« Et le bonheur, fallait le prendre dès qu’on le voyait pointer le bout de son nez parce qu’il restait jamais assez longtemps pour qu’on puisse le mettre en boîte, pour sûr. »

4ème de couverture :
Manon n’est pas une fille comme les autres, ça, elle le sait depuis son plus jeune âge. En effet, une fille normale ne passe pas ses journées à regarder la vraie vie à la télé. Une fille normale ne compte pas les jours qui la séparent de la prochaine raclée monumentale… Mais, par-dessus tout, une fille normale n’aide pas son père à garder une adolescente prisonnière dans la cave de la maison.
Ce que j’en ai pensé :
En décembre, quasiment l’intégralité de mes lectures ont été soit du roman de Noël soit de la littérature jeunesse. C’est la période où je fais un break dans mes lectures noires de polars, de thrillers. Seulement voilà, après avoir lu 8 livres doudous et mignons, je dois avouer que mon genre favoris commençait sérieusement à me manquer. J’ai donc naïvement pensé qu’un petit Magali Collet me ferait le plus grand bien. Je n’avais pas vraiment réfléchi au choc que j’allais subir entre ma dernière lecture et celle-ci !!! Bon, j’avoue, ce ne fût pas pour me déplaire. D’autant plus qu’avec du recul, je savais parfaitement que cette autrice n’était pas là pour enfiler des perles, elle envoie du lourd et c’est du bon, du très bon !
Vous voulez du dérangeant? Du glauque? Vous voulez de la tension, du suspense? Alors lisez La cave aux poupées. Ce thriller psychologique court ne vous fera pas décrocher le moindre sourire, croyez moi. Un petit, voire un gros malaise en revanche, c’est certain. Pédophilie, inceste, séquestration, vous en aurez pour votre argent. Âmes sensibles, soyez avertis ! Le contexte est atroce, appelons un chat, un chat et pourtant… J’ai eu un réel attachement pour cette gamine de 22 ans qui vit sous l’emprise totale d’un père infâme. Pas que pour elle d’ailleurs. Le Père est abjecte, pourtant, comme tout y est suggéré plutôt que bien détaillé, je n’ai pas ressenti la haine que j’aurais dû envers lui. L’histoire est davantage tournée vers la jeune fille puisque c’est elle qui nous raconte ce qui se passe. En tant que narratrice elle relate les faits avec ses mots. Elle ne sait pas lire, elle ne sait pas écrire et la plume de l’autrice s’est parfaitement adaptée à son personnage, j’ai adoré. Immersion garantie dans l’horreur. Manon ne vit que par procuration, à travers l’écran de sa télévision. Sa réalité à elle, ce sont les humeurs du Père qui l’a complétement asservie. Le débat pourrait s’ouvrir sur elle : est-elle aussi monstrueuse que son géniteur ? Est-elle consciente de ce qu’elle fait? Difficile d’y répondre tant que vous n’aurez pas lu La cave aux poupées, et encore… C’est tellement délicat.
J’ai déjà lu les deux autres thrillers de Magali Collet, j’étais extrêmement curieuse de lire son tout premier et je dois vous dire que je suis loin d’être déçue. Sacré livre. 211 pages seulement mais 211 pages de tension psychologique intense. Davantage est inutile, la construction est parfaitement maitrisée avec un démarrage sur les chapeaux de roues qui ne laissera place à aucun temps mort. On subit au même titre que Manon, que Camille et que toutes les autres. On est indigné mais aussi apeuré. Un piège terriblement efficace se referme sur le lecteur. On termine ce livre avec un grand soupir de soulagement. Non pas parce que tout est rose et beau à la fin (vous connaissez sûrement l’autrice) mais parce que ce poids très lourd qui appuyait sur votre poitrine semble s’alléger. C’est terminé. On quitte la maison de l’horreur.
en bref :
Un excellent thriller, à mettre entre toutes les mains des amateurs du genre, c’est incontestable. Les plus sensibles pourraient avoir quelques sueurs froides, seulement voilà : aucune scène n’est détaillée de façon gore ou barbare. A vous de vous protéger si vous le souhaitez en fermant les portes de votre imagination. Evidemment, je continuerai à lire cette incroyable autrice. Elle est aussi gentille que ses livres sont noirs. Je peux aujourd’hui dire qu’elle est devenue, à mes yeux, une valeur sûre. De celles qu’on sait par avance qu’on va aimer son livre. Si vous ne la connaissez pas encore, estimez-vous chanceux, vous avez trois pépites à découvrir !

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