« Nous sommes à 75 pages du prochain décès. »

4ème de couverture :

Je redoutais cette réunion de famille des Cunningham avant même le premier meurtre. À peine la tempête s’est-elle abattue sur notre hôtel perdu au milieu des montagnes que déjà la neige – et les cadavres – s’amoncelait. Il faut dire que nous, les Cunningham, on a du mal à se supporter les uns les autres. Je crois que nous n’avons qu’une seule chose en commun : chacun de nous a déjà tué quelqu’un.

Ce que j’en ai pensé :

Mais quel plaisir de lire un polar qui s’affranchie de certains codes ! Bien que vous y retrouviez des cadavres, du suspense, une enquête, ce que vous retrouvez surtout c’est de l’humour et une implication du lecteur comme jamais je n’avais pu avoir précédemment. Un vrai lien se tisse entre le narrateur (Ernest ou Ern pour les intimes) et nous-même. S’adressant directement à nous, il nous invite ouvertement à participer, à enquêter, à réfléchir. Il se moque de lui et un peu de nous.

Tout les membres de ma famille ont déjà tué quelqu’un de Benjamin Stevenson est une véritable expérience littéraire, à découvrir, indéniablement. J’ai passé un moment délicieux à travers les différentes parties nous exposant les différents personnages et leurs actions passées (n’oubliez pas le titre du livre !). Assez caricatural au premier abord, il n’en n’est rien lorsque le dénouement viendra vous surprendre et cela, même si comme dans tous les bons vieux polars qui se respectent, il se déroule dans une bibliothèque, exposant chaque protagoniste à la terrible vérité ! Un huit clos en pleine tempête de neige, dans une station de ski qui arrive à nous enfermer dans cet hôtel auprès de cette famille qu’on a pas franchement envie de fréquenter. Je dis bien enfermé car il est très clairement difficile de stopper sa lecture. J’ai été surprise, de très nombreuses fois et ça fait du bien. La plume de l’auteur est exquise, addictive et terriblement efficace. Immersive, l’intrigue tient en haleine jusqu’à la fin. Les règles d’or du bon thriller, comme aime le dire Ernest, sont respectées et les personnages m’ont décrochés quelques sourires bienvenus.

Concernant le final, je n’ai absolument rien vu venir et j’ai savouré cette découverte qui m’a permise de me vivre un moment de lecture hors du commun. Il est difficile de parler de ce livre tant l’expérience est, je pense, personnelle. Chacun perçoit l’humour d’une manière différente et bien que j’imagine l’humour de Benjamin Stevenson assez universel, cela reste tout de même subjectif.

Ce que je peux vous dire avec certitude c’est que cette lecture m’a envoyée un vrai souffle d’air frais dans ma vie de lectrice. Je n’en n’attendais rien de particulier et pourtant je peux vous dire avec que par son originalité et sa qualité d’écriture, ce thriller marquera mon année 2023. Extrêmement divertissant, l’auteur nous offre une chouette parodie de tous les « vieux romans à énigmes ». Il a beau nous servir tous les indices sur un plateau, la complexité de l’intrigue ne permet pas de résoudre cette affaire de façon évidente, en tout cas pour ma part.

La famille Cunningham et ses « traits d’union » (autrement dit les conjoints et conjointes) a de nombreux secrets à vous révéler et vous verrez, ce n’est pas joli-joli ! Entre passé et présent, on va découvrir un beau sac de nœuds qui pour le coup, vaut vraiment la peine qu’on s’y mette!

En bref :

Il parait que les droits de ce thriller ont été acheté par HBO pour une adaptation série. Quelle excellente nouvelle n’est-ce pas? J’imagine le résultat comme étant un mélange entre un Hercule Poirot et un Glass Onion, explosif et jouissif ! Tout ça pour vous dire que si vous souhaitez sortir de votre zone de confort (il le faut parfois pour savoir apprécier davantage nos lectures), je ne peux que vous inviter à lire Tous les membres de ma famille ont déjà tué quelqu’un. Petite pépite littéraire qui offre un moment de divertissement inédit et très plaisant. Il est certain que Benjamin Stevenson est maintenant sous mon radar et que je guetterai sa prochaine parution. Comment passer à côté d’un tel moment de lecture ? Impossible.