« C’est à ce moment-là qu’il avait compris : il ne faut jamais présumer de ce qui se passe dans les relations d’autrui. »

4ème de couverture :
La banlieue de Manchester abrite une maison pas comme les autres : une résidence sécurisée réservée aux femmes. Ici, elles sont nombreuses à vivre loin de ceux qui ont fait de leur quotidien un cauchemar. Alors, quand le corps de Katie, leur conseillère et amie dévouée, est retrouvé dans la rivière et que l’inspecteur Whitworth entreprend de les interroger, leur réflexe est de se cacher, de se taire.
Pourtant, elles vont devoir parler. Si elles ne le font pas, la police classera l’affaire en suicide. Comment ces femmes terrorisées pourront-elles jamais se confier à un homme ? Et comment livrer ce qu’elles savent sans risquer de faire tomber l’une d’entre elles ? Car chacune détient une pièce de ce puzzle macabre, et révéler la clé du secret pourrait mettre à l’épreuve leur solidarité, ce dernier lien qui les protège dans une société qui semble les avoir oubliées…
Que vaut la vie d’une femme ?
Mon avis :
En commençant Les femmes qui craignaient les hommes, je ne savais pas du tout à quoi m’attendre. Ne connaissant pas du tout ce livre, ne l’ayant jamais vu passer sur les réseaux sociaux, j’y suis allée à l’aveugle. La plume m’a séduite dès le début et les chapitres relativement courts m’ont beaucoup plu. J’aime quand c’est cadencé de cette manière, d’autant plus lorsque l’histoire est relativement pauvre en rebondissements comme ici. Ce n’est pas un thriller classique, j’ai plutôt tendance à penser que c’est un thriller sociétal. Le thème principal étant les violences conjugales, le féminisme, on part à la rencontre de femmes brisées qui tentent tant bien que mal de se reconstruire grâce au soutien indéfectible de Valérie Redwood, gérante du refuge.
Ce que j’ai particulièrement aimé, au delà de l’écriture fluide et percutante, remplie de non-dits, ce sont les chapitres avant, comprenez les événements qui se sont déroulés avant que l’enquête de police ne commence. Très humains et psychologiques, ils nous relatent comment, petit à petit, un homme arrive à prendre l’ascendant, insidieusement sur Katie, la victime. Je n’ai aucun doute sur la crédibilité de ces situations puisque l’auteure elle-même est issue d’un milieu professionnel social, notamment proche des femmes victimes de violences. J’aime énormément les récits à double temporalité, je trouve qu’ils installent un suspense sans avoir besoin de 1001 actions.
En revanche, j’ai eu énormément de mal avec l’inspecteur Witworth. Ses nombreux propos misogynes ont eu tendance à me faire grincer des dents. J’imagine que Jessica Moor souhaitait volontairement nous peindre un personnage désagréable, dans le but de refléter une partie de la société d’aujourd’hui. Combien de femmes sont tuées chaque année malgré les signaux d’alerte qu’elles ont pu lancer ? Quand elles ne sont pas prises au sérieux, un drame peut vite arriver.
N’imaginez pas lire un livre au rythme haletant, cette lecture est assez platonique, sans réel twist ou révélations incroyables et pourtant, j’ai quand meme apprécié vivre ces quelques heures auprès de ces femmes.
en quelques mots
Le premier thriller de Jessica Moor, que j’ai lu dans le cadre du Prix Nouvelles Voix du Polar, est somme toute assez banal en terme de construction, la double temporalité est clairement son point fort. Même si ce n’est pas pour moi la lecture de l’année, j’ai tout de même apprécié la fluidité de la plume et l’importance du sujet abordé. Je ne regrette pas cette découverte littéraire.

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