« Je comprends surtout que cette stupide notion d’honneur, dans ce pays où l’on rend une femme responsable de tous les abus qu’elle pourrait subir, est probablement l’une des nombreuses raisons pour lesquelles certaines ne diront jamais rien. On ne parle pas de ces choses-là. »

Une régente, des caméras et un royaume au bord de l’implosion
Après la belle surprise inattendue que fut Noblesse Oblige, il m’était impensable de ne pas plonger aussitôt dans la suite directe : Liberté Oblige, second et dernier tome de cette duologie uchronique signée Maïwenn Alix. Et quelle suite !
Si vous vous attendez à une romance légère façon cour royale version téléréalité, fuyez la couverture trompeuse, mais surtout… restez pour découvrir une lecture riche, politique et brillamment menée.
Une suite plus politique, plus mature et tout aussi captivante
Souvenez-vous : dans le premier tome, Gabrielle entrait dans le château par la petite porte, une roturière antiroyaliste sélectionnée pour faire illusion dans un jeu médiatisé par la monarchie.
Dans ce second opus, le jeu a changé. Gabrielle est au pouvoir. Ou du moins, en apparence. Régente d’un royaume déchiré, sous pression constante, à la merci des alliances brisées et des caméras toujours braquées sur elle, elle doit maintenant gouverner avec ses convictions… sans sombrer. Et non, tout ne lui est pas servi sur un plateau d’argent. Loin de là. Et c’est exactement ce que j’ai aimé dans ce second tome.
Là où Noblesse Oblige nous plongeait dans l’arène d’un Versailles version prime time, Liberté Oblige est plus nuancé, plus rude aussi. Gabrielle se débat dans un univers où la manipulation et les apparences restent les maîtres-mots, mais où les enjeux sont désormais nationaux, pas seulement personnels.
Ce que j’ai particulièrement apprécié ?
- Gabrielle reste fidèle à elle-même, mais elle évolue. Elle trébuche, doute, se fait trahir, mais ne fléchit pas.
- La dimension politique est poussée, crédible, et pose des questions terriblement actuelles sur l’image, la représentation, la parole et le pouvoir.
- Le roman ne donne jamais dans la facilité : ni pour l’intrigue, ni pour ses personnages.
Les bonnes raisons de lire Liberté Oblige :
- Une suite qui ne se repose pas sur le succès du premier tome : plus sombre, plus politique, et encore plus intense.
- Une héroïne déterminée, complexe et inspirante : Gabrielle n’est pas parfaite, mais elle est vraie. Elle doute, tombe, se relève.
- Une critique brillante des médias et du pouvoir de l’image : entre caméras, régence forcée et téléréalité d’État, c’est à la fois glaçant et fascinant.
- Une plume fluide, immersive et soignée : la narration à la première personne est toujours aussi efficace, les dialogues sonnent juste.
- Une duologie marquante, bien loin des clichés de la romance royale : derrière les robes et les décors fastueux, c’est de lutte, de manipulation et de révolution qu’il est question.
- Une uchronie originale et intelligente : qui pousse à réfléchir sur le monde dans lequel on vit aujourd’hui, à travers une fiction qui semble parfois bien trop proche de la réalité.

En résumé : une duologie engagée, maîtrisée et marquante
Avec Liberté Oblige, Maïwenn Alix conclut avec force une duologie à contre-courant des apparences. Derrière le vernis doré d’un monde où tout se joue devant les caméras, elle dessine le portrait d’une jeunesse qui lutte, qui doute, mais qui n’abandonne pas.
Je commence réellement à tomber sous le charme de l’uchronie. Fascinée par cette idée de « ce qui aurait pu être », j’ai trouvé dans cette série une tension constante, une réflexion subtile et des personnages auxquels je pense encore, une fois la dernière page tournée.
Si vous avez aimé Noblesse Oblige, foncez sans hésiter sur ce second tome. Et si vous hésitez encore à commencer… peut-être que vous tenez là votre prochaine lecture marquante.
4ème de couverture :
Voici l’espionne antiroyaliste à la tête du royaume de France ! La mort de Louis XXII se révèle être un soulagement de bien courte durée pour Gabrielle. Elle manque de soutien, d’expérience et de temps : sa régence est menacée, au moins autant que sa vie. Pour s’en sortir et faire entendre ses idées, elle doit jouer le jeu de ses opposants et repasser devant les caméras. Complots, drames et trahisons l’attendent au tournant. Tous les regards sont rivés sur cette nouvelle saison de Noblesse Oblige. Moteur… Action !
À partir de 16 ans.
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