« On compare souvent la cruauté de l’homme à celle des fauves, c’est faire injure à ces derniers. » Dostoïevsky

Résumé éditeur :
« Il y a des ténèbres qu’aucun soleil ne peut dissiper. »
Sous le halo de la pleine lune, un cerf surgit de la forêt.
L’animal a des yeux humains.
Ce n’est pas une bête sauvage qui a été chassée dans les forêts de l’Ariège…
Dans ce thriller implacable au final renversant, Bernard Minier s’empare des dérives de notre époque.
Manipulations, violences, règlements de comptes, un roman d’une actualité brûlante sur les sentiers de la peur.
Avis :
Ne soyez pas surpris, à peine le 7ème tome de la série policière de Bernard Minier sorti, à peine est-il entre mes mains. Martin Servaz berce ma vie de serial lectrice depuis quelques années maintenant et je peux sans rougir dire que je suis une fidèle parmi les fidèles ! C’est simple, je suis complétement fan de cette saga bien que l’avant-dernier, La vallée m’avait un peu essoufflé. Se plonger dans un Bernard Minier c’est comme une valeur sûre. On connaît le personnage, on l’aime, aussi fort et mélancolique soit-il. On a également l’assurance d’en prendre plein les yeux et d’y trouver certains clins d’œil qui nous feront sourire (ici, Franck Thilliez est mis à l’honneur). Bref, vous l’aurez compris, il m’était impossible d’attendre, non seulement par impatience mais aussi par crainte d’être spoiler sur les réseaux ou sur le net.
J’ai donc ouvert La chasse dès son achat et ce qui m’a sauté aux yeux au premier abord c’est le contexte de l’histoire. Ici, le (ou la) Covid est présent(e) et nos enquêteurs chéris sont donc masqués. Un peu déroutant, on n’a pas forcément envie d’avoir la crise sanitaire en pleine tête dès qu’on tourne une page. Rassurez-vous, il n’en n’est pas question ici, on l’oublie vite, ouf. L’intrigue se déroule tout simplement en ce moment. La deuxième chose qui m’a interpellée et qui m’a fait dire « Oula, Bernard a des choses à dire ! », c’est qu’il est question de pas mal de sujets d’actualité. Vous verrez passer le nom de Samuel Paty et tout un tas de références sur des faits divers malheureusement concrets et réels. Certains diront qu’on n’ouvre pas un polar pour y lire tout ça, qu’il suffit d’allumer la TV à 20h00 pour avoir toutes ces infos. Et bien pas forcément, croyez moi, certaines données font froid dans le dos, c’est une réalité. Pour ma part, c’est ce qui fait la force du roman.
L’auteur a osé, car oui, aujourd’hui il faut oser parler ou écrire sans (trop) craindre les répercussions que ça peut engendrer. Et pour cela, je dis BRAVO. Bernard Minier ne nous demande pas d’adhérer à tout ce qu’il nous dit (bien qu’avec un minimum de bon sens, difficile de ne pas être d’accord sur certains points, pitié ne me censurez pas !) mais il nous expose sa vision des choses et du monde dans lequel nous vivons grâce à l’histoire qu’il a créé à travers l’enquête de Martin Servaz. Je ne vois pas en quoi la fiction et la réalité sociétale ne peuvent pas être mêlée (d’autant plus que l’auteur ne prend aucune position, aucun parti pris en définitif) bref, c’est encore un autre débat.
En ce qui concerne l’intrigue, on retrouve une équipe qu’on aime, à laquelle on est attaché, bien que j’ai eu un léger regret concernant le peu de présence de Vincent Esperandieu, que j’affectionne tout particulièrement. Très rapidement, on découvre qui se cache derrière le(s) crime(s), on partage même à travers certains chapitres, les idéologies et les raisons qui poussent la ou les protagonistes à agir de la sorte. Alors évidemment, vous pourriez me dire, à quoi ça sert si on connaît déjà le(s) coupable(s) ? C’est sûr que notre cerveau n’a pas besoin d’être trituré dans tous les sens pour deviner la suite, cependant, le jeu du chat et de la souris que l’on va suivre durant toute la lecture est prenant, palpitant, addictif. C’est une traque, une course contre la montre. On adhère ou non, personnellement j’ai trouvé que ça donnait un souffle d’air frais au style de l’auteur. On se pose tout de même des questions : Qui est mêlé à cette histoire? A qui peut-on faire confiance? Jusqu’où cela va nous mener?
Les chapitres assez courts (inutile de rappeler que j’adore ça) dynamisent le texte, Martin se montre sous un jour différent mais pas décevant, il a changé (j’ai presque envie de dire comme tout un chacun) et ça m’a plu. Il est clair qu’il semble usé, mais qui ne le serait pas à sa place? Il n’a jamais été peint comme un super-flic, ne l’oublions pas.
Après avoir lu bon nombre de retours, je ne me joins pas à l’avis général, je reste convaincue par cette lecture que j’ai aimée, que j’ai trouvée engagé bien que Bernard Minier dise à la fin, je cite » […] des points de vue exprimés par les personnages, qui ne sont pas forcément – j’insiste là-dessus – ceux de l’auteur. » Quand bien même, la liberté de penser n’existe pas que dans la chanson de Florent Pagny. A partir du moment où l’on ne fait de mal à personne…
En conclusion, j’ai été ravie de retrouver Martin Servaz qui m’avait un peu fait peur dans le précédent tome, me disant « il faudrait peut-être arrêter » mais aujourd’hui, je peux dire que j’ai hâte de retrouver le commandant et son équipe pour une nouvelle aventure.

Si vous avez envie de découvrir ce 7ème tome, vous pouvez cliquer juste ici 🙂

Bonjour
Très belle chronique, tout le monde a le droit d être ou pas d’accord avec vous.
Heureusement chacun est libre de ses opinions et félicitations d assumer vos opinions
Hâte de lire votre prochaine chronique
Lucile
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[…] un goût de « trop c’est trop », je me suis quand même jetée sur La chasse de Bernard Minier dès sa sortie (on est fidèle ou on ne l’est pas!). J’ai été […]
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