H – Bernard Minier

« Et méfiez-vous de ceux qui prônent la tolérance : ce sont les plus intolérant. »

H - Bernard Minier
En librairie depuis le 27 mars chez XO Éditions –  538 pages, 22.90€

La traque continue, mais à quel prix ?

Il y a des rendez-vous littéraires qu’on ne manque pas, on se dit que ça peut attendre, que finalement, c’est plus une habitude qu’une envie. Mais vous le savez, les habitudes ont la vie dure ! Retrouver Martin Servaz, c’est un peu comme retrouver un vieil ami – cabossé, tourmenté, toujours aussi magnétique. Avec H, Bernard Minier signe le neuvième opus de sa saga noire et glaçante, en remettant sur le devant de la scène son plus célèbre antagoniste : Julian Hirtmann.

Et s’il y a bien une chose que l’auteur maîtrise à la perfection, c’est l’art de la tension, du trouble, de la frontière floue entre réalité et fiction. Cette nouvelle enquête, teintée de scandales sexuels et de disparitions inquiétantes, nous entraîne une fois de plus dans un univers sombre et retors, où chacun semble traqué, y compris le lecteur.

Mais voilà. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, je suis partagée. Heureuse, bien sûr, de retrouver Servaz. Impatiente, malgré tout, de me plonger dans un nouvel opus. Mais je ne peux m’empêcher de ressentir un certain essoufflement. Pour y voir plus clair, voici  :

LES BONNES RAISONS :

  • La plume de Bernard Minier : elle est toujours aussi fluide, addictive et résolument cinématographique. Chaque scène pourrait être un plan de série.
  • L’intrigue tient en haleine : le rythme, les rebondissements, les révélations… tout est là pour captiver.
  • Julian Hirtmann : Il suffit que son nom apparaisse pour que le roman gagne en intensité. Ce personnage reste l’un des plus fascinants du polar français. En plus, on veut savoir !
  • Pour les fidèles de la saga : retrouver Martin Servaz, c’est comme rentrer à la maison. On le connaît, on le comprend, on le suit.

LES (UN PEU) MOINS BONNES RAISONS :

  • L’effet de surprise : il s’est un peu émoussé. À force de tirer sur la même corde, l’intrigue perd un brin de sa fraîcheur.
  • Martin Servaz donne des signes d’usure : à la fois personnellement et professionnellement, on sent qu’il s’essouffle. Et peut-être qu’on s’essouffle un peu avec lui.
  • Même si l’histoire reste prenante, l’engouement n’est plus aussi intense qu’à la lecture des premiers tomes.

Oui, je serai là pour le prochain Bernard Minier. Oui, je veux encore savoir ce qu’il adviendra de Servaz, de Hirtmann, de ce monde en clair-obscur que l’auteur a si bien façonné. Mais une part de moi, en refermant ce tome, n’a pas pu ignorer une petite lassitude. Comme si le feu sacré n’était plus aussi vif.

Alors, est-ce le début de la fin ou juste une petite baisse de régime passagère ? Une chose est sûre : les fidèles seront au rendez-vous. Peut-être avec un peu moins de fièvre. Mais avec toujours cette curiosité d’en savoir plus.


H comme… Hirtmann

Depuis l’évasion de Julian Hirtmann, le plus célèbre des tueurs en série, Martin Servaz n’est pas le seul à enquêter : détectives amateurs sur le Net, fans de true crime, présentateur star du talk-show le plus regardé de France, écrivain de best-sellers, tout le monde part en chasse.

Mais lorsque la traque mortelle se double de disparitions qui rappellent l’un des plus grands scandales criminels et sexuels des dernières décennies, c’est la terreur qui s’installe.

Quand réalité et fiction finissent par se confondre, le pire est à venir…

Un commentaire

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