Je revenais des autres – Mélissa Da Costa

« Il m’a offert l’univers. Comment je pourrais ne pas l’aimer plus? »

Note : 4 sur 5.
En librairie depuis le 28 avril 2021 chez Albin Michel – 566 pages

Résumé éditeur :

Il a quarante ans, il est marié, directeur commercial et père de deux enfants. Elle a vingt ans, elle n’est rien et elle n’a personne. Que lui. Quand elle essaie de mourir, il l’envoie loin, pour qu’elle se reconstruise, qu’elle apprenne à vivre sans lui. Pour sauver sa famille aussi. C’est l’histoire d’un nouveau départ dans un village de montagne, l’histoire d’un hôtel, de saisonniers qui vivent ensemble, qui se jaugent, se méfient, se repoussent… C’est l’histoire d’amitiés, de doutes, de colère, de rancœur, d’amour aussi. C’est l’histoire des autres… ceux qu’on laisse entrer dans sa vie… ceux qui nous détruisent mais surtout ceux qui nous guérissent.

Mon avis :

En voilà un titre évocateur : Je revenais des autres. Une belle promesse pour une belle lecture, ayant déjà adoré les deux premiers romans de l’auteure, c’est naturellement confiante que j’ai ouvert celui-ci. Mélissa Da Costa est devenue avec à peine trois histoires, ma petite douceur, ma parenthèse, mon cocon et mon réconfort. Rien de gnangnan, rien de fou, juste la vie. Ses personnages sont chaque fois au bord du point de rupture, les émotions sont décrites avec justesse et poésie. Ambre ne fait pas exception, ni Tim, ni Rosalie, ni Andrea. Tous sont aussi abimés les uns que les autres et tous apportent à cette histoire, cette magie que j’attendais, que je recherchais.

Bien que l’histoire soit totalement différente des deux premiers ouvrages de l’auteure, le sujet tourne tout de même, cette fois aussi, autour de la résilience. Vous savez, cette douleur immense qui vous submerge au point de ne plus réussir à voir la moindre parcelle de soleil éclairer le ciel. Cette douleur si violente qu’elle prend toute la place dans votre vie. C’est ce que ressens Ambre, « la fille sauvage », qui trouve refuge bien malgré elle à Arvieux pour démarrer la saison d’hiver, sans envie, sans vie. En plus du changement d’air, elle va découvrir une petite famille. 566 pages peuvent vous paraître beaucoup pour une telle trame alors que croyez-moi, ce fût bien trop court pour moi. Je n’avais aucune envie de laisser cette bande d’amis lorsque j’ai refermé ce livre pour la dernière fois. Cette sensation de cœur serré qui se rapproche dangereusement du sentiment d’abandon, bien qu’il soit minime ne laisse aucun doute sur le ressenti général après ma lecture.

J’ai moi aussi été invité dans ce chalet, j’ai vécu cette histoire de l’intérieur, comme si, en poussant un peu les mur, on pouvait me rajouter une chambre. Je revenais des autres est un livre plein d’espoir, de douleur autant que de douceur. C’est une ode à la vie, à l’amour (dans tous les sens du terme), à la nature. C’est pour quoi il est difficile de lâcher cette lecture, une fois terminée.

« Être heureux, c’est quelque chose qu’on obtient quand on a le courage de tout envoyer balader et qu’on a pris le risque de tout recommencer à zéro. Être heureux, ce n’est pas la sérénité, le calme et le bonheur sans vagues. C’est au contraire être capable de tout faire voler en éclats, de tout remettre en question, toute sa vie si on le souhaite. »

Entre toutes les scènes de disputes, de désespoir, de douleur, de remises en questions, il y a aussi tout un tas de merveilleux moments qui nous font voir la vie différemment. Qui nous montrent que souvent, les meilleurs choses sont les plus simples, qu’il ne faut pas chercher à tout prix le bonheur, il vient naturellement à vous si vous lui laissez la possibilité de se montrer. Je me demande parfois, quand je pense à mes lectures habituelles qui sont majoritairement de la littérature noire, du polar, du thriller et j’en passe, comment un roman comme celui-ci peut me plaire autant? C’est tellement l’exact opposé de ce qui me plait tant d’ordinaire. Je pense que c’est mon côté sensible et cœur en guimauve qui, de temps en temps a besoin de recharger ses batteries avec cette douceur et cette parenthèse de bonheur. Ce sont 1001 émotions différentes que je ressens et je m’aperçois aujourd’hui qu’elles me sont devenues indispensables pour m’aérer de toute la noirceur que je lis le reste du temps.

L’authenticité des personnages rend l’ensemble du récit poignant, bouleversant et émouvant. La pureté des paysages envoi une énorme bouffée d’air frais. Vivant moi-même entourée de montagnes, j’ai parfaitement su imaginer ces décors immaculés. Quand je vous dis que je me sentais personnage à part entière !

Pour conclure

J’ai tout simplement adoré cette lecture, du début à la fin, même si je dois admettre que cette fin, je l’aurais davantage apprécié différente de celle-ci. Évidemment, je ne peux pas vous expliquer pourquoi pour éviter tout spoil mais j’avoue que je voyais les choses d’une autre manière mais peu importe. Ce qui me réconforte, après ces longues heures de lectures achevées, c’est que la suite arrive le mois prochain. Vous devez donc bien sûr vous douter que je vais me ruer dessus dès sa sortie pour m’offrir cette petite bulle doudou dont j’ai pris goût aujourd’hui.

Si je peux me permettre un petit conseil, n’hésitez pas à lire ce livre. Exit la mièvrerie et la romance à l’eau de rose, on est bien loin de tout ça. C’est beaucoup plus que ça donc foncez, il vient de sortir en poche !

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