« Elle disait toujours qu’on ne pouvait pas s’empêcher de vieillir, mais qu’on pouvait éviter de devenir vieux. »

Plongée glaçante dans les labyrinthes de l’esprit

Quel bonheur de retrouver Sharko et son équipe ! Je le dis souvent, mais je ne m’en lasse pas : cette saga policière est une valeur sûre, une de celles qui vous tiennent en haleine dès la première page, et qui savent se renouveler à chaque tome sans jamais trahir l’identité de ses personnages.

Dans À Retardement, Franck Thilliez nous plonge une fois de plus dans un univers aussi passionnant que dérangeant, en abordant un thème aussi complexe que fascinant : la psychiatrie, la folie, et plus précisément la schizophrénie. Le tout à travers une double intrigue parfaitement ficelée et un suspense mené de main de maître.

Entre réalité altérée et mystère clinique

Deux affaires sans lien apparent. Et pourtant. Thilliez, comme à son habitude, tisse une toile patiente, dense, trouble. On suit Sharko, Lucie, Nicolas Bellanger et les autres dans une enquête qui plonge dans les profondeurs les plus sombres de l’esprit humain. Le tout sans jamais perdre de vue la rigueur scientifique et documentaire qui fait la force de ses romans.

Ce que j’aime chez Thilliez, au-delà de ses intrigues incroyablement bien construites, c’est cette capacité à vulgariser des sujets complexes sans jamais tomber dans la caricature. Ici, la psychiatrie est abordée avec justesse, nuance et une documentation impressionnante. Il ne s’agit pas de faire peur avec les « fous », mais de comprendre les mécanismes, les dérèglements, les douleurs invisibles. C’est humain, fort, touchant, et parfois profondément bouleversant.

Et au milieu de tout ça, l’intrigue progresse à un rythme haletant. Les chapitres sont courts, incisifs, les rebondissements tombent juste et la tension est constante. Franchement, c’est un thriller impossible à lâcher.

Les bonnes et les « moins » bonnes raisons de lire À Retardement :

Les bonnes raisons :

• Un sujet de fond passionnant et rarement abordé avec autant de justesse :
  Ce roman explore en profondeur les troubles psychiatriques et en particulier la schizophrénie, un thème délicat que Franck Thilliez traite avec précision, respect et pédagogie. Ce n’est ni sensationnaliste, ni simplifié : au contraire, il rend compte de la complexité du trouble, des souffrances vécues par les patients, mais aussi des limites du système de soin. Si vous aimez les thrillers qui ne se contentent pas de divertir mais qui vous font réfléchir, ce livre est pour vous.
• Une enquête solide, complexe et haletante :
  Thilliez excelle dans l’art du page-turner intelligent. L’intrigue se déroule sur deux fronts, qui paraissent d’abord sans lien, mais dont les ramifications s’entrelacent progressivement jusqu’à une révélation finale percutante. Le rythme est impeccable : aucune longueur, des rebondissements au bon moment, une tension constante. Vous serez happé(e) du début à la fin.
• Des personnages qu’on connaît et qu’on aime toujours autant :
  Retrouver Sharko, Lucie, Bellanger et toute l’équipe, c’est un peu comme revenir à la maison. Thilliez continue de les faire évoluer subtilement, en enrichissant leur psychologie sans jamais surcharger le récit. Leur humanité, leurs failles et leur solidarité rendent la lecture encore plus prenante. Ce lien fort avec les enquêteurs est l’un des piliers de la saga.
• Une construction narrative millimétrée :
  Impossible de ne pas souligner le travail d’orfèvre derrière la structure du roman. Les pistes s’accumulent sans jamais perdre le lecteur, les allers-retours entre les deux affaires sont fluides, les révélations sont amenées avec un sens du timing redoutable. C’est le genre de lecture qu’on savoure et admire à la fois.
• Une lecture accessible mais exigeante dans le bon sens du terme :
  Thilliez sait écrire pour le grand public sans jamais abaisser le niveau. Il vulgarise les notions scientifiques avec clarté, donne de la consistance à ses dialogues, et n’hésite pas à faire confiance à l’intelligence du lecteur. Si vous aimez les thrillers qui ne prennent pas les lecteurs pour des imbéciles, vous êtes au bon endroit.
• Un roman noir, humain et viscéral :
  Sous l’intrigue policière se cache une réflexion puissante sur la fragilité mentale, la perception de la réalité, et les zones grises de la conscience humaine. Loin des clichés, Thilliez offre un regard sensible sur la folie et sur la manière dont la société l’aborde – ou préfère l’ignorer. C’est une lecture qui reste en tête bien après la dernière page.

Les « moins » bonnes raisons :

• Si vous n’avez jamais lu la saga Sharko, certains éléments peuvent manquer de contexte (mais c’est tout à fait lisible en one-shot aussi !)
• L’atmosphère est très sombre, très psychologique : âmes sensibles, prenez garde 🙂

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4ème de couverture :

Quand on bascule dans la folie, il est souvent trop tard !
Unité pour malades difficiles de Chambly. Un nouveau patient est accueilli. Délirant, sans papiers, inapte à la garde à vue, celui-ci a poussé sans raison un passager sur les rails et prétend  » fuir des vers « .
Seine-Saint-Denis, à cinquante kilomètres de là. Sharko et son équipe découvrent le corps d’un quinquagénaire sauvagement assassiné près de son lit. Chez lui, aucune empreinte digitale ni trace d’ADN, pas même les siennes.
Qui sont ces deux hommes ? Quelles sont leurs histoires ?