« Oh toi, tant qu’il y a une bibliothèque et que tu peux lire tes bouquins, tu te fiches de tout ! »

Une lecture jeunesse sombre, mystérieuse… et incroyablement addictive

Je suis tombée sur ce roman un peu par hasard. La couverture, honnêtement, n’a pas été un coup de cœur visuel au premier regard, mais l’intrigue, elle, a immédiatement accroché quelque chose en moi.
Une trilogie jeunesse, teintée de mystère, de malédictions, de vieilles demeures hantées… J’avais justement envie d’une lecture un peu creepy, mais pas trop lourde, qui me change de mes thrillers noirs habituels.

Et je dois dire que ce petit craquage livresque s’est révélé être une excellente surprise. J’ai plongé sans résistance dans cet univers aussi brumeux qu’envoûtant, et j’en suis ressortie en me disant que j’avais trouvé la lecture parfaite pour accompagner ce mois de novembre.

Une atmosphère délicieusement lugubre, entre manoir hanté et ville hostile

Dès les premières pages, Cassandra O’Donnell installe une ambiance que j’adore : légèrement gothique, brumeuse, empreinte de non-dits et de menaces invisibles.
On suit Silence et Oriel, jumeaux orphelins, rappelés dans le manoir familial Crochemort par des grands-parents qu’ils ne connaissaient même pas. Rien que cette situation fait naître une tension naturelle.

Le manoir lui-même a quelque chose de dérangeant : un lieu figé dans le temps, immense, labyrinthique, imprégné d’une énergie obscure.
On y sent presque la poussière, le froid dans les couloirs, les portes qui grincent, les ombres qui semblent s’attarder un peu trop longtemps…

Et la ville alentours n’offre pas un souffle d’air frais : les habitants rejettent les jumeaux, les observent avec hostilité, comme si une menace invisible planait autour d’eux ou, qui sait, venait d’eux. Même l’institut où Silence et Oriel poursuivent leurs études semble imprégné d’une lourdeur, d’un passé trouble, comme si une malédiction planait sur tout le monde sans que personne n’en parle.

C’est une réussite totale : cette ressenti de malaise diffus, de danger qui rôde, m’a tenu en haleine tout au long du roman.

Des personnages forts, sensibles et parfaitement construits

Silence et Oriel sont deux personnages très attachants.
Ils ont chacun leur tempérament, leurs forces, leurs fragilités, mais ils avancent comme un seul bloc. Ce lien fraternel est l’un des plus beaux éléments du roman. Leur relation est solide, instinctive, nourrie de regards, de silences et d’une complicité rare. Ils savent qu’ils n’ont que l’un l’autre, et cela rend chaque scène entre eux profondément touchante.

J’ai également beaucoup aimé Franck Barnett, le chauffeur qui les accompagne.
C’est un personnage d’une grande bienveillance, qui crée une bulle rassurante dans un univers extrêmement sombre. Il apporte une chaleur humaine nécessaire, un contrepoint aux grands-parents froids, manipulateurs, presque effrayants. Les grands-parents, quant à eux, sont calibrés pour mettre le lecteur mal à l’aise :
distants, autoritaires, mystérieux, et porteurs d’un secret que l’on sent prêt à exploser.

Même s’il est classé jeunesse, ce roman m’a surprise par sa dureté et sa noirceur.
On y croise du sang, des meurtres, des créatures qui se faufilent dans le brouillard, des légendes inquiétantes et une atmosphère de danger permanent. C’est une histoire sombre, viscérale, parfois dérangeante. Elle conviendra davantage à des adolescents matures ou à de jeunes adultes qu’aux plus jeunes lecteurs.

Cette tonalité plus adulte, plus âpre, fait justement la force du roman : il captive, il inquiète, il griffe un peu… Et pourtant, il reste extrêmement accessible grâce à la plume fluide et rythmée de Cassandra O’Donnell.

Les bonnes raisons de lire Les Jumeaux Crochemort :

• Une ambiance sombre, brumeuse et enveloppante. Le roman crée une atmosphère gothique parfaite : manoir hanté, rues hostiles, brouillard inquiétant. Idéal pour l’automne ou Halloween.
• Deux héros incroyablement attachants. Silence et Oriel sont un duo bouleversant : solidaires, complémentaires, sensibles. Leur relation est l’un des joyaux du récit.
• Une intrigue qui tient en haleine. Entre malédictions familiales, secrets enfouis et phénomènes inexpliqués, impossible de s’ennuyer.
• Une tonalité plus sombre que le “jeunesse” laisse penser. Le roman aborde des thèmes plus durs que prévu, avec du sang, du danger, des disparitions… Parfait pour les lecteurs qui veulent frissonner sans tomber dans l’horreur pure.
• Un premier tome qui ouvre brillamment la voie. On sort de ce tome avec mille questions, un attachement fort aux personnages, et une irrésistible envie de lire la suite.

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4ème de couverture :

S’il est des lieux obscurs, dévorés par les ténèbres, des demeures où les vivants n’ont pas leur place, le manoir Crochemort sans nul doute en fait partie. Après des années d’exil, Silence et Oriel Crochemort sont soudainement rappelés dans le manoir familial par des grands-parents dont ils ignoraient l’existence. Les jumeaux ne se sentent pas les bienvenus et découvrent qu’une terrible malédiction s’est abattue sur la ville…