« Parfois les mensonges se révèlent être de meilleurs pansements que la vérité. »

4ème de couverture :
Mars 2013, à Détroit. Cette ville qui a été la gloire de l’Amérique n’est plus qu’une ruine déserte, un cimetière de buildings. Une nuit, la jeune inspectrice Sarah Berkhamp mène le groupe d’intervention qui encercle une maison et donne l’assaut. Mais aucun recours à la violence n’est nécessaire : le suspect attend, assis à l’intérieur. Il a enlevé cinq enfants. Et il est sans doute le Géant de brume, le tueur insaisissable qui a laissé derrière lui sept petits corps, il y a quinze ans. Alors pourquoi supplie-t-il Sarah : « Aidez-moi… » ?
L’histoire s’ouvre donc avec l’arrestation du coupable. Et pourtant, elle ne fait que commencer. À Détroit, personne n’est innocent. Une intrigue magistralement entrelacée jusqu’à la fin, bouleversante.
Ce que j’en ai pensé :
Et voilà, avec Les chiens de Détroit, premier livre édité de Jérôme Loubry je clôture ma lecture de l’ensemble de la bibliographie de l’auteur. Je me retrouve comme beaucoup, dans l’attente du prochain, que voulez-vous ? C’est ça quand on aime ! Bon… revenons à l’essentiel, je dois vous dire que même si j’ai apprécié ma lecture, elle ne sera pas ma préférée. Je m’explique : pour ceux qui ont l’habitude de me lire, j’ai vraiment besoin de ressentir de l’attachement, de l’empathie pour les personnages et cette fois, c’est arrivé mais tard, trop tard. Heureusement, l’ambiance est un personnage à part entière, une fois de plus. Pesante, lourde, mélancolique. Le décor est lugubre, Détroit, une ville qui, petit à petit devient fantôme. Après avoir connu ses années de gloire grâce à l’industrie automobile, elle coule, faisant fuir ses habitants qui pensaient quant à eux avoir trouvé un eldorado pour finalement aboutir à une désillusion. L’effectif de police est drastiquement réduit, coupe budgétaire oblige et la délinquance est omniprésente. Lorsque des enfants disparaissent puis sont retrouvés étranglés, c’est tout une légende qui prend vie. Le Géant des brumes va-t-il être arrêté ? C’est l’enquête de Stan en 1998. 15 ans plus tard, tandis que l’enquêteur ne se remet toujours pas de son échec alors que le meurtrier court toujours, de nouvelles disparitions sont signalées et les quelques témoignages semblent montrer que l’histoire se répète.
On a donc Stan, flic désavoué qui s’accroche comme une moule à son rocher pour découvrir la vérité et on a Sarah, habituellement à la crim, elle est la coéquipière qui entend des voix, des murmures et qui vit un moment personnel difficile. Deux flics cabossés qui doivent faire équipe pour tenter, coûte que coûte de retrouver ces mômes disparus, de préférence vivants. Le récit est alors construit sur une double temporalité, tantôt en 1998, tantôt en 2013. Un vrai sac de nœuds s’offre à nous et progressivement, étape par étape on va dépiauter tout ça. Le rythme est soutenu, ponctué par les révélations autour des fêlures de nos enquêteurs.
La plume de Jérôme Loubry est singulière, sombre et poétique, loin d’être un thriller à cent à l’heure, il pose les fondations, il tisse sa toile petit à petit, nous emprisonnant en son centre. J’ai globalement aimé l’ensemble de ce livre même si j’admets qu’il est celui qui m’a le moins touchée de tous. Sa plus grande force est à mes yeux l’atmosphère qui prend beaucoup de place et qui compense un peu mon absence d’attachement pour les personnages. La fin quant à elle fût peut-être un peu trop rapide, l’affaire est bouclée en quelques pages alors que le dénouement est vraiment surprenant. Quelques éléments supplémentaires ne m’auraient pas déplus notamment autour de Stan et de Sarah.
En bref :
Entre le roman policier et le thriller psychologique, Les chiens de Détroit est un très bon 1er roman qui a ouvert la porte à 5 autres titres tous aussi différents les uns des autres et qui, en tout cas pour moi sont encore mieux. J’ai découvert le 1er livre de Jérôme Loubry après avoir lu tous les autres, ceci explique sûrement cela. Aujourd’hui j’attends deux choses avec impatience : le rencontrer dans quelques semaines au Festival Quais du Polar et la sortie de sa prochaine histoire, probablement l’année prochaine. Un auteur incontournable, ça c’est certain.

[…] CHRONIQUE […]
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