« On ne connaît jamais personne avant d’avoir vécu avec. »

4ème de couverture :
La violence des hommes est-elle une malédiction ou un héritage ?
Savannah, l’incandescente ville de Géorgie. Un maire richissime porté aux nues par ses habitants, mais redoutable et despotique en privé. Une compagne soumise, qui ne trouve pas sa place dans cette vie publique fastueuse. Un fils hypersensible, trop fragile pour marcher dans les pas de son père. Une belle-fille cynique, surdouée, dont l’intelligence pourrait signer sa perte.
Ce que j’en ai pensé :
Découverte de Morgane Montoriol donc je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre. Carolina Reaper… J’ai naïvement imaginé que c’était le nom d’un personnage, pourquoi pas d’une tueuse? N’ayant pas vraiment de compétences concernant les piments, j’ignorais complétement qu’un Carolina Reaper n’est autre que l’un des plus forts au monde. Du genre qui vous brûle la bouche, la gorge, les yeux, le corps. Ultra violent, il ne laisse que peu de place au plaisir. Ce thriller est assez hors du commun, de part son intrigue et sa noirceur mais surtout de part sa plume. Incisive, brutale, parfois âpre, un véritable ovni dans son genre ! J’ai été surprise, je dois l’avouer. J’ai mis plusieurs chapitres à m’y habituer, heureusement ceux-ci sont courts mais croyez-moi c’est déroutant.
Véritable mille feuilles de noirceur, d’horreur, n’espérez pas entrevoir un rayon de lumière, c’est du très sombre ! J’ai été secouée, je l’avoue. Pourtant habituée au noir, je le suis moins quand il provient avant tout de l’écriture. Le rythme est donné dès le début et aucun répit ne vous sera accordé avant la fin. Uppercut sur uppercut, Morgane Montoriol malmène autant ses personnages que ses lecteurs. Pas tant par des scènes d’ultra violence, elles sont largement supportables car c’est avant tout dans la suggestion mais principalement à cause de l’insidiosité et de la perfidie qui s’étalent sous nos yeux au fil des pages. Brrr j’en ai encore des frissons.
Le pouvoir, la soumission, le contrôle… Voilà les thèmes principaux du roman. De quoi nous montrer de quoi l’Homme est capable pour arriver à ses fins. Church est un être abjecte, je ne vous dévoile rien puisque vous le découvrirez dès les 1ères pages. Pour ce qui est du reste… Vous n’êtes pas au bout de vos surprises. Piquante à souhait, cette histoire va vous secouer !
Je n’ai eu d’attaches pour aucun personnage et bizarrement pour une fois, ça ne m’a pas posée de problème. Tout est fait pour ça, ce n’est pas un manque d’empathie, je l’ai davantage perçu comme une volonté de l’autrice. Church, Idaho, Keith, Coyote… Des prénoms somme toute assez étranges pour moi qui pourtant reflètent parfaitement le côté hors-norme de cette histoire. J’ai arrêté d’imaginer la fin alors que je n’étais qu’au tiers du livre. A quoi bon, je me prenais coup sur coup et telle une masochiste, je me suis laissée frapper jusqu’au dénouement. BIM, grosse claque, une apothéose. Une fin digne du prologue, haute en couleur !
En bref :
Construit sous la forme d’un roman choral, vous allez osciller entre les personnages, sans pouvoir reprendre votre souffle. Alors au final, ai-je aimé ce livre? Ce n’est pas évident pour moi d’y répondre. Oui, j’ai aimé mais il m’a aussi essorée. Je suis ravie de l’avoir découvert, je ne regrette absolument pas cependant, j’admets ne pas pouvoir enchainer avec un autre livre de l’autrice tout de suite. Sa plume, aussi brutale et intelligente soit-elle m’a surprise mais n’a pas été de tout repos. Aussi piquante qu’un Carolina Reaper, enfin je ne peux qu’imaginer, il faut à présent boire un grand verre de lait pour se remettre, je vais donc lire quelque chose d’un peu plus léger et je pense que ce ne sera pas trop difficile.
A lire si vous aimez être bousculés, c’est exactement le thriller qu’il vous faut !

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