Betty – Tiffany McDaniel

« Les racines sont la partie essentielle de la plante, disait Papa. C’est par les racines qu’une plante se nourrit et ce sont les racines qui la maintiennent en place quand tout le reste est emporté. Sans racines, on est ballotté au gré du vent. »

Note : 3 sur 5.
Nouvelle édition en librairie depuis le 4 novembre 2021

Résumé éditeur :

« Ce livre est à la fois une danse, un chant et un éclat de lune, mais par-dessus tout, l’histoire qu’il raconte est, et restera à jamais, celle de la Petite Indienne. »


La Petite Indienne, c’est Betty Carpenter, née dans une baignoire, sixième de huit enfants. Sa famille vit en marge de la société car, si sa mère est blanche, son père est cherokee. Lorsque les Carpenter s’installent dans la petite ville de Breathed, après des années d’errance, le paysage luxuriant de l’Ohio semble leur apporter la paix. Avec ses frères et sœurs, Betty grandit bercée par la magie immémoriale des histoires de son père. Mais les plus noirs secrets de la famille se dévoilent peu à peu. Pour affronter le monde des adultes, Betty puise son courage dans l’écriture : elle confie sa douleur à des pages qu’elle enfouit sous terre au fil des années. Pour qu’un jour, toutes ces histoires n’en forment plus qu’une, qu’elle pourra enfin révéler.
Betty raconte les mystères de l’enfance et la perte de l’innocence.

Mon avis :

J’ai découvert l’histoire de Betty après tout le monde, profitant de la sortie de l’édition collector chez Gallmeister pour enfin me lancer. J’ai lu une multitude d’avis dithyrambiques à son sujet, pourtant je ne savais absolument pas à quoi m’attendre, c’était l’inconnu total pour moi. J’ai juste voulu, à mon tour, lire ce livre qui semblait avoir plu à la majorité de ses lecteurs. Aujourd’hui, après près d’une semaine de lecture, je ne sais pas vraiment quoi en penser et j’ai, je dois l’admettre, quelques difficultés à rédiger mon avis.

Betty est une petite fille que l’on va suivre dès son plus jeune âge, l’accompagnant durant une grande partie de sa vie, elle nous raconte son histoire et celle de sa famille. Elle est la narratrice et nous la voyons grandir, mûrir. La petite indienne est un personnage absolument remarquable, touchant, intense et c’est bien vrai : inoubliable. Avec ses mots, elle nous relate le passé de ses parents, ce qu’elle vit en tant qu’enfant de couleur dans une Amérique raciste et intolérante du début des années soixante. On va se prendre beaucoup de malheurs en plein cœur mais aussi des éclaircies et de beaux rayons de soleil. Ce livre est un jeu d’ombres et de lumières, difficile d’en parler. J’ai adoré certains personnages comme Betty, vous l’aurez compris mais aussi son père, Fraya, Trustin, Lint… J’en ai détesté aussi, comme Leland et Alka, la mère. J’ai beau savoir pourquoi elle se comporte de cette manière, malheureusement je n’ai pas réussi à lui « pardonner » son comportement.

Certaines scènes sont particulièrement violentes, psychologiquement j’entends et j’ai trouvé le passage du chat et des chatons inutile et terrible. Cependant, je suis d’accord avec la majorité pour dire (ou plutôt pour écrire) que ce livre est fort, poignant. Je ne m’attendais pas à ce qu’il soit si long. Par là, j’entends le fait qu’il y ait de nombreuses longueurs et non pas le fait qu’il fasse plus de 700 pages, les gros pavés ne m’ayant jamais effrayés. Beaucoup de drames, beaucoup de tristesse, beaucoup d’insécurité… Beaucoup, beaucoup, beaucoup trop de beaucoup. J’ai ce sentiment dérangeant d’être passée un tantinet à côté de ma lecture alors que je l’ai apprécié. Étrange comme ressenti non?

J’ai pourtant donner toute mon attention à l’histoire de la petite indienne. J’ai vraiment accroché à la plume de l’auteure, au décor, à la plupart des personnages et pourtant… Je ne rejoins pas l’encensement général. Betty est pourtant un très grand livre, je me répète mais il est plus que possible que je n’ai pas choisi la meilleure période pour moi pour me poser et le découvrir pleinement à sa juste valeur. J’ai beau comprendre et dans certains sens être d’accord avec tous les avis élogieux que j’ai pu lire à son sujet, je n’en reste pas moins frustrée et un chouïa déçue, je l’avoue, de ne pas ressentir toutes ces choses que d’autres lecteurs décrivent à la perfection.

Peut-être que les sujets abordés ont été trop nombreux et trop graves pour moi en ce moment. On y parle tout de même d’inceste, de viol, de harcèlement, de racisme, de pauvreté, d’innocence volée, de rejet, de mort bref… Une belle panoplie de choses difficiles. Évidemment il n’y a pas que ça, c’est aussi un très bel hommage à la nature, à la relation père/fille, à la femme. Heureusement d’ailleurs, cela a apporté cette lumière indispensable pour ne pas s’enliser dans la détresse de cette famille. Betty est admirable d’avoir réussi à traverser tout ça et d’être toujours debout, croyez-moi. D’autant plus que l’auteure s’est inspirée de l’histoire de sa propre mère, c’est d’autant plus difficile à lire.

Verdict?

Partagée entre le fait que ce livre est incroyablement dur et beau mais aussi dur et long, très long…. Vous voyez?

Je sais pertinemment que je vais avoir beaucoup de mal à oublier Betty et son père tant ces personnages sont remarquables. J’ai su voir les jeux de lumières, de subtilités, les petites leçons de vie aussi qui sont nombreuses et j’ai su les apprécier. J’ai été émue, touchée, bouleversée plus d’une fois. En revanche, je ne peux finalement pas me joindre à l’engouement général parce que je l’ai trouvé trop dense, trop lourd… Ce n’était sûrement pas le bon moment pour moi, voilà tout. Il n’en reste pas moins un grand livre de la littérature américaine, ça j’en suis sûre.


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