« A ce rythme là, je vais finir par avouer le meurtre de kennedy… »
Comme dans tout début de relation de couple, le passage « présentation des parents » est un incontournable. C’est ce que va vivre Camille, journaliste, lors des fêtes de fin d’année, follement éprise de son patron Marc depuis maintenant 8 mois. Elle met tout en œuvre pour que la rencontre se passe sous les meilleurs auspices : apprentissage en accéléré des méthodes de jeu du bridge pour faire plaisir à belle-maman et recherches philosophiques pour plaire à beau-papa. Malheureusement, rien ne va se passer comme prévu, alors qu’une fête du village est organisée, Camille se voit mêlée à un meurtre. Fernand Guichard, pensionnaire de la maison de retraite du village avale une coupe de champagne servie par la journaliste et s’écroule quasiment instantanément. Il semblerait que le pétillant dissimulait une bonne dose de cyanure. Quel autre choix pour Camille que de mener sa propre enquête pour découvrir qui est vraiment l’assassin? Le gendarme Merlot semble persuadé qu’elle est la coupable, mais pourquoi? D’autant plus que Lucie, ancienne petite amie de Marc, est particulièrement envahissante et crie à qui veut l’entendre la culpabilité de sa rivale. Il est temps de percer les mystères et Camille ne compte pas se laisser faire, à bon entendeur.
Une grande première pour moi que le cosy mistery à la française, c’est pour quoi je ne savais pas trop à quoi m’attendre mais ma curiosité m’a poussée à ouvrir ce roman il y a 48 heures pour l’avaler aussi vite! Le ton est léger, frais et vraiment addictif. On se prend vite au jeu et l’attachement pour les personnages se fait dès les premières pages : Camille aussi maladroite soit-elle est attendrissante et drôle, quarantenaire amoureuse, elle vit son amour à travers les yeux innocents de l’adolescence. Marc semble tout bonnement être le petit ami parfait. Les beaux-parents sont parfois barbants mais pas moins bienveillants. Bref, un peu cliché non? Peu importe, cette lecture m’a apporté réconfort et douceur après mes deux dernières déceptions livresques . Mon seul regret? De ne pas avoir lu avant On n’attire pas les hirondelles avec du vinaigre, premier tome qui met en lumière le personnage de Camille. Certes, ce n’est nullement handicapant pour la lecture mais quand même, je suis frustrée. C’est ça quand on apprécie hein!
Une bonne dose d’humour, de scènes cocasses et un personnage principal réussi : voilà la recette miracle pour me faire ouvrir ce roman avec l’irrésistible envie de ne le fermer que lorsque je l’aurais terminé. Le suspense n’a beau être que peu présent (on devine relativement vite), la lecture n’en n’est pas moins distrayante, chaleureuse et délicieuse. Habituée des romans noirs (voir très noirs), j’apprécie d’autant plus un moment de détente doudou et cocooning, surtout quand il y a tout de même une enquête de menée (évidemment ce n’est pas comparable aux romans policiers et tant mieux!). Ici l’histoire fait surtout le focus sur les personnages et plus principalement sur l’héroïne et ses déboires.
La plume de Juliette Sachs m’a apporté un moment de lecture plus qu’agréable puisque même après l’avoir refermé, je n’arrive pas à oublier ce livre haut en couleur que j’ai dévoré avec délectation. Véritable bouffée d’air frais, on va prendre au second degré les petits bobos de la vie (petite précision : je ne parle pas du meurtre bien sûr) et appréhender les choses avec plus de légèreté. C’est parfois compliqué au quotidien donc pourquoi ne pas prendre un peu de recul en levant la tête du guidon? Métro, boulot, dodo, cette triste expression est parfois le reflet de notre perception du moment, c’est sans compter sur l’auteure qui a su m’apporter de la lumière, de l’éclat et une pointe de naïveté lors de mes pauses lectures. Merci.
En conclusion, vous l’aurez deviné je pense (sinon c’est qu’il y a un problème), Fête de famille fatale est un livre peut-être un peu stéréotypé et léger, mais qu’est-ce qu’il fait du bien ! Un immense merci aux Éditions City pour ce cadeau qui a su, pendant 48 heures m’apporter une bonne dose de sourires et de désinvolture et qui m’a sortie de mes habitudes de lectrice. Si, comme moi vous avez besoin d’une petite sucrerie littéraire, n’hésitez surtout pas à vous procurer ce roman charmant qui saura compenser le temps automnale d’en ce moment, il est sorti le 2 septembre 2020 et mérite qu’on parle de lui.