« Quand je sortirai, tu seras la première prévenue… Je saurai te retrouver. »
Eloane Frezet est une tueuse en série particulière. C’est lors de son emprisonnement pour ses multiples massacres qu’elle rencontre Alix, jeune journaliste venant l’interviewer durant deux années pour écrire un livre sur cette tristement célèbre criminelle. Seulement, lors d’un procès en appel pour demander une remise de peine, Eloane se voit tout simplement renvoyée en cellule sans négociation possible. La cause: ses confessions auprès de la jeune Alix montrent parfaitement l’absence de remord face aux actes abominables qu’elle a pu commettre. Furieuse, la serial killeuse promet une seule et unique chose à la jeune auteure: sortir, la retrouver et lui faire payer. Les années passent et malgré la peur qui ne l’a jamais quittée, Alix continue de vivre et écrire. Jusqu’à ce fameux soir … Où elle reçoit ce coup de téléphone tant redouté: Frezet s’est enfuie et a tenue sa parole en lui lançant le premier avertissement.
Tout d’abords, je réitère mes remerciements à Joël des Éditions Taurnada de m’avoir fait une nouvelle fois confiance en m’envoyant Haut le chœur de Gaëlle Perrin-Guillet. J’ai cette merveilleuse chance en ce moment d’enchainer les lectures aussi captivantes les unes que les autres. Ce roman est juste un page-turner à couper le souffle. Avalé aussi vite que commencé, il m’était impossible de le lâcher. L’histoire est localisée sur Chambéry et ses alentours, autant dire que chaque lieux décrits me parlaient parfaitement, ayant moi-même passé mon adolescence là bas. Le frisson était d’autant plus grand.
Le jeu du chat et de la souris prend tout son sens, on retrouve ici une intrigue à vous faire froid dans le dos et à vous retourner l’estomac. Quelle suspens, j’ai été happé par cette enquête autour d’une psychopathe particulièrement abjecte mais à la motivation d’autant plus incroyable (au sens littéral). Les personnages sont particulièrement bien construits, on ressent leur détermination, leur force de caractère mais aussi leur impuissance face à ce funeste jeu qui s’est remis en place 15 ans après les premiers meurtres.
Pas de super héros flic, pas de super héroïne qui rassemble les pièces du puzzle en quelques minutes une tasse de café à la main. Que nenni, ici on retrouve des personnages crédibles, avec leurs forces et leurs faiblesses, on y croit, on les soutient. Gaëlle Perrin-Guillet signe un thriller exceptionnel, qui laisse une trace dans les esprits (en tout cas le mien est bien marqué). Le jeu ressemble à un Escape Game: un temps limité pour gagner la partie, et quelle partie ! Le compte à rebours est lancé, il faut rattraper Eloane avant d’avoir une multitude de cadavres à ramasser. Alix va-t-elle s’en sortir? Difficile quand, malgré toutes ses confessions, le mobile reste un secret bien gardé par la prédatrice.
L’engrenage étant lancé, vous n’avez pas d’autre choix que de lire aussi vite que vos yeux vous le permettent pour tenter de la rattraper et de comprendre où elle veut nous mener. Ne nous mentons pas, l’auteure utilise ici Frezet comme Maître du jeu et c’est franchement bien réalisé. L’adrénaline va vous tenir éveillée, vous faire suer, la définition du thriller, du livre noir comme j’aime est parfaitement traduite par ce roman aussi puissant soit-il.
Je me pose parfois la question: Serai-je un jour blasée ou tout simplement lassée par ce genre littéraire qui me tient tant à cœur? L’inquiétude est légitime, avec la quantité de romans de ce style que j’avale depuis des années, le risque du « lu et déjà lu » est possible. Heureusement, Gaëlle Perrin-Guillet et les Éditions Taurnada me rassurent sur ce point. Même si certains thèmes similaires sont fréquemment choisis par les auteurs, j’ai la preuve, grâce à cette dernière lecture que le frisson est et sera toujours là. Tout tient dans la plume des écrivains, qui avec leurs tripes, couchent sur le papier des histoires extraordinaires.
L’épilogue de ce livre m’a tout simplement réconforté dans l’idée que, oui le thriller est bien encré dans ma peau et que jamais il ne me quittera. Ce fût explosif, ce fût beau, ce fût le point final à cette histoire parfaite. Merci.