Canicule – Jane Harper

«  Tu as menti, sois aux funérailles. »

Il fait chaud. Pire que ça, on bouillonne. Jamais la petite ville de Kiewarra, sud-est de l’Australie n’avait connu un épisode de Canicule aussi important. La sécheresse extrême nous mène ici en plein cœur d’un roman d’atmosphère, où Jane Harper fait naître ses personnages en plein désespoir, suffocants et à bout de nerfs.

Le décor y est, en plein cœur du bush, on se plonge dans un premier chapitre bien prometteur, où Aaron Falk, protagoniste principal, qui depuis longtemps a quitté la communauté, nous ouvre les portes dès les toutes premières pages à une trame qui donne envie d’en savoir plus.

Luke Halder qui n’est autre que son meilleur d’enfance vient de mourir, entraînant sa femme et son fils. Seule la petite Charlotte a échapper à la déchéance du fermier. Pourquoi ce suicide ? Pourquoi avoir abattu froidement ses proches ? A cause de la canicule, tout le monde en est sûr. Pas d’eau, pas d’animaux, pas de culture, pas d’argent.

Mais tandis que rien ne semble contredire cette version, Aaron est contraint de retourner à Kiewarra pour l’enterrement de son vieil ami. Ses secrets et ses vieux démons ne demandent qu’à sortir. Le temps de la vérité est arrivé.

De là, une enquête officieuse commence afin de confirmer ou non la réalité des événements.

Il faut avouer que la psychologie des personnages est étudiée avec soin. En signant ici son premier roman, Jane Harper performe dans la mise en place d’une ambiance oppressante où tout le monde semble avoir quelque chose à se reprocher. Le dépaysement est total, l’écriture est agréable et se laisse lire facilement. L’histoire promet de bons rebondissements, avec ses deux drames qui cohabitent durant tout le livre, reliant ainsi le passé au présent grâce aux nombreux flash-back en italiques. Ceux-ci permettent de briser un peu la monotonie qui s’installe malheureusement,assez rapidement.

Nous y voilà… Monotone. C’est à mes yeux le mot qui traduit au mieux ce roman. Jane Harper a sincèrement tout ce qu’il faut à un bon auteur pour écrire quelque chose de fabuleux mais les promesses n’ont malheureusement pas été tenues en ce qui me concerne. L’enquête n’est finalement pas aussi convaincante que je l’espérais, la petite palpitation tant attendue lorsque je lis un thriller n’est survenue qu’à la page 330. Sur 395 pages. Vaut mieux tard que jamais me direz-vous.

Ce n’est pas que le livre est mauvais, loin de là. Il n’est juste pas ce qu’il prétend être. C’est peut-être moi qui avait trop d’attentes. A vrai dire je ne sais pas.

La personnalité des personnages étant pourtant maniée avec brio, on se retrouve finalement avec un incessant va et vient du début à la fin, pas vraiment de relation, pas de complicité (ou qui ne dure qu’une page ou deux), bref un sentiment de néant, comme une coquille vide. Une énorme toile d’araignée tissée autour d’une idée excellente qui finalement ne fait qu’éloigner le lecteur du meilleur : je le redis, les personnages !

En pour parler pour être adapté au cinéma, je suis persuadée que Canicule sera une petite merveille sur grand écran. On y retrouvera peut-être cette petite chose que j’ai cherché tout le long et qui n’est jamais arrivée… La surprise ! Certains parlent de David Fincher aux commandes, s’il s’avère que c’est vrai, alors il est plus que probable que Jane Harper marquera l’esprit de tous avec une histoire qui finalement est plutôt bien menée.

Je refuse de rester sur cette sensation après un roman terminé, c’est pourquoi je compte bien lire le nouveau livre de la journaliste australienne, qui je l’espère, me fera regretter ma chronique d’aujourd’hui.

Affaire à suivre !

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