« Un enfant c’est une tâche immense, ça signifie s’occuper de quelqu’un d’autre que soi et je ne suis pas sûr qu’on en soit tous capables. »

4ème de couverture :
Ce soir-là, quand Liam rentre des forêts montagneuses où il est parti chasser, il devine aussitôt qu’il s’est passé quelque chose. Son petit garçon de cinq ans, Aru, ne l’attend pas devant la maison. Dans la cour, il découvre les empreintes d’un ours. À côté, sous le corps inerte de sa femme, il trouve son fils. Vivant. Au milieu de son existence qui s’effondre, Liam a une certitude. Ce monde sauvage n’est pas fait pour un enfant. Décidé à confier son fils à d’autres que lui, il prépare un long voyage au rythme du pas des chevaux. Mais dans ces profondeurs, nul ne sait ce qui peut advenir. Encore moins un homme fou de rage et de douleur accompagné d’un enfant terrifié.
Ce que j’en ai pensé :
Je pense que ce livre est merveilleusement poétique. Je reconnais toutes ses qualités que ce soit la plume si singulière, l’intrigue, la profondeur des personnages… J’ai aimé ce livre seulement, je pense que j’ai manqué le rendez-vous. J’en connais la raison, je ne l’ai simplement pas lu au bon moment. Mon état d’esprit n’était clairement pas au beau fixe et je n’avais pas la même sensibilité que d’habitude. Mes pensées étaient à mille lieux de la lecture en général et j’en suis déçue car je sais que je n’ai pas pu apprécier On était des loups à sa juste valeur.
Liam, le narrateur, est un personnage fort. Un homme qui, à force de vivre dans sa montagne, donne l’impression d’être revenu à l’état sauvage. Un chasseur, un pisteur. Un homme pour qui la cruauté ou la méchanceté gratuite n’existe pas. Un loup. Lorsqu’un drame le pousse à affronter ses responsabilités de père, alors qu’il n’en n’a pas envie, qu’il ne sait pas faire, c’est un long parcours qui commence. Au premier regard, on pourrait penser que cet homme est rustre, égoïste mais croyez moi, il est tellement, tellement plus que ça. Je vous écrivais que la plume de Sandrine Collette est singulière, c’est marquant. Le narrateur écrit comme il parle, la promiscuité se fait naturellement, la crédibilité tout autant. Une fois de plus, l’autrice fait de la nature un personnage à part entière, indispensable. Une nature aussi belle que sauvage qui détermine en grande partie l’histoire. La nature, telle qu’on l’imagine mais également la nature humaine. Les émotions primitives sont décortiquées, elles sont entières. C’est parfaitement maitrisé.
Ce livre a beau être court, j’ai beau avoir mis presque deux semaines à le lire, il n’en reste pas moins intense. Aru, ce petit gamin, ce « môme » de 5 ans qui n’a rien demandé à personne. Taiseux, il observe, il apprend. Bon sang comme cet enfant m’a touchée. Je n’avais qu’une envie : le prendre dans mes bras, prendre soin de lui comme le faisait sa mère. Il ne demande que ça et pourtant, il ne demande rien. Cette simple phrase vous donne une idée de l’ambiance générale de ce roman puissant en émotions. Il faut vous sentir prêt à chevaucher « les gros » en montagne avec ces deux personnages silencieux qui pourtant, ont tant de choses à dire. C’est pesant et beau. C’est bouleversant et frustrant.
Être parent n’est pas toujours inné mais parfois, ça peut s’apprendre, parfois c’est impossible. Apprendre à accepter que la vision du monde, de l’avenir change lorsque nous sommes parents. Apprendre à s’occuper de quelqu’un d’autre que soi-même. Sandrine Collette explore cette difficulté et nous en met plein les yeux, plein le cœur.
En quelques mots :
Alors même si je n’ai pas réussi à vivre pleinement cette histoire magnifique, la faute n’est nullement sur la qualité de ce livre. Cette autrice a ce petit quelque chose qui rend chacun de ses romans uniques, intenses et souvent inoubliables. Mon seul regret? Le mauvais timing mais finalement, je me dis que quel que soit le livre que j’aurais lu, aucun ne serait passé… Ça arrive parfois, heureusement rarement. Quoi qu’il en soit, vous pouvez y aller, c’est à mes yeux une valeur sûre que je pense relire plus tard.

Dommage que tu n’aies pas pu l’apprécier comme tu le voulais, des fois, on est vraiment pas dans le bon mood.
J’ai adoré Ces orages-là de cette autrice qui n’est pas non plus très gai.
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[…] Article juste ici […]
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