L’île des souvenirs – Chrystel Duchamp

« L’être humain est nombriliste. Il nichera ses problèmes dans les moindres recoins de la discussion. »

Note : 4.5 sur 5.
En librairie depuis le 9 mars 2023 chez l’Archipel – 240 pages, 20€

4ème de couverture :

Delphine, 22 ans, est étudiante à Lyon. Issue d’une famille bourgeoise, elle tente de s’affranchir de son éducation stricte en écumant bars et boîtes de nuit.
Au cours d’une soirée, elle suit une mystérieuse brune jusqu’à sa voiture…
Quand Delphine se réveille dans un lieu inconnu, elle est menottée à un radiateur. Bientôt rejointe par une autre prisonnière, qu’elle connaît. L’une des deux ne survivra pas à l’horreur.
L’enquête confiée à la Crim n’avance pas assez vite aux yeux de l’opinion. Sous pression, le capitaine Romain Mandier accepte l’aide d’un profiler et d’une psychotraumatologue.
Choquée, la rescapée se souvient d’un homme en noir, mais sa mémoire est un champ de ruines. Peut-on seulement se fier à ses souvenirs ? Exhumer d’eux le détail qui mènera au coupable ?

Ce que j’en ai pensé :

Lorsque je me suis plongée dans le dernier livre de Chrystel Duchamp, L’île des souvenirs, je m’attendais à être bousculée. Je n’ai pourtant lu qu’un seul livre (pour le moment) de cette autrice mais je le savais, c’était une certitude, une évidence. Pourquoi ? Tout d’abord parce que la plume de Chrystel est tout à fait singulière et résonne en moi d’une manière particulière, elle se démarque, elle me possède. L’écriture franche, sans fioritures tape dans le mille. Ces mots, j’ai l’impression que j’aurais pu les écrire (mais je n’en n’ai pas le talent), les émotions, les réflexions, les tournures… C’est comme si ce livre était écrit pour moi. Je sais, ça peut paraitre un peu mégalo mais je pense que vous voyez ce que je veux dire (enfin j’espère!).

Donc ! La première raison qui a fait que je savais que j’allais adorer ma lecture est la plume mais ça ne se limite pas à ça. Dans le sang des Belasko, le titre que j’ai lu précédemment, j’avais remarqué que les temps morts sont peu nombreux, plutôt présents pour nous amener à la réflexion et pas pour dire « d’écrire des lignes ». Simple, efficace, percutant. J’ai retrouvé cette même sensation ici. La construction de L’île des souvenirs est vraiment efficace : 3 parties, une parfaite cohérence et une fluidité qui coule de source. Dans un premier temps, on sera aux côtés de Delphine, la victime (entre autre mais je ne vais pas vous en dire plus), dans la seconde, c’est auprès de Romain, l’enquêteur que nous allons passer quelques chapitres. Finalement, on retrouvera un profiler et une psycho traumatologue dans la dernière partie.

Les points de vue de chacun nous serons présentés, la toile va se tisser progressivement autour de nous, nous emprisonnant dans un dédale de suppositions qui, évidemment s’avéreront toutes fausses : EXCELLENT FINAL ! Subconscient, traumatisme, souvenirs et faux-souvenirs, mémoire… Nous partons en exploration et croyez-moi, de nombreuses surprises vous attendent ! Chrystel Duchamp explore ces thèmes de manière subtile et documentée, profonde tout en s’appuyant sur ses personnages complexes et bien construits. Elle nous montre comment la mémoire peut être altérée, faussée, déglinguée mais aussi comment elle peut être travaillée et… je garde le suspense, il vous faut lire ce roman.

Quand l’art et associé à Freud d’une façon aussi évidente que celle présente dans cette lecture, je peux vous assurer que le rendu est à la hauteur de toutes les espérances. Un thriller qui devient dès les toutes premières pages un véritable page-turner, impossible à lâcher, c’est exactement ce dont j’avais besoin en ce début avril.

En bref :

Combo réussit avec cette plume puissante et cette histoire aussi addictive que passionnante. L’autrice nous offre une histoire qui m’a personnellement tenue en haleine du début à la fin. Le dénouement est parfait, les personnages sont aussi malmenés que les lecteurs, on aime ça et on en redemande ! J’ai déjà hâte de me plonger dans Délivre-nous du mal que je viens tout juste d’acquérir lors de mon séjour au festival Quais du Polar de Lyon cependant, je sais que je vais me le réserver pour les petits passages à vide, quand aucune lecture ne me satisfait ou quand l’envie de lire est moins présente. Une valeur sûre, moi je vous le dis. Vous l’aurez compris, je vous recommande chaudement le voyage vers L’île des souvenirs !

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