« L’audace, ce n’est pas de se forcer à faire ce que l’on n’aime pas faire, c’est d’avoir le courage de changer les choses. »

4ème de couverture :

Dans la forêt de Bellécorce, au creux du chêne où Archibald Renard tient sa librairie, chaque animal qui le souhaite peut déposer le livre qu’il a écrit et espérer qu’il soit un jour acheté. Depuis que ses souvenirs le fuient, Ferdinand Taupe cherche désespérément à retrouver l’ouvrage qu’il a écrit pour compiler ses mémoires, afin de se rappeler les choses qu’il a faites et les gens qu’il a aimés. Il en existe un seul exemplaire, déposé à la librairie il y a des années. Mais justement, un mystérieux client vient de partir avec… À l’aide de vieilles photographies, Archibald et Ferdinand se lancent sur ses traces en forêt, dans un périple à la frontière du rêve, des souvenirs et de la réalité.

Ce que j’en ai pensé :

Connaissant le sujet dont il parle puisqu’il a passé une dizaine d’années auprès de personnes malades, Mickaël Brun-Arnaud nous raconte la maladie à travers une fable pour enfants qui touche pourtant les plus grands. La mémoire. Quand les souvenirs se font la malle, que tout s’efface progressivement et qu’il est difficile de retenir ce qui jadis, n’appartenait qu’à nous. Voilà ce que va vous raconter l’auteur à travers la vie de ces animaux de la forêt mais pas seulement.  « L’oubli tout » est le fléau qui touche Ferdinand Taupe. Comprenez bien sûr qu’il s’agit d’une autre façon d’appeler Alzheimer.

Si au départ le sujet peut vous sembler léger, quoi de plus naturel puisqu’il s’agit d’un livre pour enfant, sachez qu’il n’en n’est rien. Ferdinand se fait aider de son ami Archibald pour retrouver ses mémoires, ce livre qu’il a écrit des années avant et qui lui permettrait de retrouver un peu de celui qui l’était. Entre amitié, loyauté, bienveillance, patience, deuil et amour, l’histoire nous montre la difficulté de faire face à un tel effondrement de sa vie. Que ce soit pour le malade ou pour son entourage. Le périple des deux amis sera semé de rencontres douces et gourmandes. De celles qui réchauffent le cœur. Aussi curieux que gourmands, nos amis poilus nous offrent des escales touchantes, pleines d’espoir et de bonté. Alors oui bien sûr, il s’agit d’un livre pour un public jeune (dès 9 ans) mais il est à mon sens universel pour qui sait ouvrir son cœur.

Les illustrations sont douces, poétiques. Elles apportent autant d’émotions que les mots de l’auteur posés sur les maux des personnages. J’ai adoré rencontrer ces habitants de la forêt. J’ai été touchée par la générosité de chacun. Loin d’être naïve, j’ai préféré imaginer la possibilité d’un monde aussi bienveillant que celui que nous offre Mickaël Brun-Arnaud. Après tout, les animaux ne font jamais de mal sciemment, dans l’unique but de blesser, ils ne connaissent pas ces sentiments négatifs que nous pouvons ressentir vis à vis d’autrui.  La plume quant à elle, est délicate et délicieuse. Toutes les petites gourmandises que nos compères avalent sont comme une caresse, un câlin qui vient réconforter des âmes en peine. Moi aussi j’aimerai goûter la tartine Cocotte en si bonne compagnie. Dévorer le pain surprise aux confitures en compagnie des auteurs de la Retraite des plumes.