Meurtres pour rédemption – Karine Giebel

« Cassée, Marianne. Et aussi blanche que les draps rêches. Elle essaya de l’autre côté. Tout aussi douloureux. Mais là, au moins une fenêtre. Avec une grille. Des batiments gris amer en guise d’horizon. Pas un arbre, pas même un coin de ciel. Une cellule aseptisée qui sentait l’éther. Génial… »

Marianne a 20 ans. Cela fait déjà 4 ans qu’elle purge sa peine à perpétuité. Entre le huit clos de sa cellule, les violences (les tortures, les viols…), la drogue… Nous suivons, nous lecteurs, impuissant, la descente aux enfers d’une jeune femme à l’aube de sa vie qui sait son avenir derrière les barreaux. On plonge, tête la première, sans connaitre la profondeur de l’abysse en plein dans le milieu carcéral. L’univers des maton(e)s, de la prison, sans filtre, sans fioriture, juste brute de pomme. La claque. J’entends encore le bruit du train qui passe…


Marianne est coupable. L’auteure nous le dit, c’est clair mais qui sommes nous pour juger finalement? Je n’ai pas la prétention de pouvoir juger ce qu’est le bien ou le mal, mais comme tout humain, on ne peut s’empêcher (en temps normal) de dire devant les faits divers morbides « Bien fait pour elle, qu’elle pourrisse en taule! ». Sauf que ce n’est pas aussi simple. Vous n’avez pas encore lu le roman? Alors vous ne pouvez pas comprendre.


Quelle épreuve pour moi d’écrire une chronique sur Meurtres pour rédemption de Karine Giebel… J’ai longtemps hésité. Cela fait maintenant un peu plus de 3 ans que je l’ai lu. 3 ans que Marianne ne me quitte plus. Que ce livre est gravé dans ma mémoire. En écrivant ces quelques premiers mots, j’ai le palpitant qui s’emballe. Je me revois, pleurant à chaudes larmes après l’avoir terminé. Avec ce sentiment d’être démunie, que plus jamais il ne me sera donné de lire une telle histoire. Que jamais plus je ne ressentirais ce que j’ai ressenti en le lisant. Ce cocktail explosif d’émotions, ce tord boyaux. On dépasse le simple coup de cœur. On parle ici d’une révélation.


Certains diront que sur les 767 pages (édition Fleuve Noir) il y a des longueurs, que c’est redondant… D’autres diront qu’il faut s’accrocher, que la deuxième (!!!) partie de l’histoire vaut le coup.


Que nenni mes amis, libre à eux de penser ce qu’ils veulent évidemment mais pour ma part, aucun chapitre, aucune phrase, aucun mot ne peut être retiré. La plume de Karine Giebel (qui est si chère à mes yeux) est toujours aussi remarquable, ses phrases courtes, son rythme saccadé sont là pour vous gonfler le cœur, jusqu’au bord de l’explosion.


La profondeur des personnages, principalement Marianne, vous l’aurez compris mais aussi Daniel, le maton qu’on déteste et qu’on adore (je vous l’avais dit, c’est un méli-mélo de sentiments) est telle que durant toute la lecture, il m’était difficile de faire autre chose. Karine m’a accompagné dans la rue, en marchant, au travail (chuuuuut), dans les transports… Bref du café du matin jusqu’à ce que mes paupières se ferment d’épuisement le soir (la nuit?). IM-POS-SI-BLE à lâcher.


Je pensais que le « Purgatoire des innocents » serait indétrônable dans la bibliographie de KG, ma surprise n’en fût que plus grande.
Lors de ma seconde rencontre avec l’auteure, j’ai ravalé ma timidité pour lui dire à quel point ce livre compte pour moi. Un seul mot: Merci !
Lire c’est beau, lire c’est divertissant, c’est même vital (on peut le dire lorsque nous sommes mordus de Thrillers) mais lire Meurtres pour rédemption, c’est admettre qu’il y a un avant et un après.

Vous l’aurez compris, cette chronique dithyrambique et complétement sincère reflète parfaitement ce que je pense de ce livre, de cette auteure. Rares sont les chroniques où je ne signale pas au moins un petit bémol, mais là, j’ai beau chercher, il n’en existe pas.

Ne vous laissez pas impressionner par le pavé, laissez vous impressionner par Marianne, qui vous hantera longtemps. Très très longtemps. Âmes sensibles… Bon courage !

4 commentaires

  1. Je ne lis pas beaucoup, mais j adore lire votre chronique et voir comme vous êtes passionnée
    J attends le prochain résumé avec impatiente
    Bonne lecture
    LG

    J’aime

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