La librairie des livres interdits – Marc Levy

« Mitch n’était pas un solitaire, il avait pour amis des personnages de fiction, et les aimait le plus sincèrement du monde. »

Note : 3.5 sur 5.
La librairie des livres interdits de Marc Levy
En librairie depuis le 19 novembre 2024 chez Robert Lafont – 352 pages, 19.90€

Une belle surprise pour une non-adepte de Marc Levy

Soyons honnêtes, je ne suis pas ce que l’on pourrait appeler une lectrice assidue des romans de Marc Levy. J’apprécie l’homme pour son engagement et sa sincérité, mais son univers littéraire ne m’a jamais totalement séduite. Alors, qu’est-ce qui m’a poussée à ouvrir La Librairie des livres interdits ? Trois choses : un titre intrigant, un résumé qui éveille la curiosité, et une couverture tout simplement magnifique.

Et laissez-moi vous dire, je ne regrette pas cette plongée dans l’univers de Mitch et Anna, deux personnages au cœur d’une histoire qui allie amour, censure et résilience. Cependant, je dois admettre que ce n’est pas une lecture qui marquera mon année.

Derrière une intrigue romanesque aux accents légers, Marc Levy aborde un sujet grave et actuel : la censure des livres. Inspiré par des événements réels comme la loi HB 1467 signée en Floride en 2022, l’auteur dénonce les dangers de bannir des œuvres littéraires sous prétexte de protéger les jeunes esprits. Oui, parce qu’apparemment, un livre pourrait être plus dangereux qu’un volcan en éruption. Le pouvoir des mots, oui ! L’abrutissement de la population, non !

Le récit nous transporte dans un monde dystopique où posséder ou lire certains livres peut vous mener en prison. Mitch, libraire passionné, décide de résister en créant un club secret dans le sous-sol de sa librairie, un refuge pour les œuvres interdites telles que Fahrenheit 451, Le Journal d’Anne Frank, ou encore La Servante écarlate. Sa lutte pour la liberté d’expression le conduit à payer un lourd tribut—cinq ans d’emprisonnement—mais aussi à nourrir un désir brûlant de vengeance.

Le roman souligne avec force le pouvoir subversif des mots et leur capacité à illuminer l’esprit critique. Une thématique puissante qui nous rappelle que les livres sont parfois les meilleures armes pacifiques. Qui aurait cru qu’un bouquin pouvait être plus explosif qu’un feu d’artifice ?

Outre Mitch, le roman s’enrichit d’une galerie de personnages secondaires qui ajoutent profondeur et dynamisme à l’intrigue. Mention spéciale à Anna, une femme marquée par un passé sombre et complexe (elle a « un peu tué », mais qui n’a pas ses petits travers ?). Son projet d’ouvrir un restaurant se croise avec celui de Mitch, donnant naissance à une relation pleine de tendresse, de mystère et de réparations mutuelles.

Leurs trajectoires, si différentes et pourtant si complémentaires, captivent le lecteur. Les dialogues, parfois savoureux, alternent entre humour et réflexion. Une vraie alchimie qui maintient la narration fluide et engageante. Et puis, franchement, qui peut résister à un libraire rebelle et une cheffe cuistot au passé trouble ?

Marc Levy conserve son style apparemment caractéristique d’après ce que j’ai entendu dire : une plume simple, directe et rythmée. Les chapitres s’enchaînent avec aisance, rendant la lecture fluide et agréable. Bien que le roman ne prétende pas être un chef-d’œuvre littéraire, il parvient à conjuguer divertissement et réflexion. Une prouesse qui le rend à la fois enrichissant et plaisant, mais sans être inoubliable. Vous voyez l’idée : c’est un peu comme un bon film du dimanche soir—sympa, mais vous l’aurez oublié le lundi matin.

  • Pour la thématique essentielle. Ce roman invite à réfléchir sur la censure et le rôle fondamental de la littérature dans nos vies. Et honnêtement, qui peut dire non à un bon plaidoyer pour les livres ?
  • Pour ses personnages. Mitch et Anna vous toucheront par leur courage et leur humanité. (Et un peu leurs casseroles, avouons-le.)
  • Pour le message universel. Au-delà de l’intrigue, Marc Levy rappelle que les livres sont des armes pacifiques contre l’ignorance et la tyrannie. Et ça, ça mérite qu’on s’y arrête.

La Librairie des livres interdits un roman à la fois grave et divertissant, qui saura captiver autant les fidèles lecteurs de Marc Levy que ceux, comme moi, qui le découvrent sous un autre jour. Cela dit, ce n’est pas une lecture qui marquera mon année. Si le livre fait réfléchir et redonne envie de défendre cette liberté essentielle qu’est celle de penser, il manque peut-être ce petit quelque chose pour en faire une œuvre marquante. Un peu comme une recette qui serait bonne, mais à laquelle il manquerait une pincée de sel.


Tous les héros ne portent pas de cape.
Certains ont des livres.

Mitch, libraire passionné, est arrêté un matin pour un crime impensable : il a transgressé la loi en vendant des livres interdits.
Après cinq années de prison, il n’a qu’un désir, retrouver sa liberté et sa librairie. Mais le destin en décide autrement. Le même jour, Mitch croise le procureur qui l’a fait condamner et rencontre Anna, une jeune chef qui pourrait bien être la femme de sa vie.
Que faire quand on est pris entre une irrépressible envie de vengeance et une irrésistible envie d’aimer ? Peut-on rêver d’un avenir sans s’être acquitté du passé ?
Une comédie brillante et engagée qui donne le goût de lire et d’aimer.
Aimer. Résister. Vivre.

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