La Prof – Freida McFadden

« On sait que les choses vont très mal quand même un pot de glace ne nous soulage pas. »

La Prof - Freida McFadden
En librairie depuis le 16 avril 2025 chez City – 384 pages, 22€

Un huis clos scolaire où les apparences sont plus que jamais trompeuses

«Ne faites confiance à personne.»

Voilà la première leçon que nous livre La Prof, dernier thriller psychologique signé Freida McFadden, que j’ai pris plaisir à découvrir. Pour celles et ceux qui ont lu La Femme de Ménage (et ses suites) ou encore La Psy, vous savez déjà que cette autrice n’a plus besoin d’être présentée. Avec son style ultra accessible et ses intrigues tordues à souhait, elle a su conquérir un lectorat international… dont je fais partie, sans trop savoir pourquoi au départ, mais avec une fidélité toujours plus grande à chaque nouveau titre.

Alors, quand j’ai vu La Prof débarquer en librairie, je n’ai pas hésité une seconde et j’ai envoyé mon frangin me l’acheter ! Et si ce roman ne détrône pas La Femme de Ménage à mes yeux, je dois reconnaître qu’il m’a offert exactement ce que je venais chercher : du suspense, des personnages troubles, un récit mené tambour battant, et cette petite touche de folie qui rend les thrillers de McFadden si addictifs même si parfois un peu incohérents.

Eve a une vie en apparence bien rangée : un mari aimant, un métier qu’elle exerce avec sérieux, une routine bien huilée. Mais lorsque Addie, une élève impliquée dans un scandale l’année précédente, réapparaît dans sa classe, tout vacille. Qui est cette adolescente que tout le monde semble détester, craindre ou accuser ? Pourquoi Eve semble-t-elle elle-même si troublée par cette réapparition ?

Comme souvent chez McFadden, l’histoire repose sur des secrets profondément enfouis, des apparences trompeuses, et un sentiment croissant de malaise. Ici, l’autrice nous plonge dans un microcosme scolaire, un décor en apparence banal mais parfait pour faire monter la tension.

Ce que j’ai particulièrement aimé, c’est la construction chorale du récit. On suit plusieurs voix, plusieurs points de vue, notamment ceux d’Addie et d’Eve, chacun apportant sa part de doute, de suspicion, de révélation. C’est un procédé que j’affectionne énormément, car il entretient une forme de tension constante. On ne sait jamais vraiment à qui se fier. Et c’est précisément ce qui rend La Prof aussi efficace : ce jeu de dupes où tous les personnages, sans exception, semblent avoir quelque chose à cacher.

Les bonnes raisons :

  • Une lecture hyper fluide et captivante : Le style de McFadden est simple, direct, sans fioritures. Certains diront que ça manque de raffinement littéraire, mais c’est aussi ce qui rend ses livres si redoutablement efficaces. On entre immédiatement dans l’histoire et on a du mal à en sortir.
  • Un suspense bien dosé, une intrigue qui tient la route : Le roman est habilement construit, avec des indices disséminés ici et là, des retournements réguliers et un vrai crescendo narratif. Personnellement, je ne me suis pas amusée à tout décrypter, j’ai préféré me laisser porter… et je n’ai rien vu venir. Et c’est exactement ce que j’aime dans ce genre de lecture.
  • Une galerie de personnages complexes : Eve, Addie, Nate, Kenzie et les autres figures secondaires sont loin d’être unidimensionnels. Chacun a ses failles, ses contradictions, et surtout sa part de mystère. McFadden sait jouer avec les zones grises : il n’y a pas de « gentils » ou de « méchants », juste des êtres humains fragiles, parfois à la dérive.
  • Un format accessible et addictif : C’est une lecture parfaite pour une période de baisse de régime littéraire ou pour les lecteurs et lectrices qui veulent un bon page-turner sans se prendre la tête. On avance vite, on est happé, et on termine le livre avec ce petit frisson qu’on aime tant dans le thriller psychologique.

Les (un peu) moins bonnes raisons :

  • Un style d’écriture sans éclat littéraire : Soyons honnêtes, on ne lit pas McFadden pour sa plume. Ce n’est pas du Goncourt, ce n’est pas du Karine Giebel non plus. La traduction ne brille pas toujours, et certaines tournures peuvent sembler plates. Mais on y vient pour l’histoire, pas pour la prose.
  • Un twist final un peu trop gros ? La fin surprend, c’est certain, mais elle pourra sembler légèrement excessive pour les amateurs de réalisme. Pour ma part, j’ai décidé de lâcher prise et de l’accepter comme un dernier coup de théâtre bien senti. Mais je conçois qu’on puisse lever un sourcil.
  • Des ficelles parfois visibles pour les habitués du genre : Si vous êtes un ou une dévoreuse de thrillers, vous reconnaîtrez sans doute certains archétypes, certaines mécaniques. Cela dit, McFadden les maîtrise assez bien pour que ça ne gêne pas vraiment la lecture.

La Prof n’est peut-être pas le meilleur roman de Freida McFadden, mais c’est un très bon cru. Elle reste fidèle à ce qui fait son succès : un rythme soutenu, des intrigues psychologiques bien tordues, et des personnages féminins forts et ambigus. C’est exactement le type de livre que je recommande à celles et ceux qui veulent une lecture rapide, intense et divertissante.

Un bon moment de lecture, qui a parfaitement rempli sa mission : me distraire, me surprendre, me faire douter… et me donner envie de continuer lire les prochains McFadden.


Chaque matin, Eve se lève et embrasse tendrement son mari, Nate. Ils partent  au travail ensemble, au lycée où elle enseigne les mathématiques et où Nate est professeur d’anglais. Une vie parfaite, réglée comme du papier à musique. Tranquille.

Pourtant, l’année dernière, l’école a été secouée par un scandale. Un professeur a été licencié parce qu’il aurait eu une liaison avec Addie, une élève. Et cette année, cette élève se retrouve dans la classe d’Eve et dans celle de son charmant mari.

Comme tout le monde, Eve sait que l’on ne peut pas faire confiance à la jeune fille, une menteuse invétérée qui fait du mal autour d’elle. Et quand la prof commence à comprendre qui est véritablement Addie et ce qu’elle cherche à cacher, il est déjà trop tard…

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