« Le problème avec ceux qui aiment un livre, c’est qu’ils finissent par aimer son auteur, sans réserve. »

4ème de couverture :
Harry, romancier en panne d’inspiration, achète sur un coup de tête une ferme à l’écart d’un village perdu. C’est l’hiver. La neige et le silence recouvrent tout. Les conditions semblent idéales pour se remettre au travail. Mais Harry se sent vite épié, en proie à un malaise devant les événements étranges qui se produisent.
Et si l’inspiration n’était qu’une manière d’accueillir les fantômes ?
Un suspense métaphysique somptueusement orchestré où les fatalités familiales rencontrent les chimères d’un grand écrivain.
Mon avis :
Depuis le temps que j’avais envie de découvrir Franck Bouysse ! Ce résumé intrigant, cet auteur charismatique avec la rentrée littéraire, j’ai cédé. Je ne savais bien évidemment pas à quoi m’attendre en lisant L’homme peuplé. J’ai pu lire des avis aussi élogieux que son contraire. J’y suis donc allée à l’aveugle, nourrissant secrètement l’envie d’avoir un gros coup de cœur pour cet ouvrage. La première chose que je tiens à souligner c’est la qualité d’écriture. Je n’avais à ce jour jamais lu une telle plume. Extraordinaire, magnifique, magistrale. L’auteur est un conteur, un poète. C’est surprenant, ça nous prend aux tripes dès les premières phrases. Je n’avais jamais vécu une telle expérience littéraire et rien que pour ça, je suis déjà heureuse d’avoir découvert Franck Bouysse, quel talent !
L’atmosphère est particulière elle aussi. Glaciale, glaçante, sortez vos bottes de neiges, votre bonnet et votre paire de gants. La neige est omniprésente, étouffant la plupart des sons pour en faire ressortir d’autres. L’histoire est lente (très lente), elle laisse la place à une ambiance pesante, énigmatique qui, malheureusement pour moi aura manqué de rythme. J’ai beaucoup aimé les deux personnages, Harry et Caleb. Tous deux voisins de quelques centaines de mètres, ils sont intrigants. Leur construction est mystérieuse et complexe, elle laisse place à de nombreuses spéculations. Les chapitres alternent entre les deux, nous dévoilant des moments de leur passé, des souvenirs. Harry est en un écrivain en pleine perte d’inspiration qui se cherche. Les gens du village ne sont pas des plus accueillants à son égard, il patine, ne sachant que faire ni quoi écrire. Caleb est un solitaire, un ermite, sous le joug d’une mère sévère qui, même après sa mort saura avoir une emprise permanente sur lui. Deux hommes différents, que l’on suivra durant toute cette lecture.
Si j’ai bien compris le sens caché de ce livre, la recherche de vérité, de justice aussi, je pense être passée à côté de quelque chose. J’ai aimé l’ensemble des éléments séparément : les personnages, le décor, l’ambiance, la plume, les allers-retours dans le passé… Mais une fois tous réunis, lorsque je prends de la hauteur, j’ai l’impression que le tout ne fût pas vraiment ce que j’attendais. Loin de moi l’idée de vous dire que je n’ai pas aimé, cependant il m’est difficile de parler de L’homme peuplé comme d’une lecture incroyable et renversante, j’ai aimé mais pas adoré.
Le paradoxe dans tout ça, c’est que j’aurais tendance à le conseiller. Pour la plume incroyable, ça c’est certain mais aussi parce que c’est un roman vraiment intrigant qui, selon la sensibilité de chacun peut avoir un impact radicalement différent. Je comprends parfaitement pourquoi il a suscité autant de retours dithyrambiques et je suis la première navrée de ne pas pouvoir vous en parler de cette façon.
Pour conclure :
Une lecture en demi-teinte. Un ressenti difficile à expliquer. Une écriture à couper le souffle mais un ensemble qui n’aura pas su m’emporter vers la satisfaction que j’attendais. Je suis déçue de ne pas avoir eu la sensibilité adéquate pour savourer ce roman. J’ai envie de découvrir d’autres ouvrages de l’auteur mais peut-être lui laisserais-je une place un peu plus tard. Pour le moment je suis encore perdue par l’émotion qu’il m’a laissé.

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