« Cet arbre, c’est la vie qui se fraye un chemin à travers les gravats.
Cet arbre, c’est la vie qui parvient à reprendre racine malgré les difficultés, malgré les drames.
Parce que la vie est ainsi faite. »

4ème de couverture :
A l’approche de la quarantaine, Alice, qui a renoncé vingt ans plus tôt à ses rêves de devenir patineuse pour épouser Aymeric, trouve son quotidien d’une banalité à mourir. Elle décide d’y remédier mais le sort s’en charge à sa place. Victime d’un grave accident, Aymeric est dans le coma. Trois chemins et autant d’histoires s’offrent à Alice pour réinventer sa vie.
Ce que j’en ai pensé :
Je ne connais Carène Ponte que depuis peu de temps, notamment avec ses romans de Noël que j’aime dévorer en décembre, à la lumière de mon sapin. Je découvre donc l’autrice avec un tout autre registre et d’après ce que j’ai pu en lire, ce livre est bien différent de ce qu’elle écrit habituellement, notamment part sa construction. Suite à un accident de la route plus que sérieux, Alice voit sa vie chamboulée. A travers le roman, nous vivrons 3 visions, 3 scénarios différents. Chacun apporte son lot de belles surprises tout comme son lot de douleur et de déception. Mais le plus important est que chacun nous montrera l’importance de profiter de la vie, dont on oublie trop souvent sa fragilité.
Oser croire en la vie, en ses rêves, voilà un beau message transmit par l’autrice qui ne tombe pas pour autant dans le côté moralisateur. Prendre la vie comme elle vient, rien que le titre est évocateur. On a parfois besoin d’un électrochoc (que j’espère tout de même moins violent que celui-ci) pour se rendre compte que ce que l’on a, ce que l’on vit est finalement beaucoup plus beau que ce qu’on pense. Ce n’est pas une raison pour se contenter de ce qu’on a, non, c’est surtout pour nous inciter à profiter et prendre conscience que vivre dans le « pas assez » ou le « toujours plus » n’est pas forcément la bonne vision pour s’épanouir.
Les doutes et les incertitudes sur l’avenir, l’envie folle de renouveau, le souhait de ne pas s’encrouter dans un quotidien plan-plan, trop banal, nous sommes tous susceptibles de les ressentir. C’est normal et c’est tant mieux ! On aspire aux belles choses, ça nous pousse à avancer. Il suffit juste de trouver le juste milieu, le bon dosage entre ce que nous avons et ce que nous aimerions avoir. Alice est un personnage attachant qui vit à travers ce drame une véritable remise en question. Même si je n’ai pas toujours été d’accord avec ses choix, ses réactions, je peux tout de même la comprendre car Carène Ponte a cette capacité énorme à provoquer une empathie prononcée pour ses personnages. Aucune caricature, juste des émotions décrites à la perfection avec toujours une petite dose d’humour qui nous permet de passer, à coup sûr, un agréable moment.
« Et si… » Comme on l’a déjà tous entendu dans notre vie: « avec des si on refait le monde » mais l’herbe est-elle plus verte ailleurs ? Oui, parfois, non souvent. Attention, la nuance est bien là, je me répète de peur de faire passer le mauvais message mais il n’est pas question ici de se résigner et de se contenter de ce qu’on a si cela ne nous convient pas ou plus, bien au contraire.
La construction en trois histoires différentes, trois perspectives, trois « Et si… » est la véritable force de ce roman. Peut-être déroutante au premier abord, elle apporte pourtant une dimension émotionnelle au récit et c’est ce que je retiendrai le plus ici. Le couple formé par Aymeric et Alice est beau, ni gnan-gnan, ni schématisé. Il est juste beau. Les tempêtes sont traversées ensemble, ils s’aiment depuis 15 ans car ils savent entretenir la flamme et j’ai beau être habituellement une lectrice de littérature noire, je n’en reste pas moins sensible à cet amour et aux efforts à accomplir pour faire durer une histoire. Croyez-moi, je sais de quoi je parle.
En bref :
Une jolie lecture, une jolie plume, pleine d’émotions, de tendresse et d’humour. Des personnages attachants, vrais, une construction originale pour ce genre de roman, qui dynamise l’ensemble. Des questions qui nous viennent à l’esprit sans pour autant nous envahir, sans nous chambouler. Juste peut-être un peu réfléchir à nos propre « Et si... ». Allez-y, en cette période printanière, c’est une histoire doudou comme on les aime !

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