« C’est comme ça, tu sais: ceux qui ont le cœur trop grand sont souvent tristes… »

Plongée dans l’obscurité et la noirceur humaine
Dans l’univers impitoyable et glauque de la littérature noire, Karine Giebel s’impose comme une figure de proue. Avec son roman Et chaque fois, mourir un peu, elle nous entraîne dans les tréfonds de l’âme humaine, là où la lumière peine à pénétrer et où les ténèbres règnent en maître. J’avais vraiment hâte de retrouver la plume de mon autrice préférée, elle m’avait tellement manquée ! Mais je dois admettre que ce nouveau genre, très social, tourné vers les conflits et leurs répercussions sur les communautés m’a déstabilisée. Ce n’est pas le genre d’histoire dont l’autrice nous avait habituée. Qu’importe.
Dès les premières pages, j’ai été prise par l’atmosphère oppressante de ce récit. L’écriture acérée de Giebel nous plonge sans ménagement dans un monde où le mal et la souffrance semblent omniprésents. Les thèmes abordés sont d’une noirceur déconcertante, et j’ai été perturbée par les violences physiques et psychologiques qui imprègnent chaque ligne. L’autrice n’épargne ni ses personnages ni ses lecteurs, nous confrontant à des scènes d’une cruauté insoutenable, d’autant plus difficiles qu’on sait qu’elles sont réelles. Des pauses durant ma lecture fût nécessaires, je n’ai pas su le lire aussi rapidement que d’habitude.
Pourtant, malgré la difficulté à supporter certaines séquences, je dois avouer que j’ai été captivée par le talent narratif de Karine Giebel. Son exploration des méandres de l’esprit humain est d’une profondeur inouïe, et sa capacité à décortiquer les motivations les plus sombres des protagonistes force le respect. Cependant, il m’a été difficile de m’attacher aux personnages, notamment à Grégory, personnage principal. Je ne saurai pas vraiment expliquer pourquoi, un manque de feeling peut-être? Si les chapitres se suivent et se ressemblent dans la forme et dans le fond, ça n’en reste pas moins éprouvant.
Ames sensibles, s’abstenir
Quand on connait l’autrice, on sait qu’elle ne fait pas dans la dentelle. Elle n’hésite jamais à malmener, à être dure et à plonger toujours davantage dans la noirceur humaine. Ici, soyez prêts à vivre des passages difficiles. En suivant Gregory, humanitaire de la croix rouge, à travers les pires conflits du monde, vous allez être confrontés à des scènes d’une extrême violence. Les ravages des guerres, de la famine, de la folie humaine. Les pages se suivent et ont toutes un point commun : l’horreur. C’est parfois redondant dans le schéma narratif mais cela montre parfaitement la redondance même de ce que l’Homme fait subir à l’Homme.

En bref :
Ce premier tome m’a laissée dans l’attente fébrile du prochain. Malgré mes réserves, j’ai été séduite par l’ambition de l’autrice et sa capacité à nous plonger dans un univers aussi sombre que fascinant. J’attends avec impatience la sortie du livre 2 en septembre, prête à me laisser de nouveau emporter dans les méandres tortueux de l’âme humaine selon Karine Giebel. Surtout vu la dernière page qui nous laisse clairement en apnée, désemparés.
4ème de couverture :
Monter au front sans arme ni gilet pare-balles. Soigner les autres au péril de sa vie. Se sentir utile en ce monde.
De Sarajevo à Gaza, en passant par Grozny, la Colombie ou l’Afghanistan, Grégory se rend au chevet des sacrifiés sous l’égide de la Croix-Rouge internationale. Chaque victime sauvée est une victoire sur la folie des hommes. Chaque vie épargnée donne un sens à la sienne. Peu importe les cicatrices et les plaies invisibles que lui laisse chaque conflit.
Poussé par l’adrénaline, par un courage hors du commun et par l’envie de sauver ceux que le monde oublie, Grégory prend de plus en plus de risques.
Jusqu’au risque de trop. Jusqu’au drame…
Ne pas flancher, ne pas s’effondrer. Ne pas perdre la raison.
Choisir.
Sauver cette jeune fille, condamner cet adolescent. Soigner ce quadragénaire, laisser mourir cet enfant.
Choisir.
Endurer les suppliques d’une mère, d’un père.
Certains tombent à genoux devant lui, comme s’il était Dieu.
Choisir.
Tenter de sauver cette femme. Sacrifier sa petite fille qui n’a que peu de chances de survivre à ses blessures.
Choisir.
Et chaque fois, mourir un peu.
Très réussi en effet !
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