« Storholmen impose le silence à une foule muette dont je fais partie. Une foule qui écoute ce silence comme un prélude au drame. »

4ème de couverture :
Le cœur battant, Emma Lindahl cogne à la porte du manoir dressé sur une petite île au large de Stockholm. Experte en art, elle doit procéder à l’inventaire des biens de la famille Gussman, quatrième plus grande fortune de Suède. L’île et son manoir ont une réputation sulfureuse depuis que, neuf ans plus tôt, une adolescente a été découverte pendue à un arbre du domaine, tuée dans des conditions affreuses.
Son assassin n’a jamais été retrouvé.
Emma se rend vite compte que son travail va lui prendre des mois, seule dans ces immenses pièces où elle ne croise jamais personne, car les Gussman ont expressément refusé de la voir et lui imposent des horaires stricts. Bien qu’elle ne soit pas impressionnable, l’ambiance ici lui glace le sang.
C’est alors qu’une nouvelle jeune fille est découverte, morte, dans la mer gelée, et tout laisse penser qu’elle a été victime du même tueur…
Ce que j’en ai pensé :
Je découvre la plume de Johana Gustawsson avec L’île de Yule et je dois dire que c’est une chouette découverte. J’aime le polar, le thriller, la littérature noire en général mais il y a un sous genre que je n’apprécie que rarement c’est le polar nordique. Le trouvant souvent trop lent et trop dans la contemplation, je ne suis aujourd’hui jamais attirée par ce genre de livre. Là, le décor est planté en Suède et en hiver ! Mais heureusement pour moi, j’ai aimé la dynamique du roman. L’autrice est française et vit désormais en Suède, ce qui explique peut être le fait que j’ai aimé ce livre. Je n’y ai pas retrouvé les ingrédients d’un polar scandinave tel que je me le définis personnellement et j’en suis ravie.
Moi qui attend avec impatience que les journées s’allongent, que le soleil daigne rester un peu plus tard au lieu de nous plonger dans le noir à 18h. Impatiente que je suis de pouvoir rentrer du travail sous une lumière éclatante, sans doudoune et sans écharpe me voilà servie. Sur l’île au large de Stockholm, il fait nuit à 15h, les températures sont glaciales et les hivers sont longs… De quoi me faire fuir voyez-vous mais c’était sans compter sur l’écriture addictive et fluide de Johana qui a su me happer dès le premier chapitre. Je n’avais lu la 4ème de couverture qu’en diagonale, ne sachant pas vraiment vers quoi j’allais me retrouver et la surprise fût agréable. J’ai avalé ce livre en 48h. Les trois narrateurs donnent le rythme au récit, tantôt Karl, l’inspecteur en charge de l’enquête sur la nouvelle jeune fille retrouvée morte, Emma, qui se retrouve sur l’île pour expertiser les biens d’un manoir plus que mystérieux et Viktoria, une aide à domicile qui travaille sur l’île avec Joséphine, sa jeune adolescente. Trois narrateurs, trois points de vue différents et trois fils qui nous conduiront à un dénouement que je n’ai pas vu venir. L’ambiance est marquée, notamment par ce froid et ce manque de lumière, par ce manoir qui s’apprête à fêter son centenaire et par ses occupants mystérieux…
Une réussite dans le sens où il m’était difficile de lâcher ma lecture. Les chapitres courts permettent un rythme endiablé et les pages s’enchainent à une vitesse folle. Les personnages sont bien construits, chacun avec une part de mystère qui les rend d’autant plus intrigants. Si j’ai aimé le dénouement, je pense que j’aurai préféré un peu plus de détails et de développement concernant le mobile. Non pas que ce ne soit pas clair mais c’est suffisamment fascinant pour avoir envie d’en savoir plus. J’avoue être restée un tantinet sur ma faim, en souhaitant davantage, voulant approfondir certains points. Rien de bien méchant vous l’aurez compris, je chipote un peu.
En bref :
Un très bon moment de lecture passé au grand froid pour la frileuse que je suis. Je peux vous dire que je n’irai jamais me jeter dans la mer glacée comme Emma a pu le faire, juste pour le plaisir de se revigorer. Quelle idée ! En revanche je peux quand même vous dire que ma première expérience avec Johana Gustawsson s’est très bien passée et qu’après avoir lu de nombreux retours positifs sur ses précédents livres, j’ai bien envie de les lui acheter lors du festival Quais du Polar de Lyon dans quelques semaines. Affaire à suivre donc, en attendant, oui je vous conseille d’aller faire un petit tour sur L’île de Yule, frissons garantis.

[…] CHRONIQUE […]
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