« – C’est con la vie, hein John? »

Résumé éditeur :
» Je suis un idiot, un imbécile, un crétin. Je n’ai pas de cervelle »
Léonard se répète ce refrain chaque jour et chaque nuit, une suite de mots cruels qu’il entend dans la cour, dans la rue. Son quotidien.
« Léo le triso. Léonard le bâtard. »
Léo n’est pas comme les autres et il a compris que le monde n’aime pas ceux qui sont différents.
Alors ce qu’il aimerait lui, parfois, c’est disparaître.
Être ailleurs. Loin d’ici. À Glen Affric.
Y rejoindre son frère qui est parti en Ecosse et n’en est jamais revenu. Un jour, lui aussi ira voir les cascades, les lacs, les vallées plantées de grands pins majestueux. En attendant, il accepte, et subit ce que ses harceleurs lui infligent. Mais jusqu’à quand ? Car si Léonard est une proie facile et résignée, tout être humain a ses propres limites…
Mon avis :
« C’était un jeudi matin, c’était le 6 novembre. Il pleuvait un peu, mais il ne faisait pas froid… » A peu de choses près, cette phrase du nouveau roman de Karine Giebel qui revient régulièrement durant la lecture aurait pu décrire la journée où j’ai enfin eu dans les mains Glen Affric. Oui, je dis bien ENFIN, après deux longues années d’attente avant de pouvoir de nouveau se plonger corps et âme (je n’exagère pas) dans la plume de la reine du thriller, la seule et l’unique à mes yeux. Vous l’aurez compris, j’écris donc mon avis avec beaucoup de fébrilité, tant de mots élogieux me viennent à l’esprit, tant d’émotions à décrire, du moins à essayer de décrire, je suis encore toute retournée. J’ai fait tout ce que j’ai pu pour le faire durer le plus longtemps possible, Karine m’y a aidé, du moins au début avec son cadeau de près de 760 pages. Une belle brique, de quoi en ressentir des choses, de quoi en vivre des choses. J’ai tenue un peu les trois premiers jours, lisant quelques pages puis le reposant sauf qu’à un certain moment, comme à chaque fois, je ne peux plus le lâcher, si ce n’est quelques secondes, le temps de reprendre mon souffle, celui qui me manque en lisant ces mots. Sans surprise, j’ai englouti un peu plus de 350 pages en une demi-journée, n’y tenant plus. Il ne m’en aura fallu que peu, des pages, pour m’accrocher de toutes mes forces à Léonard, personnage incroyable, Léo le triso, Léo le débile… Il est tellement, tellement plus que ce que vous pouvez vous imaginer. Une fois de plus, Karine Giebel nous offre un personnage complexe, magnifique et tellement bien construit. Mona, Jorge, Sasha… Des noms que je ne pourrais pas oublier et qui iront rejoindre Marianne, Tama et tant d’autres dans mon cœur de lectrice.
Vous voyez, je ne tourne pas autour du pot, je vous annonce la couleur tout de suite : Le retour de Karine est à la hauteur de toutes les attentes que j’ai pu avoir, du grand, du très, très grand. De celui qui suit l’extrême qualité de Meurtres pour rédemptions, Toutes blessent la dernière tue, Le purgatoire des innocents et j’en passe. Glen Affric est absolument incroyable, que ce soit par son histoire que par ses personnages. Cette plume, dure, violente psychologiquement, imbibée d’humanité et de tolérance, de soif de liberté, d’amour et de douleur, voilà ce que l’auteure nous permet de découvrir à nouveau. Des histoires qui se frôlent, qui se croisent, qui attendent patiemment de vous exploser à la figure. Bon sang, j’ai beau le savoir, j’ai beau tenter de m’y préparer, je suis une nouvelle fois ébahie, bouleversée, scotchée par ce nouveau roman.
Vous savez, ce moment où, à la fin d’un excellent livre, vous le fermez et vous vous sentez vide? Ce que j’ai ressenti était bien au dessus de ça. Oui, une nouvelle fois, Karine (sacrée Karine hein!) m’aura arraché des larmes. Des larmes pour cette histoire, des larmes pour cette fin, des larmes parce ça y est, je l’ai déjà terminé, dévoré, avalé. Mais loin d’être digéré. Oh ça non, il me faudra des jours et des jours, comme toujours, pour réussir à retrouver ma bulle de lecture, celle qui vient d’être percée : mais que vais-je lire maintenant ? D’espoir à désespoir, cette lecture n’a pas été un long fleuve tranquille, je n’en n’attendais pas moins, je n’en n’attendais pas autant.
L’énorme clin d’œil au chef d’œuvre du King, La ligne verte m’a arraché des frissons. Quand deux mastodontes de la littérature se croisent… Je ne révèlerais rien de plus sur l’intrigue, sur le décor, sur l’histoire en général. Les résumés de l’auteure sont rarement explicites, ils restent vagues, succins. Pourquoi tenter d’en parler quand en réalité, tout se ressent? Il me serait de toute façon tout bonnement impossible de vous expliquer de quoi parle exactement Glen Affric. Une merveille ne se raconte pas, elle se vit.

Je pourrais écrire des milliers de mots, tous aussi sincères que dithyrambiques. Je pourrais vous dire encore et encore à quel point ce livre doit être lu par tous. Juste pour que je puisse faire durer, quelques minutes de plus, cette euphorie qui me gagne lorsque j’en parle. Ce sentiment incroyable qui accélère mon palpitant, qui me pousse à me relire plusieurs fois pour corriger mes fautes, celles que je ne vois pas lorsque c’est le cœur qui parle.
Personne, absolument personne n’arrive à me faire vivre et ressentir toutes ces choses dans la littérature. Karine représente à mes yeux l’exactitude de ce que je cherche lorsque je le lis (même si après je suis abimée). Elle est depuis de nombreuses années mon auteure favorite et je peux vous dire que ce n’est pas près de changer. Vous vous dites peut-être que j’en fais trop, que je ne suis pas objective mais sachez que tout ce que vous lisez ici n’est que sincérité. Je ne cherche pas à me cacher derrière les avis qui décortiquent chaque phrase, chaque chapitre. Qui analysent l’ensemble de l’histoire. Non, je souhaite uniquement vous parler de ce que j’ai ressenti, de ce que j’ai pu vivre…
C’est un coup de cœur. Non, un coup de foudre.

J’ai été tellement déçue par Ce que tu as fait de moi que je n’ai pas relu depuis quelques années un roman de l’autrice. Pourtant, j’ai adoré Juste une ombre, Purgatoire des innocents et Jusqu’à ce que la mort nous sépare. Ce nouveau livre sera sûrement l’occasion de renouer avec elle.
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[…] Chronique juste ici […]
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[…] cherche pas, la Chronique est juste ici […]
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