Foutu Highlander – Marjorie Burbaud

« Tu es la plus longue inspiration que j’ai jamais prise. »

Foutu Highlander - Marjorie Burbaud
En librairie depuis le 23 mars 2023 chez Addictives Poche –  356 pages, 7.50€

Un duo qui se déteste (et se désire) à la folie

Chers lecteurs et chères lectrices, il est temps aujourd’hui de vous emmener en Écosse… ou du moins, c’est ce que je croyais en ouvrant Foutu Highlander de Marjorie Burbaud.
Car soyons honnêtes : ce livre, dès sa couverture, avait tout pour me faire fuir. Muscles moulés par un costume, titre racoleur… autant de choses qui, habituellement, me font refermer un roman avant même de l’avoir commencé. Mais voilà : il y avait ce mot, Highlander. Et puis l’Écosse. Et si vous me connaissez un peu, vous savez que je suis incapable de résister à ce genre de promesse.

Alors j’ai rangé mes préjugés, décidé de jouer le jeu, et ouvert ce roman en espérant retrouver ce qui fait le charme des romances écossaises : des paysages sauvages, une ambiance brute, et des personnages un peu indomptables.

Lila et Reid, c’est l’incarnation parfaite du trope enemies to lovers. Leur première rencontre, dans un pub écossais, est marquée par une attirance immédiate et explosive. Mais quelque chose se passe cette nuit-là, et deux ans plus tard, les retrouvailles sont glaciales. Reid ne veut plus entendre parler de Lila, et elle, de son côté, ne rêve que de vengeance.

Sauf que le destin (ou plutôt le heureux hasard) les oblige à devenir voisins : un étage seulement les sépare. Et là, inutile de vous faire un dessin : la proximité, la tension, les rancunes non digérées, tout s’entremêle pour faire naître un cocktail hautement inflammable.

J’ai beaucoup aimé le choix narratif de Marjorie Burbaud : alterner entre les points de vue de Lila et Reid. Cela donne de l’épaisseur à l’histoire, on pénètre dans leurs ressentis, on comprend leur colère et leur désir contradictoires. Ce va-et-vient constant donne du rythme et maintient le lecteur dans une forme de tension narrative efficace.

Soyons clairs : Marjorie Burbaud sait écrire. Sa plume est fluide, facile à lire, et surtout, elle excelle dans l’art du dialogue. Les réparties entre Lila et Reid sonnent justes, dynamiques, parfois drôles, parfois acerbes. C’est sans doute l’un des aspects que j’ai le plus apprécié dans ma lecture.

Là où certains romans de ce genre peuvent tomber dans des échanges artificiels, ici, tout est maîtrisé. Et cela contribue énormément à rendre crédible la tension entre les deux personnages.

  • Le trope enemies to lovers est parfaitement exploité : ça grince, ça pique, ça chauffe, bref, ça fonctionne.
  • L’alternance des points de vue permet de s’immerger pleinement et de mieux comprendre les personnages.
  • Les dialogues sont un vrai point fort : vifs, réalistes et bien dosés.
  • La tension sexuelle entre Lila et Reid est palpable du début à la fin.
  • L’Écosse : les paysages, l’ambiance, les traditions locales… tout cela reste en arrière-plan, et c’est franchement frustrant.
  • Les scènes intimes, nombreuses et redondantes, perdent en intensité. Là où j’espérais variété, humour et complicité, j’ai eu l’impression de relire encore et encore la même page.
  • L’intrigue reste ultra classique, sans véritable surprise ni rebondissement marquant.
  • Les personnages, bien construits sur certains aspects, finissent par tourner en rond dans leurs interactions.

En théorie, tous les ingrédients étaient là : un couple explosif, une plume agréable, une ambiance enemies-to-lovers prometteuse. Mais dans la pratique, quelque chose s’est grippé.

D’abord, l’absence de l’Écosse comme véritable décor m’a laissée sur ma faim. Quand on lit Highlander, on s’attend à être happé par des paysages brumeux, des pubs chaleureux, des traditions marquées. Ici, c’est plutôt une romance qui aurait pu se passer ailleurs, et c’est dommage.

Ensuite, et c’est le point qui m’a vraiment fait décrocher : les scènes spicy. Je ne suis pas du tout frileuse face à l’érotisme en littérature, au contraire, j’aime quand il apporte une intensité supplémentaire, surtout lorsqu’il est teinté d’humour ou de tendresse. Mais là… les scènes sont tellement nombreuses, tellement répétitives, que je me suis surprise à les survoler. Un comble pour moi qui, d’ordinaire, les savoure.

À force, la relation entre Lila et Reid s’est vidée de sa substance, et j’ai eu l’impression que le récit tournait en boucle, se contentant de répéter le même schéma « je te déteste mais je ne peux pas résister ».

Foutu Highlander est un roman qui plaira sans doute aux amateurs de romances très physiques, où la tension charnelle est l’axe central de l’histoire. Si vous aimez les joutes verbales, les relations amour-haine et les scènes explicites à foison, il est fait pour vous.

Pour ma part, j’espérais davantage : une Écosse vibrante, un souffle dépaysant, une intrigue qui se renouvelle. Je n’ai pas détesté ma lecture, mais je l’ai terminée avec la sensation d’être passée à côté.

Alors non, ce n’est pas un naufrage, mais ce n’est pas non plus le voyage que j’espérais. Comme quoi, parfois, même les Highlanders peuvent nous laisser de marbre…


Ils ont tout en commun : la même rage, le même désir, le même immeuble… Dès leur première rencontre dans un pub écossais, Lila le sait : si Reid ne lui saute pas dessus, c’est elle qui va se jeter sur lui. L’attirance entre eux est trop puissante pour qu’il en soit autrement. Mais en une nuit, tout bascule. Deux ans plus tard, Lila veut se venger de Reid et lui ne veut plus jamais entendre parler d’elle. Le problème ? La passion entre eux est toujours là, presque aussi brûlante que leur rage. L’autre problème ? Reid vient d’emménager dans l’appartement juste en dessous de chez Lila. Comment résister alors qu’un étage seulement les sépare ?

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