De sang et de soleil – Jérôme Loubry

« Puis un à un, ils se sont éteints. Le soleil de Haïti a asséché le sang qui coulait dans leurs veines, aussi simplement qu’une larme orpheline tombée sur la terre brûlante des enfers. »

Note : 5 sur 5.

Résumé éditeur :

Dans ce quartier chic de Port-au-Prince s’élèvent de belles demeures de pierre entourées de palmiers, de flamboyants et d’arbres orchidées. C’est là que, pour la deuxième fois en une semaine, un couple est retrouvé assassiné dans sa chambre. Deux corps mutilés gisant au pied du lit conjugal. La presse titre déjà sur une série de « crimes vaudous ».
Pourtant l’inspecteur Simon Bélage refuse de tomber dans la superstition. Sur cette île, la corruption et le trafic d’enfants font plus de ravages que le terrible Baron Samedi, le dieu des morts. Simon sait avec certitude que ces crimes sont l’œuvre d’un être de chair et de sang. Et tous les indices convergent vers un orphelinat fermé depuis près de vingt ans, surnommé la « Tombe joyeuse ».
Mais Simon devrait prendre garde. En Haïti, ignorer les avertissements des esprits, qu’ils soient vrais ou faux, peut se révéler dangereux…

Mon avis :

WOH. De soleil et de sang de Jérôme Loubry est le genre de roman que je souhaite chroniquer dès que j’ai lu la dernière phrase. C’est ce genre de roman qui chamboule tellement que pour être la plus entière et la plus sincère possible, je souhaite donner mon avis à chaud, quand j’ai encore le cœur qui palpite fort, les mains un peu fébriles qui le repose pour finalement me rendre compte que je viens de prendre une sacrée claque.

Mais avant tout, commençons par le commencement…

Je n’avais encore jamais lu cet auteur, non pas par manque d’intérêt mais plutôt parce que je n’ai jamais pris le temps de me pencher sur ses parutions. Lors de mon adhésions 2021 pour le festival Quais du polar de Lyon j’ai reçu en cadeau ce thriller. Chouette, c’était donc la parfaite occasion de découvrir cet univers dont j’entends parler depuis maintenant un bon moment. Le résumé m’a séduite, la couverture mystérieuse aussi et le sujet abordé tellement inconnu pour moi ont finalement eu raison de tous les livres qui m’attendent dans ma pile à lire.

Pour être tout à fait honnête avec vous, je n’attendais rien de particulier de cette lecture puisque j’ignorais absolument tout de la plume de cet auteur. Et franchement… Je ne vous mens pas en vous disant que j’ai été happée par cette histoire dès la toute première page. Comment vous expliquer ça? C’est comme si on m’avait lancé un sort (je ne ferai aucun jeu de mot sur le vaudou, ne souhaitant pas tenter le diable hein). A partir de là, difficile de lâcher le livre. Malgré mes journées de travail assez intenses, j’ai occupé tout le temps libre que j’avais pour me plonger dans les méandres de cette enquête. Chaque minutes que j’avais je les ai consacré à Jérôme Loubry. Envoutée, j’ai ressenti une multitude d’émotions : de l’effroi, de la détresse face à la situation des haïtiens, de l’appréhension et de l’incompréhension, bref un panel qui m’a bien secoué.

Chaque début de chapitres est daté, tantôt en 1984, tantôt en 2009 ou en 2010. De quoi bien situé cette histoire avec des sauts dans le passé aussi bouleversants qu’haletants. Comme un compte à rebours lancé avant le terrible tremblement de terre de 2010, le lecteur est sous pression de la première à la dernière page.

Les émotions d’accord, mais quoi d’autres?

Il y a tellement de bonnes choses dans ce thriller qu’il est difficile de toutes les énoncées en détails. La plume de l’auteur bien sûr, efficace, parfois même poétique mais surtout l’atmosphère qui imprègne chaque ligne du roman. C’est suffocant, pesant, lourd et tellement bien magné. Le sentiment d’insécurité qui y règne est vraiment impressionnant. Le portrait peint de ce pays brisé est criant de vérité et c’est sûrement ça qui est le plus marquant (la pauvreté, la corruption, la violence et malgré ça, la beauté). L’ambiance autour des croyances, le vaudou (dont j’ignorais tout) est maitrisée d’une main de maître. On voit que l’auteur sait de quoi il parle.

Les personnages. Ceux qui me lisent savent à quel point c’est important pour moi de pouvoir m’attacher aux personnages, de ressentir de l’empathie, de la sympathie, de la tendresse pour eux. Au vu de ce que je vous ai écris juste au-dessus, vous devez vous douter que c’est une réussite aussi de ce côté-là. Que ce soit pour Simon, l’enquêteur, pour Rachelle, sa fille, Vincent et Méline et bien sûr les enfants… Ils laissent une trace indélébile dans ma vie de lectrice.

L’enquête est parfaitement bien ficelé, je n’ai rien vu venir. Tous les sujets abordés (et quels sujets!!!) s’emboitent à merveille. Comment réussir à en dire autant en un seul livre? Seul Jérôme Loubry peut répondre à cette question. J’ai un peu honte de dire que finalement, je ne connaissais rien de la misère que vivent les haïtiens, si ce n’est ce que je vois aux informations lors des (trop) nombreuses catastrophes naturelles. J’ai été bouleversé. Je me suis documentée et j’ai été horrifié. Merci, parfois c’est nécessaire.

En conclusion

Un coup de poing dans le ventre, un coup en plein cœur. Cette lecture a tout simplement été géniale. Difficile pour moi de passer à autre chose tout de suite. Je n’en n’ai ni l’envie ni le courage. Je veux rester encore quelques heures animée par cette atmosphère, cette ambiance, ces personnages. J’ai déjà hâte de lire l’ensemble des livres de l’auteur, tellement hâte !

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