« Beaucoup de gens sont fascinés par le morbide. Ça vous étonne? »

4ème de couverture :

Passion, faux-semblants, emprise… Qui manipule qui ?

Une jeune femme fragile en quête d’un nouveau départ.
Un couple magnétique et fascinant prêt à lui ouvrir les portes de son monde doré.

Un trio pris au piège d’un jeu cruel et d’une dépendance fatale.

Dans ce roman sombre et envoûtant, Mélissa Da Costa explore, à travers l’histoire d’une passion toxique,  la face obscure de l’âme humaine et les méandres du désir.

Ce que j’en ai pensé :

Melissa Da Costa change complétement de registre, c’était risqué mais c’est finalement parfaitement réussi. Après 4 romans plutôt feel-good sur la reconstruction, la résilience, là on a tout l’inverse. J’ai ouvert La Doublure avec beaucoup de curiosité et quelques craintes. Habituellement, lorsque je lis un livre de cette autrice, je sais que je vais me plonger dans une bulle réconfortante de douceur. Ici… C’est tout autre chose qui m’attendait ! Virage réussi pour ma part avec un roman noir addictif, palpitant et passionnant. Autour de la peinture, sujet dont je suis complétement novice, j’ai appris autant de choses que Evie, me documentant régulièrement entre deux chapitres. Les références à l’art sont passionnantes et la découverte de ce milieu a vivement piqué mon intérêt. J’ai apprécié la psychologie des personnages qui se dévoilent crescendo. Chaque détail à son importance, chaque dialogue a un impact sur la suite, c’est maitrisé et il ne m’a fallu que quelques pages pour me plonger dans ce nouveau roman. Difficile à lâcher, je me suis bien évidemment prise d’affection pour cette jeune femme de 23 ans et j’ai assisté, impuissante à sa descente en enfer.

Le trio que forment Clara, Pierre et Evie est aussi envoutant qu’effrayant. Les ténèbres les enveloppent petit à petit pour ne laisser que peu de portes de sorties. C’est diabolique. La doublure oui, mais la doublure de qui ? Et Comment ? Jusqu’où ? Cette histoire est à la fois malaisante et fascinante, je ne m’attendais pas à ça et ma surprise n’en fût que plus grande. La relation entre les œuvres présentées et les situations dans lesquelles se trouvent les personnages est captivante. Si je vous parle de romantisme noir, d’Adam et Eve ou même de Lilith… Ça vous dit quelque chose? Qu’importe, vous allez découvrir une histoire sombre, terriblement sombre…

Ce roman est assez malsain, avouons-le, mais c’est ce qui fait de lui une lecture incroyablement satisfaisante. Melissa Da Costa nous surprend et elle a raison ! Quel gâchis de passer à côté d’un tel talent. J’ai adoré l’ensemble de cette histoire. Du noir, du psychologique, de l’art, de l’érotisme bref… Un beau panel ! Les limites sont sans cesse dépassées, on se demande jusqu’où tout ça va nous mener et croyez-moi, vous n’êtes pas au bout de vos surprises. La fin aura su me ravir. Le magnétisme de ce livre est puissant, l’ensorcèlement indéniable, j’ai été captivée, bluffée. Relation toxique, art morbide, noir… Cocktail divin, une réussite.

EN bref :

Il se dégage de ce livre une puissance que je ne vois que très rarement. Un travail de recherches remarquable et une construction diabolique. L’autrice est audacieuse, elle nous propose une histoire à l’exact opposé de ses habitudes. On y retrouve sa maitrise des sentiments, des émotions mais on y découvre aussi une part sombre, bien plus sombre. J’ai adoré cette lecture, j’y pense encore aujourd’hui. Les apparences y sont trompeuses, l’envers du décor renvoi vers la noirceur humaine. Jusqu’où êtes vous prêts à aller par passion (au sens large)? Pour ma part je le sais : je suis prête à suivre Melissa Da Costa jusqu’où bout du bout. Déjà conquise depuis ses débuts, je ne peux qu’affirmer haut et fort que ce livre doit être lu, par toutes et par tous. C’est un gros coup de cœur.