« Ne vous inquiétez pas. Tout ça est arrivé il y a longtemps. Quelque part rien de tout ça n’est encore arrivé. »

Résumé éditeur :
C’est l’hiver, quelque part dans l’Idaho. Le ciel est noir et il fait un froid à fendre les os.
Jack, dix-sept ans, n’a plus d’espoir, plus d’avenir, personne sur qui compter. Hormis son petit frère Matty, pour lequel il serait prêt à se sacrifier. Depuis la mort de leur mère, leurs ressources sont de plus en plus réduites. Jack n’a plus le choix : pour éviter de devoir confier son frère à un orphelinat, il doit trouver l’argent sale qui a envoyé son père en prison.
Ava a le même âge. Sa vie n’est que solitude, secret, silence. Son père, qui lui a appris à n’aimer personne, à ne faire confiance à personne, est sur les traces du même butin que Jack. Quand le chemin des deux familles se croise, Ava doit faire face à un dilemme : garder les secrets de son père ou aider les deux frères à survivre…
Mon avis :
Le fracas et le silence est un roman particulier, atmosphérique. C’est vraiment la toute première chose qui me vient en tête devant mon écran quand je réfléchis à ce que je vais vous dire sur lui. Quelle ambiance ! Pesante, glaciale, stressante. De la littérature noire américaine de haut niveau et c’est pourtant le premier livre de l’autrice. C’est assez incroyable la manière dont on ressort de cette lecture : bouleversée, sonnée à la limite de la nausée. Les émotions que j’ai ressenti étaient telles que j’ai été complétement chamboulée. Jack, Matty, Ava… Des personnages inoubliables, mémorables.
La tension est omniprésente de la toute première page à la toute dernière, c’est assez impressionnant. Difficile d’envisager un avenir heureux pour ces trois gamins, on angoisse à l’idée de ce que va leur (nous) réserver le chapitre suivant. La plume de Cory Anderson est incroyable, brute, saccadée, authentique. Les dialogues sont brefs, les mots sont lourds, pesés, millimétrés. Aucune place pour le superflus, pour les fioritures. C’est tranchant, touchant, marquant. J’ai adoré. Les chapitres commencent tous par les mots d’Ava, comme un journal intime qui s’adressent à nous lecteurs et qui tentent de nous préparer au pire.
« Où se situe la fin et le début, et ce qui provoque la fin qui mène au début? Comment savoir où on était, ou faire la différence avec là où on est ? Tout a-t-il mené à cet instant ? A cet unique grain de sable ? »
Ce livre a tellement marqué les maisons d’éditions qu’il est sorti dans deux d’entre elles, à la même date, avec le même texte. La seule chose qui change c’est la couverture. Fleuve éditions et les éditions Pocket jeunesse ont donc choisi de promouvoir ce texte simultanément pour conquérir un plus large public. Je trouve ça aussi chouette que valorisant pour l’autrice. Maintenant, je dois avouer que je suis assez surprise que ce roman soit conseillé à un public jeune. Il est très noir, plutôt linéaire, mettant nos nerfs à rude épreuve, pas forcément le genre de lecture que j’aurais conseillé à un adolescent. Ma foi, le principal est que Le fracas et le silence touche un large lectorat parce que franchement, il mérite une entrée fracassante dans nos vies. Il se lit rapidement, il est difficile de laisser les personnages coincés entres les pages du livre, on veut savoir ce qui va se passer même si les pressentiments sont nombreux. Comment être insensible à cette lecture ? Elle représente ce que je préfère dans le roman noir, le roman où l’ambiance tient une place prépondérante dans le récit. J’ai eu l’impression de lire l’histoire d’une digne héritière de R.J. Ellory, c’est pour vous dire, vous qui connaissez mon amour pour cet auteur.
LE MOT DE LA FIN
La rudesse de l’hiver, les tempêtes de neige, les parties de cache-cache pour tenter de survivre, la faim, la peur, la violence, les coups de feu, la persévérance, l’amitié, la fraternité et la résilience. Des personnages forts, complexes, puissants. Des relations travaillées, franches, intenses. Voilà le cocktail explosif que nous offre Cory Anderson. Un uppercut, un coup de poing, je suis en ce moment même tellement démunie d’avoir terminé ce roman. Ava, Jack, Matty et même Doyle, me manquent déjà. Voilà un livre qui prend aux tripes si on est sensible à l’écriture sauvage, sincère et percutante de l’autrice. J’ai été conquise, c’est un coup de cœur.
N’hésitez pas, on n’a pas fini d’en entendre parler, croyez-moi.


Je me demandais justement pourquoi ce roman, dont l’ambiance semble particulièrement soignée, était sorti dans deux maisons d’édition en même temps. En tout cas, je suis tentée…
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Il vaut vraiment le détour !
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[…] Chronique juste ici! […]
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