« D’habitude, ce sont plutôt les hommes qui se livrent au harcèlement. Elle, elle montre qu’on peut être aussi fortes qu’eux à ce jeu-là. Je trouve ça bien. »

⭐⭐⭐⭐

Note : 3.5 sur 5.

4ème de couverture :

L’amour, c’est comme la tombola : pas facile de tirer le bon numéro. Question de chance ou de… lucidité ?

Prenez une hypnothérapeute en quête de stabilité sentimentale, amoureuse d’un père célibataire harcelé par une ex prête à tout pour ne pas être oubliée, y compris à traquer sa rivale. Ajoutez un zeste d’idéalisme et le rêve d’une relation parfaite. Cela donne un triangle amoureux à haut risque…

Ce que j’en ai pensé :

Chaque début d’année depuis pas mal de temps maintenant, il y a un rendez-vous incontournable, immanquable pour la lectrice que je suis : la sortie du nouveau Liane Moriarty. J’ai du mal à l’expliquer, cette autrice a une véritable attraction sur moi, je ne peux m’empêcher de lire ses livres alors que tous ne m’ont pas forcément transportées. Qu’importe, un nouveau livre sort, j’y vais. Je n’ai donc pas raté ce RDV comme vous pouvez le constater et c’est avec l’eau à la bouche, comme devant ce dessert qu’on attendait tant que j’ai entamé Amours et autres obsessions. Je peux pourtant vous assurer que si je ne connaissais pas l’autrice, ni la couverture, ni le résumé ne m’auraient données envie de l’ouvrir mais voilà encore une preuve qu’il ne faut pas se fier aux apparences.

Je me suis délectée de cette lecture. Liane Moriarty a cette capacité incroyable à décortiquer les émotions humaines. Elle rend une histoire somme toute assez basique, banale en un roman palpitant et passionnant. Même si pour nous, charmants lecteurs français, ce livre vient tout juste de paraître, il reste tout de même l’un des tout premiers de l’autrice australienne. Ce n’est pas le même continent, nous voilà donc légèrement en décalage. Il s’agit moins d’une satyre ou d’une critique (bienveillante tout de même) sociale qu’elle nous livre habituellement. On pourrait presque comparer ça à de la romance. Voilà, le mot est dit. De la romance. Vous êtes sur un blog de chroniques majoritairement noires et me voilà en train de vous parler de roman à l’eau de rose. Sauf que si vous lisez bien ce que je viens de vous dire, vous verrez que j’ai dit « presque ». Oui, vu le titre vous vous doutez bien qu’il est question d’amour, de couple mais ce n’est pas que ça (ouf!).

Bon commençons par le commencement. Les chapitres alternent entre deux points de vue et deux narrations différentes. Quand il s’agit d’Ellen, notre chère hypnothérapeute, c’est écrit à la 3ème personne tandis que lorsque c’est au tour de Saskia, l’ex désavouée qui ne peut s’empêcher de suivre son amour perdu (je rends tout ça mélodramatique volontairement bien sûr), c’est écrit à la 1ère personne. Okay, deux styles différents qui nous permettent de nous situer et de bien différencier les deux jeunes femmes aussi intrigantes l’une que l’autre. On pourrait trouver ça terriblement flippant d’être suivi par l’ex de son compagnon mais c’est sans compter sur l’empathie qu’arrive à créer l’autrice envers Saskia. Pauvre femme me suis-je répétée, me rendant compte ensuite que j’éprouvais pour elle une certaine forme de pitié… Me trouvant même condescendante parfois. A vrai dire, l’histoire tourne principalement autour de ce triangle amoureux (qu’on pourrait même appelé carré si on prend en compte feue la femme de Patrick) plutôt déséquilibré et je me suis demandée, plusieurs fois où tout ça allait me mener. 464 pages où il ne s’agit que de ça, je vous vois déjà frissonner et vous dire que nenni ! Je ne veux pas de ça ! Sauf que voilà… C’est là qu’interviennent le talent et la magie de Liane Moriarty. Impossible à lâcher. On apprend à aimer ces deux femmes, de manière différente certes mais quand même. Pour ce qui est de Patrick… Mmf, j’ai souvent eu du mal à le comprendre et il a eu tendance, parfois, à me taper sur les nerfs. Tout un cercle de personnes gravitent autour de ce triangle/carré amoureux, vous allez rencontrer des femmes et des hommes sympathiques et d’autres carrément détestables, que ce soit dans le cercle familial ou à travers les clients d’Ellen.

Qu’importe, sous ses airs légers et niais (je vous promets que ce n’est pas le cas!), Amours et autres obsessions amène tout de même le lecteur à se poser des questions sur la vie, sur sa vie. Comment réagir dans une situation similaire? Quelle position prendre dans de telles circonstances? L’autrice dissèque et expose les relations amoureuses, toutes aussi différentes les unes que les autres. Elle nous montre ce que peut provoquer un amour passionnel lorsque du jour au lendemain, notre monde s’effondre et qu’il ne nous reste (en apparence) plus rien à quoi s’accrocher.

En quelques mots :

Bref ! Je m’arrête là sinon je risque d’être contre productive et de vous donner envie de fuir au lieu de lire ce livre franchement très sympathique. Alors oui, il ne marquera pas mon année, il n’empêche que j’ai passé un très, très bon moment et c’est tout ce que j’attendais de lui. Pour sûr, je serai au rendez-vous l’année prochaine, la question ne se pose même pas. J’espère que ce roman sera lui aussi adapté en série TV comme Neuf parfaits étrangers et Petits secrets, grands mensonges !