L’Hallali – Nicolas Lebel

« Je crois que quand on est mort, c’est pour de bon. C’est pour ça qu’il faut que la vie, ça soit une fête. Surtout parce qu’une fois la fête finie, il n’y a pas d’After. Le paradis, l’enfer, c’est des histoires pour calmer les excités et les criminels. Les autres en ont pas besoin. Ils savent que la vie c’est maintenant, et pas pour longtemps. »

L'Hallali - Nicolas Lebel
En librairie depuis le 8 mars 2023 chez Le Masque (disponible en format poche) – 288 pages, 21.90€

Une intrigue de haute voltige

Nicolas Lebel, c’est un nom qui claque dans le paysage du polar français. Un auteur au style incisif, à l’humour redoutable et aux intrigues ciselées avec une maestria indiscutable. Le troisième tome de sa série Les Furies, L’Hallali, ne fait pas exception. Mieux encore, il enfonce le clou et confirme le talent de son auteur en nous livrant un thriller complexe, intense et bourré de faux-semblants.

Difficile de résister à la tentation lorsque l’on retrouve Yvonne Chen, cette ex-flic de la Crim devenue agent infiltré de la DGSI. Froidement efficace, férocement attachante, elle se retrouve une nouvelle fois confrontée à l’organisation criminelle des Furies. Cette fois-ci, direction les Vosges, dans un domaine viticole où deux frères s’affrontent pour le contrôle d’un empire. Une mission qui semble, au premier abord, simple : assurer l’élimination de l’un des deux frères, suivant le bon vouloir d’un commanditaire anonyme. Mais nous sommes dans un roman de Nicolas Lebel, et rien n’est jamais aussi direct qu’il y paraît. Chaque personnage joue un double jeu, chaque information est potentiellement une manipulation, et chaque décision entraîne des conséquences inattendues. L’enquête se transforme alors en une véritable partie d’échecs ou plus précisément en une nouvelle danse, où chaque coup pourrait être fatal.

Si dans les précédents tomes, Yvonne Chen apparaissait comme un personnage secondaire marquant, L’Hallali lui offre le rôle central qu’elle mérite. Sarcastique, solitaire, redoutable dans son approche des enquêtes, elle s’impose comme une véritable héroïne, complexe et fascinante. Son passé, ses failles, ses doutes sont déployés avec subtilité, ce qui la rend d’autant plus attachante. Face à elle, les Furies continuent d’évoluer, se révélant encore plus retorses et insaisissables que jamais.

Nicolas Lebel, c’est aussi une plume. Une plume acérée, rythmée, où l’humour cinglant se mêle à la tension du récit. Ce troisième opus est un modèle de maîtrise narrative : dialogues percutants, descriptions immersives et rebondissements savamment dosés. On passe par toutes les émotions : le rire grâce à des répliques cinglantes, la crainte face à certaines scènes glaçantes, et surtout, une tension constante qui nous empêche de refermer le livre avant d’en avoir tourné la dernière page.

  • Une intrigue de haut vol : Nicolas Lebel tisse une toile magistrale où chaque pion avancé est précieux. Entre les jeux de pouvoir, les vengeances croisées et les alliances incertaines, difficile de prédire l’issue de cette partie mortelle.
  • Une écriture ciselée et jubilatoire : L’humour grinçant de Lebel fait mouche, et ses dialogues sont toujours aussi percutants. Malgré la noirceur ambiante, on savoure chaque trait d’esprit.
  • Une héroïne charismatique : Yvonne Chen n’est plus seulement un personnage secondaire. Ici, elle prend toute son ampleur et s’impose comme une figure centrale inoubliable.
  • Un suspense implacable : Chaque page nous emporte plus loin dans les méandres de l’intrigue. Lebel excelle dans l’art de retourner les hypothèses du lecteur pour mieux le surprendre à la fin.
  • Une atmosphère glaçante et immersive : L’hiver vosgien devient un personnage à part entière, avec son ambiance pesante et ses décors enneigés qui renforcent le sentiment d’oppression et de mystère.

Lire L’Hallali, c’est s’offrir une plongée vertigineuse dans un polar où la manipulation est reine et où chaque détail a son importance. J’ai adoré cette lecture, et il me tarde déjà de me jeter sur le dernier tome récemment publié.

Enfin, impossible de parler de Nicolas Lebel sans évoquer la personne qu’il est. Le rencontrer en salon, c’est s’assurer un moment de bienveillance, de rigolade et de souvenirs inoubliables. Un auteur aussi talentueux que généreux, dont chaque roman est un événement.

Alors, prêts à entrer dans la danse des Furies ?


À jouer double, on perd de vue sa cible

Yvonne Chen n’a pas d’amis et elle n’en veut pas :  ils l’ennuient ou finissent par mourir. Lorsque, en ce 5 janvier, son téléphone sonne, elle sait donc que ce n’est pas un ami qui l’appelle.
Les Furies, ces tueurs à gages sans foi ni loi, sont de  retour et leur chef Alecto propose à Chen de participer  à l’une de leurs danses. Deux frères se disputent le
contrôle d’un prestigieux vignoble dans les Vosges et,  d’après le commanditaire anonyme, il ne doit en rester  qu’un.
Chen, l’ex-flic de la Crim, aujourd’hui agent infiltré de la DGSI, accepte la mission : l’occasion rêvée pour elle de piéger enfin ces assassins. Lancée dans un jeu  de faux-semblants au coeur d’un hiver glacial, Yvonne  va devoir décider de quoi elle est l’instrument. La  justice ou bien le châtiment ?
Tout bascule quand les fantômes du domaine s’en  mêlent. Eux aussi réclament vengeance.

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