« C’était comme si Tim tenait toujours sa main dans la sienne. Une sensation semblable aux douleurs fantômes, après une amputation. On sait que le membre n’est plus là et pourtant on ressent toujours sa présence douloureuse. »

Résumé éditeur :
Rosalie, Gabriel, Tim, Anton et Ambre formaient un groupe d’amis soudé jusqu’à ce qu’un drame les éloigne les uns des autres. C’est pourtant un appel au secours qui, cinq ans après, va à nouveau les réunir. Entre silences amers et regrets, ces retrouvailles vont raviver leurs douleurs fantômes et bousculer leurs certitudes : mènent-ils vraiment la vie dont ils rêvaient ? Un rendez-vous à la croisée des chemins qui leur prouvera qu’on peut se perdre de vue, mais pas de cœur… Et qu’il n’est jamais trop tard pour changer de vie et être heureux.
Mon avis :
Si vous avez l’habitude de me lire, vous le savez déjà, j’avais adoré Je revenais des autres de Mélissa Da Costa, notamment grâce aux personnages extrêmement touchants et bien construits. Vous imaginez donc mon plaisir et ma joie de retrouver Tim, Ambre, Rosalie, Anton, Gabriel à travers les pages de ce nouveau roman. Les douleurs fantômes est une parfaite continuité du premier tome. Souvent, on trouve que le premier est toujours le meilleur, le mieux réussi… Pour moi, ce fût l’inverse. Retrouver cette bande d’amis qui ont vieilli de 5 ans m’a procuré un réconfort énorme et une multitude d’émotions. J’ai mis du temps à lire ce roman : 5 jours, quand habituellement j’aurais passé à peine 3 jours dessus. Ma lecture a été riche, riche en émotions, vous l’aurez compris, je l’ai donc savouré, j’ai pris mon temps, ne voulant qu’elle s’arrête pour rien au monde.
J’ignore si c’est l’état d’esprit dans lequel je suis en ce moment qui m’a fait chavirer à ce point en lisant ces retrouvailles mais j’ai littéralement été submergé, principalement lors des 50 dernières pages qui m’auront même arrachée quelques sanglots. Oui, oui, je l’admets. Retrouver ces personnages si incroyables m’a donné l’impression de retrouver une bande de copains. Je me suis sentie à ma place, bien plus qu’une simple spectatrice.
Avec sa plume toujours aussi poétique, nostalgique, mélancolique mais aussi paradoxalement, drôle et touchante, Mélissa Da Costa nous livre une fois de plus des messages forts, sincères. Oubliez la mièvrerie, ici, elle n’a pas sa place, c’est criant de vérité, de douleurs, de douceurs. Bon sang que ça fait du bien ! Le chemin parcouru par les personnages pour arriver, une fois de plus à la résilience est bouleversant. Les sentiments sont parfaitement décrits et ne se cachent pas derrière des mots vides de sens. Tout y est inscrit avec la plus grande sincérité, tant pis si ça fait mal. Quand des amis se donnent la mission de réparer ce qui a été détruit, de se réparer, ensemble, ça ne laisse pas indifférent, c’est impossible…

« Réunir à une même table deux êtres qui se réparent. Réunir, réparer, reformer, ressusciter. Rien n’est laissé au hasard. »
C’est le cœur lourd, chargé d’émotions que j’ai refermé ce livre. Il m’a accompagné pendant plusieurs jours, il m’a apporté beaucoup de douceur, de sourires et d’espoir. N’imaginez pas qu’il s’agit d’un feel-good, c’est bien plus profond que ça. Il nous renvoie à des moments de vie que nous sommes tous susceptibles de traverser un jour, comme un miroir, il nous renvoie forcément vers une introspection. C’est ce dont j’avais besoin en ce moment, je pense, vivant une étape charnière dans ma vie. Ambre est une fois de plus chamboulée, en proie à un bon nombre de questionnements, Tim n’est que l’ombre de lui-même, Anton est probablement le plus brisé de tous. Quand chacun décide de se remettre en question, un gros chamboulement vient perturber leurs vies respectives. Nous, lecteurs, nous ne sommes pas laissés au bord de la route, on embarque avec eux vers le chemin de la guérison. Tout ça peut vous paraitre mielleux, sans grande distraction mais croyez moi, c’est là que vous faites erreur. C’est poignant, juste et authentique.
le mot de la fin
Deuxième coup de cœur de l’année 2022 et comme vous pouvez le constater, ce n’est pas un thriller ! C’est très simple, j’ai tout aimé dans ce roman : l’écriture, les personnages, l’histoire, les décisions qu’ils prennent, les décors, tout. J’ai passé un moment de lecture intense, qui me laisse maintenant une impression de vide. Je sais déjà que toute la petite bande d’amis va me manquer, qu’il me sera difficile de ne plus y penser. Comme à chaque fois, l’auteure sait nous transporter dans son univers et elle ne nous laisse pas en sortir indemne. Vivement le prochain !
Vous pouvez retrouver ma chronique de Je revenais des autres juste ici

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