaissances ou encore sa conscience. »

Note : 4 sur 5.
En librairie depuis le 14 septembre 2022 chez Le Livre de Poche – 240 pages, 7.40€

Dans une petite ruelle de Tokyo se trouve Funiculi Funicula, un petit établissement au sujet duquel circulent mille légendes. On raconte notamment qu’en y dégustant un délicieux café, on peut retourner dans le passé. Mais ce voyage comporte des règles : il ne changera pas le présent et dure tant que le café est encore chaud. Quatre femmes vont vivre cette singulière expérience et comprendre que le présent importe davantage que le passé et ses regrets. Comme le café, il faut en savourer chaque gorgée.

Depuis quelques mois, je travaille dans le monde du café, de la torréfaction et de tout ce qui gravite autour. En plein épanouissement professionnel et en pleine introspection, c’est donc tout naturellement que je me suis arrêtée sur ce titre lors d’une balade en librairie avec mon futur époux. Ce n’est pourtant pas faute de l’avoir vu passer sur les réseaux un nombre incalculable de fois depuis sa sortie mais que voulez-vous, ce n’était juste pas le bon moment. Mon compagnon m’a donc offert ce petit bijou littéraire et j’ai profité d’une convalescence pour le dévorer en quelques heures. J’ai tout aimé dans ce petit roman :

  • Sa poésie
  • Ses personnages bien travaillés et touchants
  • Sa morale
  • La plume fluide et douce

Un joli voyage dans le temps de quelques instants grâce à une place bien précise et à un café bien chaud, de quoi nous permettre de retrouver quelqu’un qu’on aime ou qu’on a aimé mais attention, il y a des règles strictes à respecter et l’une d’entre elles, la plus importante… Il faut boire son café tant qu’il est encore chaud. Le récit prend son temps, il impose une certaine lenteur que j’ai su apprécier à sa juste valeur. Les répétitions y sont nombreuses, comme le chemin de la vie finalement. Je me suis laissée porter et envahir par des émotions que je ne pensais pas ressentir en ouvrant ce livre : de la tendresse, de la peine aussi mais beaucoup d’espoir surtout. On a beau dire que vivre l’instant présent est primordial (j’en suis d’ailleurs convaincue), un petit retour dans le passé ou plus concrètement, une petite rétrospective permet aussi de faire évoluer notre pensée, de permettre une remise en question qui souvent, est salvatrice.

Chez Funiculi Funicula, à Tokyo, c’est finalement un endroit hors du temps, une petite parenthèse enchantée où j’ai pris plaisir à me poser le temps de quelques heures de lecture. Toshikazu Kawaguchi m’a ouvert les portes de la littérature japonaise, et je m’y suis sentie tellement bien, que je n’ai qu’une envie : m’y replonger.

Une lecture douce, réconfortante, à la bonne odeur de café. Si Nagare, le patron du Funiculi Funicula ne sert que du Moka d’Éthiopie, un café de caractère, très acidulé dont je ne suis pas particulièrement friande, je ne bouderai pourtant pas mon plaisir d’aller m’y installer de nouveau pour profiter de quelques heures de quiétude. Un livre à mettre sous le sapin ! (Eh oui, il faut commencer à penser aux cadeaux!)

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