Le douzième chapitre – Jérôme Loubry

« L’assassin n’est pas obligatoirement celui qui tue. C’est aussi celui qui l’y encourage. »

Note : 4.5 sur 5.
En librairie depuis le 4 septembre 2019 chez Le Livre de Poche – 360 pages

Résumé éditeur :

Les souvenirs sont parfois meurtriers.

Été 1986. David et Samuel ont 12 ans. Comme chaque année, ils séjournent au bord de l’océan, dans le centre de vacances appartenant à l’employeur de leurs parents. Ils font la connaissance de Julie, une fillette de leur âge, et les trois enfants deviennent inséparables. Mais une ombre plane sur la station balnéaire et les adultes deviennent de plus en plus mystérieux et taciturnes. Puis alors que la semaine se termine, Julie disparaît.
30 ans plus tard, David est devenu écrivain, Samuel est son éditeur. Depuis le drame, ils n’ont jamais reparlé de Julie. Un jour, chacun reçoit une enveloppe. À l’intérieur, un manuscrit énigmatique relate les évènements de cet été tragique, apportant un tout nouvel éclairage sur l’affaire.

Ce que j’en ai pensé :

J’arrive au bout, c’est l’avant dernier livre qu’il me restait à lire de cet auteur que j’adore. Plus qu’un et il faudra attendre la prochaine parution. J’ai dévoré Le douzième chapitre, je vous le dis de suite. Avec le recul que j’ai à présent, je me doutais bien que lire un Jérôme Loubry, même l’un de ses premiers serait forcément un très, très bon moment de lecture. Ca n’a pas manqué une fois de plus. C’est extrêmement difficile de dire quel roman je préfère de lui, ils sont si différents les uns des autres et pourtant… Ils ont tous ce petit quelque chose, cette patte, cette signature qui nous permet de reconnaitre la plume. Je me suis laissée happer, envahir par les pages. Lorsque je posais le livre, je n’avais qu’une envie : y retourner. Pourquoi ? Parce que Jérôme Loubry sait mettre une multitude d’émotions dans ses histoires. J’adore ça.

Le douzième chapitre… Celui qui cache la vérité, celui qui chamboule tout. Une histoire imbriquée dans une autre. Un parfaite mise en abyme, de quoi nous régaler nous, les férus de lectures. Trois personnes découvriront leur douzième chapitre. Trois versions différentes et pourtant toutes mènent au bout du chemin. Le sourd, le muet et l’aveugle. Tous trois reçoivent une enveloppe marron, sans cachet de la poste, déposée comme ça, dans leurs boîtes aux lettres. Explosion de souvenirs, pour l’un oubliés pour l’autre à jamais présents. La construction de ce roman est terriblement efficace. On se trompe de route, on fait demi-tour, on pense avoir compris, ça y est enfin mais c’est sans compter sur le talent hors-norme de l’auteur pour nous balader d’une page à l’autre.

Tantôt dans le passé, à travers les premiers chapitres de cet étrange manuscrit et ceux qui nous montrent Mr Vermont, le patron, en 1986, tantôt dans le présent avec cette envie, ce besoin vital de connaître la vérité pour David qui, 30 ans plus tard ne peut plus avancer sans réponse. Une double temporalité qui dynamise le récit, qui nous pousse à vouloir plus, toujours plus. Les pages défilent, les heures aussi mais tout va très vite. Impossible à lâcher, je vous le disais. Mais quel est cette chose qui fait que je me suis sentie corps et âme dans ce thriller? L’empathie bien sûr. Il est impossible de ne pas en ressentir pour les personnages. Il est impossible de regarder ces trois gosses avec indifférence vivre leur dernier bel été. Quand le monde de l’un s’effondre, l’effet domino peut vite provoquer la dégringolade des autres. Un roman noir comme je les aime qui n’est pas sans me rappeler la toute dernière parution de l’auteur, Le chant du silence que j’ai lu le mois dernier (oui, oui je lis tout dans le désordre). J’aime tout particulièrement quand l’ambiance tient une place à part entière dans une histoire. Le mystère est entretenu jusqu’à la fin, nous offrant quelques indices qui sont difficiles à discerner au départ. Quand les fantômes se mêlent aux vivants, quand la frontière entre les deux est si mince qu’on n’entend plus que les murmures des uns et des autres, on a de quoi avoir le tournis. Jusqu’où les révélations vont-elles mener David ? Vous n’êtes pas prêts, croyez-moi.

En bref :

Evidemment que ce fût une réussite. Evidemment que j’ai aimé ! D’ailleurs, je m’en vais de ce pas lire Les chiens de Détroit pour clôturer la bibliographie de l’auteur en lisant son tout premier. Voilà, Jérôme Loubry fait parti aujourd’hui de ces auteurs et autrices que j’ai dans le viseur, je suis aux aguets, prête à bondir sur n’importe quelle nouvelle sortie, sans crier gare, sans avoir besoin de tergiverser. Un nouveau livre ? Je serai là, ne me parlez même pas de la 4ème de couverture, elle m’importe peu, je sais déjà que je vais passer un moment de lecture incroyable et c’est tout ce dont j’ai besoin.

Le douzième chapitre rejoint donc mon top 3 des livres de Jérôme Loubry, accompagné par De soleil et de sang et Le chant du silence. Oui, je sais, je vous ai dit que c’était difficile de dire lequel on préférait mais ce n’est pas impossible… ! Je suis un tantinet à contre courant sachant que Les refuges est je crois, LE livre auquel tout le monde pense quand on parle de lui mais bon… Vous commencez à me connaître non ?

A lire, c’est une certitude.

Vous pouvez retrouver mes chroniques sur les autres livres de Jérôme Loubry juste ici :

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